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Stefi Celma, Du Petit Ecran au Très Grand Ecran à Cannes

Interview de Stefi Celma actrice cannes Dix pour centInterview de Stefi Celma actrice cannes Dix pour cent

Celle qui enchaîne les projets au cinéma après avoir été révélée par la série « 10 pour cent » dégage ce charme intelligent qui réside dans une forme de modestie… de celles de ces actrices qui en interview ne raisonnent pas tout le temps, mais apprennent à réfléchir en puisant à travers leur parcours personnel, leurs rencontres avec des réalisateurs et des réalisatrices, leurs interrogations. Présente sur la croisette pour soutenir le documentaire « Pygmalionnes » de Quentin Delcourt sur la réalité des métiers du cinéma à travers des portraits intenses de femme, Stefi Celma a bien voulu nous accorder un entretien en direct de la Plage du Majestic de Cannes.

 

De quoi parle le documentaire Pygmalionnes que vous êtes venue soutenir à Cannes ?

Stéfi Celma : Ce documentaire retrace le parcours de plusieurs femmes du monde du cinéma, des actrices, des réalisatrices, des cheffes opératrices… qui, à travers des parcours très différents, témoignent de la réalité des métiers artistiques pour les femmes et ce avec le regard plein de bienveillance du réalisateur Quentin Delcourt.

 

Est-ce un documentaire féministe ?

S. C. : Pour Quentin, c’est d’abord un film sur les femmes plutôt qu’un film féministe. Mais je ne veux pas parler à sa place, je sais seulement qu’il ne veut pas forcément « genrer » pour moins nous enfermer dans des cases. C’est sa personnalité qui m’a convaincue de participer à ce documentaire car au fond je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Il aborde avec beaucoup de finesse les thèmes de la diversité, des quotas qui brouillent parfois le message : par exemple, est-ce que je veux qu’on s’intéresse à moi pour remplir les quotas de femme ou de diversité, ou pour mon talent ?

 

Vous n’êtes pas favorable aux quotas positifs dans le cinéma ?  

S. C. : En ce qui me concerne je ne mets pas ma pensée en phrases car elle évolue tout le temps et je ne maîtrise pas assez ce sujet des quotas pour avoir un avis définitif. Néanmoins, je vois déjà une grande différence entre la nouvelle génération et celle de mes parents martiniquais qui se sont installés dans le 93 dans les années 70 : la société évolue, se diversifie, et la nouvelle génération pousse celle qui a des idées arriérées. Donc je suis plutôt optimiste.

 

Qu’évoque pour vous la phrase de Marguerite Yourcenar : « Le conformisme est une mauvaise maladie » ?

S. C. : Cela fait onze ans que je fais ce métier et c’est vrai qu’au début je n’étais pas forcément « à la mode ».  Il m’arrivait d’entendre « tu n’es pas assez marquée « ou encore « tu es trop solaire » mais je me suis accrochée… sans rien changer. C’est peut-être paradoxal car dans ce métier où l’on dépend du regard des autres, je suis restée moi-même. Ce naturel et peut-être aussi une forme d’anti-conformisme se révèlent payants aujourd’hui.

 

Quelle est la phrase qui vous trotte dans la tête ?

S. C. : Mon leitmotiv de vie pour garder le cap et mesurer la chance que de faire ce métier alors que je ne venais absolument pas de ce milieu tient en une phrase : « La vie est belle ». Cela peut paraître mièvre mais je sais me la remémorer dans les moments difficiles.

 

Le meilleur conseil que l’on vous a donné dans votre métier ?

S. C. : Faire confiance à son instinct, mon entourage proche m’encourage à m’écouter davantage et après ils me disent « tu vois ! » (rires).

 

Que représente Cannes pour vous ?

S. C. : C’est la quatrième fois que je viens à Cannes. La première fois, c’était pour le film de Maurice Barthélémy avec Norman… J’étais encore très jeune et assez tétanisée. J’aime Cannes car c’est la grande fête du cinéma, celle où l’on fait des rencontres improbables. Mon seul regret est de ne pas avoir l’occasion de voir beaucoup de films car c’est toujours très rapide.

 

Comment fait-on pour mener une carrière dans la durée ?

S. C. : Grâce à la série « Dix pour cent », le champ des possibles s’est ouvert pour moi, avec de nombreux projets. J’ai terminé le nouveau film de Ruben Alves (La Cage dorée) qui s’appelle « Miss » et qui raconte avec beaucoup de finesse le formatage de la société. Et aussi une comédie, « Bout de chou », d’Adrien Piquet-Gauthier avec Clémentine Célarié et Carole Bouquet. Je garde le cap dans mon métier avec des partenaires fidèles comme mon agent, Axelle, depuis onze ans et mon attachée de presse, Karolyne Leibovici, depuis six ans. Toutes participent à mon succès car il y a une vraie organisation derrière ce métier dont on ne voit souvent que les paillettes.

 

 

 

 

 

 

 

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