Rechercher

Le Grand Palais inaugure un été de libertés

Le Grand Palais Saison estivale 2025
Le Grand Palais Saison estivale 2025

Derniers réglages sous la Nef : câbles suspendus, lumières ajustées, artistes en répétition. Le 6 juin, le Grand Palais inaugure sa toute première saison estivale. Une métamorphose voulue et orchestrée par Didier Fusillier, président du GrandPalaisRmn depuis 2023, qui revendique un geste fort : une programmation pluridisciplinaire et festive.

L’ambition est claire : retrouver l’esprit des origines, celui de 1900. « Le Grand Palais a toujours été un lieu d’innovation : en 1912, on y a fait entrer dix montgolfières, des avions, des voitures », rappelle Didier Fusillier, déjà à l’origine du virage pluridisciplinaire de La Villette, qui applique aujourd’hui au Grand Palais cette même logique d’ouverture et d’expérimentation artistique. L’espace retrouve aujourd’hui cette vocation expérimentale, à travers une programmation festive pensée comme un vaste terrain d’expérience artistique. Pour cette première édition du Grand Palais d’été, la Nef a été divisée en trois espaces distincts, où expositions, spectacles, performances et fêtes populaires vont se succéder. Dès l’entrée, accessible librement depuis le square Jean Perrin, le public découvre un bâtiment transformé par d’importants travaux de restauration : « On a retrouvé des éléments camouflés depuis un siècle, restauré les verrières, et même réhabilité l’horloge du Palais de l’Industrie de 1855 ».

Programmation saison été grand Palais
Programmation saison été grand Palais avec Vertige de Rachid Ouramdane

 

Au cœur de la programmation, l’installation immersive d’Ernesto Neto, Nosso Barco Tambor Terra, invite à la déambulation sensorielle au sein de structures de crochets géants, d’épices et de percussions. Le public est convié à jouer, écouter, méditer et s’initier à des ateliers créatifs autour de la nature et des traditions brésiliennes. « Nous voulons qu’il soit au cœur du projet, comme à l’Eden Project en Angleterre », insiste Didier Fusillier. Autre volet majeur : l’exposition Horizontes, qui met en avant la scène picturale brésilienne contemporaine avec Agrade Camíz, Antonio Obá, Vinicius Gerheim et Marina Perez Simão. Un dialogue riche, à la croisée des enjeux identitaires, spirituels et sociaux du Brésil contemporain.


Mais c’est aussi du côté du spectacle vivant que cette saison entend bousculer les habitudes. Le chorégraphe Rachid Ouramdane suspend ses acrobates et highliners dans la Nef avec Vertige, tandis que la musique de Chassol, jouée en live, enveloppe l’espace. « Nous avons inversé les fréquences des basses et des aigus, supprimé la réverbération. La musique sonne remarquablement bien », confie Fusillier.

Chaque soir, la fête se prolonge avec des DJ sets, des bals populaires et les performances électro-hip-hop du duo Hervé x MazelFreten. Le Grand Palais entend ainsi attirer de nouveaux publics, notamment les jeunes : « C’est un monument national financé par tous ; il est normal que chacun puisse en profiter. Même quand il y a du monde, chacun doit pouvoir trouver un coin tranquille. »

Cette saison estivale inaugure une nouvelle ère pour l’institution parisienne, qui amorce sa réouverture complète pendant les travaux du Centre Pompidou. « Nous coproduirons plusieurs expositions ensemble. L’an prochain, il y aura Niki de Saint Phalle, Pontus Hultén, Jean Tinguely et une grande exposition sur l’art brut », annonce Didier Fusillier.

Le Grand Palais d’été, laboratoire joyeux et accessible, renoue ainsi avec une idée fondatrice : celle d’un monument vivant.

Parmi les rendez-vous majeurs de la saison estivale au Grand Palais  :

L’installation immersive d’Ernesto Neto (Nosso Barco Tambor Terra), les peintures brésiliennes de l’exposition Horizontes, les performances collectives de Fun Palace, la rétrospective du metteur en scène Mohamed El Khatib (Le Grand Palais de ma mère), le spectacle aérien de Rachid Ouramdane (Vertige), les concerts dansés d’Hervé et MazelFreten, les soirées DJ et bals populaires tout l’été, ainsi que l’exposition monumentale d’art gonflable du Balloon Museum (Euphoria).

 


À lire aussi : CinéMo, le cinéma qui roule au plus près des territoires

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC