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JO PARIS 2024 | La Seine pourra-t-elle véritablement accueillir des épreuves de natation ?

JO de ParisPiste d’athlétisme flottante de 156m x 15m sur la Seine pendant la campagne de sensibilisation du public pour les Jeux Olympiques 2024 à Paris le 24 Juin 2017, France. | Source : Getty Images

Le projet français de 1,4 milliard d’euros visant à rendre la Seine suffisamment saine pour accueillir des épreuves de natation aux Jeux olympiques (JO) se heurte encore à de gros obstacles et à de nombreux doutes, 15 mois seulement avant le début de la compétition.

 

L’un des arguments avancés par la ville de Paris auprès des responsables olympiques était que la Seine serait à la fois le site de la cérémonie d’ouverture et celui d’épreuves telles que la partie natation du triathlon. Cependant, la baignade est interdite dans la Seine depuis 1923 en raison de la présence de niveaux élevés de métaux et de bactéries fécales.

La partie de la ville traversée par la Seine souffre de la vétusté de la plomberie des logements et des bureaux, qui laisse fuir les eaux usées. En cas de fortes pluies, la saleté des rues se déverse directement dans le fleuve. Et puis il y a les nombreux bateaux qui empruntent le fleuve et y déversent directement leurs eaux usées.

Comme l’a récemment souligné le New York Times, la résolution de ces problèmes passe par d’énormes projets d’infrastructure visant à créer un système d’évacuation des eaux usées et de ruissellement plus robuste. Néanmoins, il faut aussi faire du porte-à-porte et convaincre des milliers de propriétaires de laisser les équipes nettoyer leurs canalisations. Même avec des offres de subventions de la part du gouvernement, cette proposition n’est pas du plus simple à vendre.

« C’est délicat », a déclaré Claire Costel, l’une des responsables du projet, au Times. « Nous ne pouvons pas les forcer à ouvrir leurs portes. »

Les problèmes de pollution s’étendent au-delà des limites de la ville, les usines et autres sites industriels contribuant à la pollution. En 2019, les autorités ont tiré la sonnette d’alarme sur l’incendie d’une usine à Rouen, qui risquait de déverser des produits chimiques toxiques dans la Seine. L’année suivante, une cimenterie a été accusée de déverser des déchets dangereux dans le fleuve.

Même si les autorités parviennent à ramener la pollution à des niveaux acceptables, elles reconnaissent que de fortes pluies pendant les JO pourraient réduire ces efforts à néant. De telles conditions météorologiques pourraient poser d’autres problèmes. Ces dernières années, la Seine a été sujette à des inondations extrêmes, avec des niveaux d’eau menaçant de déborder des berges.

Malgré ces risques, les autorités parisiennes considèrent le programme comme un investissement important pour transformer la ville bien au-delà des JO. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a fait de la réduction du nombre de voitures dans le centre-ville et de l’amélioration de la qualité de l’air la pierre angulaire de son programme.

Tout en encourageant la création d’espaces verts et l’utilisation du vélo, elle espère que la Seine sera ouverte à la baignade publique en 2025.

Selon The Local, la ville et la région de Paris souhaitent construire 23 sites le long de la Seine, dont cinq en ville et 18 en banlieue. Ces piscines seraient placées dans le fleuve afin d’offrir des zones de baignade protégées.

Dans un tweet, le président Emmanuel Macron a déclaré que le nettoyage de la Seine pourrait être l’un des héritages les plus importants des Jeux.

« Rendre la Seine et la Marne baignables », a tweeté Emmanuel Macron. « C’est notre objectif pour 2024. 1,4 milliard d’euros investis, dont la moitié par l’État. À J-500, nous sommes en passe de réussir ce qui sera l’un des plus beaux héritages des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. »

Si les autorités françaises parviennent à leurs fins, la tradition de la baignade dans la Seine, qui a longtemps fait partie du quotidien des estivants parisiens, sera de nouveau à l’ordre du jour.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Chris O’Brien

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