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Apprendre à se connaître, n’est-ce pas mieux consommer ?

Nous avons toujours cette impression de n’avoir rien à nous mettre alors que paradoxalement, nous ne manquons de rien et même, notre penderie déborde. Nous en arrivons même à manquer d’espace pour accueillir nos derniers achats. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en moyenne, nous ne portons que 30% de notre garde-robe. Ce chiffre tout comme le constat n’est pas nouveau mais dans un contexte d’inflation croissante et de préoccupations environnementales grandissantes, il prend une nouvelle envergure. Cette surconsommation, notamment dans des secteurs comme la mode et la beauté, soulève des questions essentielles.

Une contribution de Marion Perrier et Olivia Caron, fondatrices de CloZ

Dans un monde où l’immédiateté est renforcée par nos habitudes acquises sur les réseaux sociaux, et où le « scrolling » incessant nous pousse à rechercher constamment de la nouveauté, comment faire pour consommer différemment ?

Une première piste serait d’investir davantage dans des pièces durables, afin de constituer les basiques de notre dressing. C’est effectivement une solution judicieuse pour les faire perdurer dans le temps et privilégier la qualité au détriment de la quantité. Or, dans un monde où tout va vite, très vite, ne sommes-nous pas perpétuellement poussés à valoriser la gratification instantanée au détriment de la durabilité ?

Une seconde piste serait de redonner vie à nos vêtements et leur conférer une signification plus profonde. Que ce soit en retrouvant du plaisir à les porter à nouveau grâce à des associations plus audacieuses, ou bien, s’ils ne nous correspondent plus, à travers le don – amical, familial ou encore la seconde main, chaque vêtement a une histoire unique à raconter. Définir l’être et se positionner en tant qu’individu, c’est aussi envisager des moyens de prolonger la vie de nos vêtements en les transmettant à notre entourage ou en les offrant à des associations, leur donnant ainsi une nouvelle vie et une nouvelle histoire.

Une troisième piste serait d’apprendre à mieux se connaître, pour consommer moins mais mieux. Ce qui revient à valoriser l’être plutôt que l’avoir. Les réseaux sociaux, bien que source d’inspiration, peuvent finir par nous éloigner de notre identité en nous incitant à adopter des styles qui ne nous correspondent pas. En choisissant des pièces qui reflètent notre personnalité plutôt que des tendances éphémères dictées par les réseaux sociaux, nous faisons preuve d’originalité, d’individualité et de militantisme en mettant en avant qui nous sommes plutôt que ce que nous possédons.

Ainsi, est-ce que la clé ne résiderait pas simplement dans le fait de prendre le temps de faire connaissance avec soi-même ? Comprendre notre identité propre et notre style, pour pouvoir mieux sélectionner les vêtements qui nous conviennent et ne pas céder toujours au diktat de l’influence (ce qui n’empêche pas de s’en inspirer avec parcimonie !). Les entreprises et les marques ont un rôle crucial à jouer dans cette éducation en offrant des conseils en magasin ou des sessions de coaching style, permettant ainsi aux consommateurs d’adopter une approche plus consciente de la mode. Il est donc crucial de revenir à des conseils personnalisés pour redécouvrir notre style individuel, évitant ainsi le piège du mimétisme et favorisant une consommation plus raisonnée. L’influence doit être perçue comme une source d’inspiration et il est impératif de filtrer et d’adapter les tendances, en vue d’une consommation plus durable et authentique.

En repensant notre manière de consommer, en valorisant la qualité sur la quantité et en redonnant du sens à nos achats, nous pouvons contribuer à un changement positif, tant pour nous-mêmes que pour notre planète.


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