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Small caps : les gagnantes inattendues de la guerre commerciale

Small caps : les gagnantes inattendues de la guerre commerciale
Small caps : les gagnantes inattendues de la guerre commerciale

Portées par un euro fort et les tensions commerciales transatlantiques, les petites capitalisations européennes reprennent le devant de la scène boursière. Moins exposées à l’international, elles offrent un refuge stratégique face aux incertitudes macroéconomiques.

 

Ce qu’il faut retenir 

Face à l’incertitude liée aux droits de douane américains et à l’appréciation de l’euro, les investisseurs se tournent vers les petites et moyennes entreprises européennes. Moins exposées aux échanges internationaux et aux fluctuations de change, elles sont perçues comme un abri dans un environnement économique instable.

Cette dynamique s’observe clairement en Bourse : les indices STOXX Europe Small et Mid Cap ont surperformé les grandes capitalisations cette année, avec des gains respectifs de 9 % et 11 %, contre 7 % pour le STOXX Europe 600 Large Cap.


Le désengagement des investisseurs américains, amorcé après le « Liberation Day » — l’annonce, le 2 avril, de la nouvelle politique commerciale de Donald Trump reposant sur une hausse généralisée des droits de douane —, combiné à un euro fort, pénalise les grands groupes exportateurs. À l’inverse, les valeurs domestiques profitent d’un environnement plus favorable, entre regain de confiance, crédit plus accessible et soutien budgétaire renforcé, notamment en Allemagne. 

 

Pourquoi c’est important à suivre 

Ce basculement stratégique des investisseurs en faveur des small et mid caps signale un changement profond dans la manière d’aborder l’exposition européenne. Historiquement dominés par les poids lourds du luxe ou de l’industrie exportatrice, les portefeuilles boursiers réintègrent désormais des entreprises à ancrage local, mieux protégées des risques géopolitiques et monétaires.

Cette évolution remet en cause les modèles classiques de valorisation : les small caps, longtemps considérées comme des actifs spéculatifs de croissance, sont désormais reconsidérées comme des valeurs refuge dans certains contextes macroéconomiques.

 

Citation principale 

« Le Liberation Day a quelque peu perturbé l’ordre commercial mondial, rendant les small- et mid-caps bien plus attractives car partiellement protégées », explique Harry Eastwood, directeur des investissements chez Artemis, auprès de Reuters.

 

Le chiffre à retenir : 10 

C’est le nombre de semaines consécutives d’entrées nettes de capitaux dans les fonds investis en small et mid caps européennes. Une dynamique inédite depuis 2021, qui témoigne d’un regain massif de confiance des investisseurs envers ce segment.

 

À surveiller 

L’évolution de la parité euro-dollar sera décisive dans les mois à venir. Déjà en hausse de 12 % depuis janvier, la monnaie unique des 27 pourrait atteindre 1,20 $, selon certains analystes. Une telle appréciation risquerait d’aggraver la pression sur les grandes entreprises exportatrices — notamment du CAC 40 et du DAX — déjà pénalisées par la baisse de compétitivité-prix.

En parallèle, l’échéance du 1er août pour un accord commercial entre l’UE et les États-Unis approche. D’après Reuters, les négociations porteraient sur une hausse des droits de douane de 15 % sur certains produits européens. En cas d’échec, de nouvelles hausses tarifaires plus sévères ne sont pas à exclure, ce qui renforcerait encore l’attractivité des entreprises faiblement exposées à l’international.

Les investisseurs suivront également de près les prochaines décisions de la Banque centrale européenne. Une nouvelle baisse des taux, attendue cet automne, pourrait encore améliorer les conditions de financement des PME.

 


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