Rechercher

Reprendre le contrôle de la facturation : l’enjeu stratégique des directions financières

gettyimages 1325860496
Reprendre le contrôle de la facturation : l’enjeu stratégique des directions financières

Selon une étude Deloitte, 30% des entreprises reportent des erreurs dans l’émission de leurs factures, générant des délais de traitement plus longs, des tensions sur la trésorerie et une hausse des coûts opérationnels. En cause : des systèmes de facturation trop souvent obsolètes.  

Une contribution de Romuald Meresse, Directeur Général Europe du Sud chez Zuora 

 

Ce dysfonctionnement n’est pas qu’un problème technique : c’est un frein stratégique. En bloquant la mise en place de contrats annuels, des offres personnalisées ou de modèles de facturation complexes, les systèmes vieillissants étouffent la croissance potentielle de l’entreprise. Ils exposent également les organisations à des risques croissants de non-conformité, dans un contexte où les exigences en matière de transparence, de facturation électronique et de traçabilité s’intensifient. 


Au cœur des processus de la plupart des acteurs technologiques, résident les ingénieurs. Tant et si bien, que l’ingénierie imprègne toute la culture d’entreprise. Mais à mesure que l’organisation grandit, cette approche montre ses limites. Les besoins des clients évoluent, le marché devient plus complexe, et les attentes internes se multiplient. Les fonctions IT ne peuvent plus tout porter. À ce stade, continuer à “bricoler” en interne devient un frein. Il faut savoir faire des choix, déléguer certaines fonctions pour mieux se concentrer sur la mission centrale de l’entreprise. Un système de facturation n’est alors plus un simple back-office. Il devient un levier critique de compétitivité. 

 

Repenser la facturation comme un levier financier stratégique 

Le processus Order-to-Cash ne se limite pas à la facturation ; il comprend les contrats, les encaissements, la comptabilisation du chiffre d’affaires et le reporting. En d’autres termes, il constitue l’ossature de la circulation financière au sein de l’entreprise.  

Alors, que se passe-t-il lorsque les ingénieurs sont la force motrice d’un système Order-to-cash ou financier ? C’est une bombe à retardement, et ils ne sont pas équipés et formés pour la neutraliser. Ce type de système implique des enjeux de conformité, de pilotage stratégique et de gouvernance financière. Autant de compétences propres aux directions financières.  

 

La finance doit prendre le pouvoir (et les outils qui vont avec) 

La bonne nouvelle, c’est que les entreprises disposent déjà de tout ce dont elles ont besoin pour transformer leur système de facturation : leurs équipes financières. Directeurs financiers, responsables comptables, contrôleurs de gestion ; ce sont eux qui doivent prendre le leadership du processus Order-to-Cash. Leur expertise couvre l’ensemble de la chaîne : revenus, conformité, reporting. Encore faut-il leur en donner les moyens, et surtout la gouvernance. Cela passe par des choix concrets : faire remonter le Deal Desk à la finance, intégrer des ressources IT à leurs équipes, unifier les systèmes et investir dans l’automatisation. 

Le moment est venu pour la fonction finance de sortir de l’ombre opérationnelle et d’assumer un rôle moteur dans les transformations structurelles de l’entreprise. Reprendre le contrôle de la facturation n’est qu’un point de départ. Car derrière le système Order-to-Cash, c’est toute la capacité de l’entreprise à faire évoluer ses modèles économiques, à sécuriser ses revenus et à anticiper les mutations réglementaires qui est en jeu. 

 


À lire également : Réinvestir dans l’épargne pour un futur serein

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC