Forbes France revient sur deux solutions qui permettent de faire fructifier la trésorerie excédentaire d’une entreprise tout en bénéficiant d’une fiscalité allégée ou différée, mieux adaptée aux besoins et à la politique d’investissement.
Placer sa trésorerie excédentaire, ce n’est pas seulement générer un revenu complémentaire. C’est aussi une question de gestion stratégique de la fiscalité et de la liquidité. Face à des taux d’intérêt peu attractifs et à un contexte de marché incertain, les dirigeants cherchent des solutions équilibrées : faire travailler l’argent de l’entreprise tout en conservant une capacité de réaction rapide.
Certains placements permettent d’ajuster l’imposition dans le temps, en phase avec le rythme de l’activité. Deux options se distinguent : l’OPCVM de capitalisation et le contrat de capitalisation.
Fiscalité : un critère à considérer, mais pas prioritaire
« La fiscalité est importante, mais elle ne doit pas être le facteur principal de la stratégie d’allocation », indique Audrey Primault, Ingénieure Patrimoniale au sein de la banque Delubac.
Selon elle, les décisions doivent d’abord reposer sur les objectifs de l’entreprise, l’horizon de placement, et le niveau de risque que l’on est prêt à assumer. La fiscalité vient en second plan, pour optimiser le déploiement.
« La fiscalité vient en seconde ligne, afin d’en assurer le déploiement de la manière la plus avantageuse possible », rajoute-t-elle tout en soulignant qu’il est impossible de contourner l’imposition.
Piste n°1 – L’OPCVM de capitalisation : retarder l’imposition
Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) permettent à une entreprise d’investir sur des supports diversifiés (actions, obligations, etc.) via un compte-titres.
« L’option la plus intéressante reste, dans ce cas, la capitalisation plutôt que de distribution, pointe Audrey Primault. Les revenus générés sont automatiquement réinvestis dans le fonds. Ainsi, tant que l’entreprise garde ses parts, elle reporte l’imposition ; ce n’est que lorsqu’elle les revend que la plus-value est effectivement générée et fiscalisée. C’est une option particulièrement pertinente afin de « caler » le moment de l’imposition en fonction des besoins de l’entreprise. »
Cette mécanique permet à l’entreprise de choisir le moment où elle souhaite être imposée, en fonction de sa stratégie de trésorerie.
À la sortie, les plus-values sont soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, ou, sur option, au barème de l’impôt sur le revenu. Mais attention à la composition du fonds :
« Si l’OPCVM est composé de moins de 90 % d’actions de l’Union européenne, la plus-value latente sera fiscalisée dans le résultat de l’entreprise », relève Audrey Primault.
Piste n°2 – Le contrat de capitalisation pour lisser l’imposition dans le temps
Le contrat de capitalisation, bien que proche dans sa structure d’une assurance-vie, n’en est pas une : il s’agit d’un placement long terme (à partir de 4 ans), souscrit par une personne morale, sans couverture d’un risque.
Il peut intégrer différents actifs (fonds en euros, unités de compte), et présente un avantage fort :
« Toutes les opérations faites à l’intérieur du contrat (comme des arbitrages) ne sont pas fiscalisées », rappelle Audrey Primault.
Les revenus générés sont taxés selon un forfait annuel, basé sur 105 % du TME (taux moyen des emprunts d’État), quelle que soit la performance réelle.
La fiscalité n’intervient pleinement qu’en cas de retrait :
« Au moment de la récupération des fonds, une régularisation est faite en comparant le bénéfice réel et le bénéfice forfaitaire déjà taxé. Ainsi, le contrat de capitalisation permet de lisser l’imposition dans le temps. »
« Ce choix est donc plutôt adapté à des entreprises ayant une visibilité de trésorerie suffisante, indique Audrey Primault. Ce contrat s’adresse plutôt, en pratique, à des structures « patrimoniales », spécialisées dans la gestion de leur propre actif. »
En bref
Produit | Avantage principal | Fiscalité | Profil recommandé |
---|---|---|---|
OPCVM de capitalisation | Imposition décalée jusqu’à la revente | PFU à la sortie ; attention à la composition du fonds | Entreprises recherchant flexibilité et rendement |
Contrat de capitalisation | Fiscalité lissée, optimisée dans le temps | Forfait annuel + régularisation lors du retrait | Structures patrimoniales ou à horizon long |
NDLR : Ce contenu est fourni à titre informatif et ne constitue pas un conseil en investissement. Il appartient à chaque entreprise de consulter ses propres conseillers financiers avant toute décision de placement.
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