Rechercher

Forum de la BCE : les banques centrales du monde entier vers une remise en cause du dollar ?

Les banques centrales du monde entier seront présentes à partir de lundi soir à Sintra, au Portugal, pour discuter de l’avenir du dollar et sa place au centre du système monétaire international.

 

Ce qu’il faut retenir

À l’occasion du rendez-vous annuel de la Banque centrale européenne, les plus hauts banquiers centraux venus des États-Unis, de la zone euro, du Royaume-Uni, du Japon et de la Corée du Sud seront présents à Sintra, où ils livreront leur analyse sur l’impact des tensions commerciales mondiales et leurs perspectives d’inflation et de croissance. Mais la problématique centrale sera bien celle du système monétaire mondial, axé sur le dollar depuis 80 ans, et sa remise en cause en raison de la politique économique protectionniste et imprévisible de Donald Trump.

Depuis la création des accords de Bretton Woods en 1944, le dollar est resté la principale devise de réserve mondiale. Mais les critiques sur sa “weaponisation” (sanctions, gel d’avoirs) se sont multipliées, notamment depuis la guerre en Ukraine.

Pourquoi c’est important à suivre

Les investisseurs devront attendre la table ronde décisive de mardi après-midi, lors de laquelle Jerome Powell, président de la Fed, Christine Lagarde, présidente de la BCE, et les gouverneurs des banques centrales du Japon, du Royaume-Uni et de la Corée du Sud discuteront de la politique monétaire internationale. L’intervention de Jerome Powell est particulièrement attendue, puisqu’une remise en cause de l’indépendance de la Fed vis-à-vis de la Maison Blanche pourrait affaiblir le statut du dollar comme devise de référence mondiale.

 

Citation principale

« Comme tout le monde, ils peinent à comprendre dans quel type de monde nous allons évoluer », explique Isabelle Mateos y Lago, économiste en chef de BNP Paribas, présente à Sintra. « Ils ont probablement compris que nous n’aurons pas de réponses de sitôt. La vraie question devient donc : comment piloter la politique monétaire dans un tel environnement ? ».

La fragmentation financière, évoquée récemment par la BRI, rend la coordination entre banques centrales plus difficile, d’où l’importance de ces rencontres multilatérales.

Le chiffre à retenir : 16 %

Une enquête de l’OMFIF menée auprès de 75 banques centrales a démontré que 16 % d’entre elles prévoient d’augmenter leurs réserves en euros dans les 12 à 24 prochains mois. La monnaie unique est donc la devise la plus recherchée, mais toujours loin derrière l’or.

L’or représente désormais près de 20 % des réserves globales selon le World Gold Council, porté par une volonté croissante de “désaméricanisation” financière dans plusieurs régions du monde.

À surveiller

Depuis quelques mois, en conséquence des tensions commerciales, le dollar est plus fragile que jamais. Si les feux semblaient au vert pour que l’euro saisisse l’opportunité de se distinguer, les dernières semaines ont montré que la monnaie européenne n’était pas prête à prendre une nouvelle dimension. L’or et les petites devises, eux, ont néanmoins su profiter de la baisse du dollar. Le rendez-vous de la BCE à Sintra constitue une nouvelle chance pour Christine Lagarde de promouvoir la monnaie unique comme rempart de stabilité. La présidente de la BCE doit profiter aujourd’hui des difficultés du dollar pour mettre en avant le « moment de l’euro ».

 


À lire aussi : Alors que la dette publique s’envole, le gouvernement annonce un gel de 5 milliards

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC