Les marchés obligataires parient désormais sur une baisse des taux d’intérêt par le Federal Open Market Committee (FOMC) lors de sa prochaine réunion, prévue le 17 septembre, selon l’outil CME FedWatch. Les investisseurs évaluent à 90 % la probabilité d’un recul du taux des fonds fédéraux, qui passerait de la fourchette actuelle de 4,25 %–4,5 % à 4 %–4,25 %. Cette anticipation s’est renforcée après la publication, le 1er août, de chiffres de l’emploi moins solides qu’attendu.
Menace pour la croissance de l’emploi
Le rapport sur l’emploi de juillet, moins favorable que prévu, associé à d’importantes révisions à la baisse des chiffres de mai et juin, a ravivé les craintes d’un ralentissement économique. Le niveau de création d’emplois au cours de ces derniers mois laisse entrevoir un frein à la croissance. Or, le plein emploi étant une priorité du FOMC, des baisses de taux d’intérêt pourraient être envisagées pour soutenir l’économie. Néanmoins, avec une croissance moyenne du PIB estimée à un peu moins de 2 % au premier semestre 2025, il s’agit davantage d’un ralentissement que d’un véritable déclin.
Ralentissement de l’inflation
L’inflation a globalement ralenti en 2025, malgré une légère accélération en début d’année. Cette évolution est cruciale, car la raison principale du niveau encore relativement restrictif des taux d’intérêt est de ramener l’inflation à l’objectif annuel de 2 % fixé par le FOMC. Sur les 12 mois précédant juin 2025, l’indice des prix à la consommation affiche une inflation globale de 2,7 %, et de 2,9 % hors alimentation et énergie. Les dernières données montrent des signes modérés d’inflation attribuables aux droits de douane sur les prix des marchandises. Toutefois, plusieurs membres du FOMC ont exprimé leur volonté de ne pas intégrer ces hausses ponctuelles liées aux tarifs douaniers dans leurs décisions de politique monétaire.
Dissensions récentes
Deux membres du FOMC ont voté en faveur d’une baisse des taux lors de la réunion de juillet ; un signal qui pourrait annoncer un changement de cap plus large dans les mois à venir. Dans leurs prévisions économiques de juin, la majorité des responsables de la Fed anticipaient déjà une baisse des taux en 2025. Or, avec seulement trois réunions restantes cette année, ce scénario nécessiterait une action rapide. Certes, ces projections datent d’avant la publication de plusieurs indicateurs économiques récents, mais le ton général au sein du Comité reste orienté vers un assouplissement de la politique monétaire.
Données récentes
La prochaine réunion du FOMC est encore dans plusieurs semaines, laissant le temps à de nouvelles données économiques de venir peser dans la balance. Si le marché de l’emploi montre un rebond après le ralentissement observé au début de l’été, ou si l’inflation repart à la hausse, la probabilité d’une baisse des taux pourrait s’amenuiser. Néanmoins, un revirement total des attentes actuelles en faveur d’une baisse des taux reste peu probable. Les chiffres à surveiller de près d’ici là : les publications de l’indice des prix à la consommation (IPC) attendues les 12 août et 11 septembre, ainsi que le rapport sur l’emploi prévu le 5 septembre.
Comptes rendus et prises de parole de la Fed
Les prochaines prises de parole des responsables de la Fed pourraient éclairer davantage la trajectoire des taux d’intérêt. Le compte rendu de la réunion du FOMC de juillet sera publié le 20 août, tandis que plusieurs discours sont attendus dans les semaines à venir, notamment celui de Jerome Powell à Jackson Hole, un rendez-vous qui a souvent donné le ton des décisions monétaires à venir.
À quoi s’attendre
Tout porte à croire que le FOMC pourrait décider de baisser les taux d’intérêt lors de sa réunion du 17 septembre. Ce scénario paraissait déjà probable, notamment après les deux votes dissidents en juillet en faveur d’une baisse. Les chiffres de l’emploi, plus faibles qu’attendu, pourraient avoir conforté cette perspective. Il reste toutefois plusieurs indicateurs économiques à paraître avant la réunion du FOMC, et des données inattendues pourraient entraîner un changement de cap. Malgré tout, les marchés s’attendent globalement à une baisse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année 2025.
Une contribution de Simon Moore pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
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