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Bourse : Carrefour Perd Pied, Le Pétrole Et Les Taux Continuent De Peser

Les craintes d’un resserrement monétaire continuent de planer sur les marchés et les rendements obligataires continuent de grimper, divers éléments qui suscitent la prudence des investisseurs qui doivent également faire face à un nouvel accès de faiblesse des cours du brut. De son côté, Carrefour sous-performe le CAC 40 après la publication de son chiffre d’affaires trimestriel qui, s’il demeure supérieur au consensus, interroge.

La nervosité est palpable sur les marchés actions européens où les investisseurs voient leurs interrogations sur le resserrement monétaire des grandes banques centrales – BCE et Fed – rester, pour le moment, sans réponse. D’ordinaire la publication du compte-rendu (« minutes ») de la Fed permet d’apporter des éléments de réponses, mais celui publié mercredi soir ne permet pas vraiment de faire la lumière sur les intentions de la Réserve fédérale. Ces « minutes » ont néanmoins permis, si besoin en était, de voir les divergences entre les différents responsables de l’institution notamment en ce qui concerne les perspectives d’inflation. Un « flou » qui fait « le bonheur » des marchés obligataires, comme en attestent les rendements des emprunts d’Etats européens qui poursuivent leur marche en avant.

Ainsi, le rendement du « Bund » allemand à 10 ans a dépassé ce matin 0,5775%, soit un plus haut de 18 mois tandis que le rendement de l’OAT française, de même échéance, s’affiche à plus de 0,92%, soit un pic depuis la mi-avril. Mais la nervosité ambiante sur les marchés actions et obligataires s’étend également aux matières premières et au pétrole qui poursuit sa mauvaise série, le baril de Brent cédant 1,81% en milieu d’après-midi. Le rebond entraperçu hier avec la réduction des stocks américains a fait long feu. En cause : une augmentation de la production américaine de 88 000 à 9,3 millions de barils annoncée par le département de l’Energie.

Veolia dans le sillage de Centrica

Si la hausse des rendements, évoquée en préambule, pèse sur la tendance et voit le CAC 40 s’effriter de 0,20% en milieu d’après-midi, cette tendance de fond épargne néanmoins Veolia qui surperforme l’indice avec une progression de son titre de 1,40%, grâce notamment aux rumeurs évoquant le rachat du leader britannique des services aux collectivités, Centrica. Une possibilité qui profite à l’ensemble du secteur des « utilities » en Europe, dont l’indice de référence progresse de près de 0,8% ce vendredi. Comme souligné par Reuters, le site internet financier WallStreetWires évoque vendredi « des rumeurs à la City » faisant état de plusieurs marques d’intérêts, dont celle d’un consortium d’investisseurs étrangers venant du Canada, du Koweit et de Singapour. Une « rumeur » qui suscite néanmoins la circonspection des analystes.

Cité par Reuters, le bureau d’études Jefferies ne donne guère crédit à cette course effrénée. Notamment au regard de la provenance des acteurs potentiellement intéressés. « Les acquéreurs de ces pays sont souvent intéressés par des actifs liés à des infrastructures réglementées alors que Centrica, la maison-mère de British Gas, fait face à des pressions sur les prix dans sa principale activité de commerce de détail au Royaume-Uni », explique l’analyste. Pourtant, WallStreetWires  nous apprend que les offres se prépareraient sur la base d’un cours de 300 pence, soit avec une prime de 48,6% par rapport au cours de clôture de jeudi soir (201,9 pence). Une prime conséquente qui, à défaut d’être vérifiée, soutient le cours de Centrica et la capitalisation boursière (1,2 milliards de livres).

Carrefour et ses marges

A l’autre bout du palmarès, Carrefour (-4,73%) est englué dans les tréfonds du CAC 40 après la publication de son chiffre d’affaires trimestriel. De prime abord, avec une croissance organique de 2,8% au deuxième trimestre après 1,6% lors des trois premiers mois de l’année, la performance semble résolument solide. D’autant plus qu’avec un chiffre d’affaires global de 21,76 milliards d’euros sur la période, le distributeur dépasse même les attentes du consensus Reuters qui tablait sur 21,5 milliards.

Mais les analystes ne sont pas dupes et estiment que cette croissance d’excellente facture a été obtenue « aux forceps » au prix d’une politique de prix et de promotions préjudiciable aux marges. Deutsche Bank estime ainsi que cette pression sur les marges pourrait, à terme, peser sur l’action. « Nous estimons que ces investissements vont dans la bonne direction et sont nécessaires pour limiter les pertes de parts de marché au profit de Leclerc, mais la baisse des estimations et l’incertitude liée aux pressions sur les marges vont probablement peser sur le cours de l’action à court terme », explique la banque allemande.  

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