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Bitcoin : Plus Dure Sera La Chute…

La reine des cryptomonnaies connaît des journées agitées au point d’être tombée, ce mercredi, sous le seuil symbolique des 10 000 dollars. Une chute de 50% en moins d’un mois qui interpelle et renforce les interrogations autour de la viabilité du Bitcoin.

« Quand apparaît une idée nouvelle, les Américains la transforment en business, les Chinois la copient et les Européens la réglementent ». Ce bon mot d’Emma Marcegaglia, ancienne « patronne des patrons » italiens semble particulièrement à propos au moment de décrire la trajectoire du Bitcoin depuis que les appels à la réglementation se multiplient. Dernier en date, en provenance de Paris, où le gouvernement a chargé l’ancien sous-gouverneur de la Banque de France, Jean-Pierre Landau, de plancher sur la question de la réglementation des cryptomonnaies. Avant cela, c’était la Corée du Sud, dont la population est particulièrement férue de monnaies virtuelles, qui prenait le problème à bras le corps. Le ministre des Finances local allant même jusqu’à affirmer que Séoul présenterait prochainement une batterie de mesures pour endiguer l’engouement « irrationnel » autour de ces nouvelles monnaies.

Plus « à l’ouest », en Chine, un responsable de la banque centrale a prôné mardi une interdiction pure et simple des plates-formes de transactions, selon un document que Reuters a pu consulter. En outre, Pékin a d’ores et déjà interdit les émissions de « jetons digitaux » ou tokens, mis un terme aux ICO (Initial Coin Offerings, des levées de capitaux en cryptomonnaies) et limité les possibilités de « minage », c’est à dire de création de Bitcoins. Diverses décisions qui peuvent donc, en partie, expliquer la dégringolade du Bitcoin observé ces derniers jours alors que celui-ci frisait les 20 000 dollars à mi-décembre. Aujourd’hui, tombé de son piédestal, la plus célèbre des cryptocurrencies a chuté sous la ligne de flottaison des 10 000 dollars ( 9 642 dollars précisément). La faute à « l’étau de la réglementation » se resserrant doucement mais sûrement sur ces nouvelles monnaies ?

« Plus de pouvoir entre les mains des utilisateurs »

Une crainte déjà largement exprimée dans nos colonnes, il y a quelques mois déjà par Jean-David Bénichou expert ès-crytpomonnaies mais également PDG de Via.io. « Ces monnaies virtuelles suscitent la défiance de tout ce qui est organisé et régulé. Le paradigme de base des cryptocurrencies est justement celui-ci : moins de centralisation, moins de régulation et plus de pouvoir entre les mains des utilisateurs. Si vous êtes un Etat, vous disposez de la souveraineté sur votre monnaie avec des réglementations juridiques et fiscales et tout est réglé comme du papier à musique. Et là vous voyez un « objet non identifié » qui bouscule tous ces codes,  qui échappe à ces contrôles et, surtout, qui attire de plus en plus de capitaux ». Pour autant il serait sans doute prématuré d’envisager l’implosion du Bitcoin voire la fin de la « hype », son extrême volatilité ayant déjà fait son œuvre par le passé.

« Je détiens, à titre personnel, des Bitcoins depuis 2012 et j’ai connu des mouvements particulièrement brutaux sur l’évolution du cours. En revanche, je ne crois pas du tout que le Bitcoin est voué à disparaître. Je pense même qu’à terme il est destiné à remplacer l’or », témoignait encore Jean-David Bénichou.  Avant de pointer du doigt ceux qui estiment que la « bulle bitcoin » va exploser. « Il y a toujours eu des oracles de malheur. Ce sont des personnes qui, la plupart du temps, comprennent mal ce qui se passe car ils ne disposent pas, et ne maîtrisent pas, tous les outils technologiques nécessaires pour apprécier la proposition de valeur. D’ailleurs ces gens, le plus souvent issus des milieux financiers traditionnels ». Il est vrai que les critiques les plus virulentes sur la « ruée vers le Bitcoin » sont venues des grandes figures de la finance internationale. Jamie Dimon, le très virulent patron de JPMorgan allant jusqu’à qualifier la cryptomonnaie « d’escroquerie » – avant de rétro-pédaler plus ou moins laborieusement – ou encore Warren Buffet, « l’oracle d’Ohama », jurant la main sur le cœur qu’il n’investirait jamais dans cette monnaie numérique… avant d’avouer qu’il en ignorait totalement le fonctionnement.

Prochainement sous les 6 000 dollars ?

Mais certains spécialistes estiment qu’une « remontée fantastique » pourrait intervenir ces prochains jours. C’est notamment le cas de Meltem Demirors, du Digital Currency Group, qui estimait récemment dans un tweet que l’on pourrait assister à une « ruée épique » vers le Bitcoin… à partir du 15 janvier, date à laquelle les traders de Wall Street toucheront leur bonus.  Pour l’instant, calme plat de ce côté-là. En revanche, les analystes de Citigroup sont beaucoup plus circonspects, arguant que le mouvement de baisse en cours pourrait faire perdre la moitié de sa valeur au Bitcoin et ajoutant qu’un repli entre 5 605 et 5 673 dollars leur semblait « très probable à très brève échéance ». Pour rappel, le Bitcoin avait perdu près de 93% de sa valeur en cinq mois au cours de l’année 2011.

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