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Augmentation des charges de copropriété, un choc évitable ? 

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Augmentation des charges de copropriété, un choc évitable ? 

En France, les charges de copropriété ont grimpé de 20 % en trois ans, selon une récente étude de Manda; bien au-delà de l’inflation générale cumulée (l’inflation annuelle moyenne en France a été de +5,2 % en 2022, +4,9 % en 2023, puis +2,0 % en 2024). Une envolée qui inquiète : flambée des prix de l’énergie (sur la période 2021–2023, on constate une augmentation annuelle moyenne de +22,3 %, soit une hausse cumulée d’environ +50 % sur deux ans selon la CRE), renégociation des contrats d’entretien, inflation sur les matériaux, explosion des primes d’assurance… Autant de facteurs qui pèsent de plus en plus lourd sur les copropriétaires. Pourtant, cette tendance n’est pas une fatalité.  

Une contribution d’Hugues Blondet, fondateur de 123syndic et expert en négociation des charges récurrentes 

 

Prenons l’exemple de l’assurance multirisque immeuble : elle a, elle aussi, augmenté de 20 % sur la période. Pourtant, de nombreux contrats sont renouvelés automatiquement chaque année, sans réelle mise en concurrence (80 % des contrats d’assurance en copropriété sont reconduits tacitement). Or, dans ce secteur, les marges de négociation sont souvent significatives, à garanties équivalentes. Une mise en concurrence sérieuse peut permettre à une copropriété de taille moyenne d’économiser plusieurs milliers d’euros par an. 


Ce choc budgétaire est d’autant plus difficile à encaisser que les copropriétés fonctionnent avec un calendrier décalé. Lors des assemblées générales du printemps 2025, les copropriétaires ont découvert les hausses de charges intervenues en 2024… sur la base d’un budget établi à l’été 2023.  

Ce décalage entre prévisions et réalité alimente un sentiment de surprise, voire d’impuissance. Pourtant, cette situation n’est pas une fatalité : elle peut être anticipée et corrigée. 

 

Trois leviers d’action existent : anticiper, mettre en concurrence, piloter finement 

Un syndic engagé doit aujourd’hui aller au-delà de la simple gestion administrative. Il doit devenir un véritable partenaire budgétaire, capable de proposer des solutions concrètes : audit des contrats, appel d’offres sur les postes de dépenses clés, suivi précis des consommations, planification de travaux ciblés. Il faut aussi redonner de la lisibilité aux copropriétaires avec des outils clairs, des tableaux de bord simples, et des alertes en cas de dérapage. 

À titre d’exemple, une copropriété à Courbevoie accompagnée par nos équipes a limité la hausse de ses charges à seulement 6 % sur trois ans. Comment ? En renégociant son contrat d’assurance, en optimisant la gestion de l’eau et du chauffage, et en réorganisant certains contrats de maintenance. Ce cas montre qu’avec de la méthode, un accompagnement efficace et de la volonté, il est possible de reprendre le contrôle. 

 

Des leviers d’économies existent en copropriété si on sait les activer 

Il est temps de remettre de la stratégie dans la gestion des copropriétés. Les hausses sont là, mais des leviers existent. Il faut les activer. Non seulement pour préserver le pouvoir d’achat des copropriétaires, mais aussi pour rétablir une gestion saine et durable des immeubles. 

Derrière chaque ligne de charges, il y a des marges de progrès et derrière chaque décision collective, une occasion de faire mieux. 

 

Sources :  

Association des Responsable de Copropriété

Le Particulier

 


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