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Assurance-Vie, Pourquoi Les Assureurs Ne veulent Plus Vous Vendre Des Contrats En Euros

L’assurance-vie, le placement préféré des français, a pris un coup dans l’aile. Selon les dernières estimations de la FFA, la Fédération française de l’assurance, la collecte brute – le total des cotisations versées sur les contrats d’assurance-vie – va en s’amenuisant par rapport à l’année 2016 : 11, 1 milliards d’euros en février 2017 après 11,4 Md€ en janvier 2017 contre 12,5 Md€ et 12,3 Md€ en janvier et février 2016.

 

Mais surtout, la proportion investie sur les contrats d’assurance-vie en euros, les plus sécurisés, se réduit comme peau de chagrin ! En revanche, les contrats en unités de compte (UC), placés en actions et qui comportent un risque de perte en capital, augmentent. Ils représentent désormais 27% des versements. Ainsi, en février 2017 les « unités de compte » ont drainé 3,2 Md€ contre 2,5 Md€ en février 2016.

Pourquoi les Français vouent-ils aux gémonies les contrats d’assurance-vie en euros, leur placement chouchou depuis 40 ans ?

D’abord, parce que les épargnants sont très largement influencés par les banquiers et les assureurs. Le durcissement de la réglementation bancaire en matière de fonds propres pousse les assureurs à détourner les Français de l’enveloppe en euros. Le niveau des capitaux propres des entreprises d’assurances doit désormais être proportionné au risque des passifs et actifs qu’elles détiennent.

Ce mécanisme, qui a pour but de renforcer la solidité des assureurs, a aussi comme effet collatéral d’orienter l’épargne des particuliers vers les unités de compte puisque celles-ci ne sont pas comptabilisées dans leur bilan.

D’autant que les unités de compte sont bien plus intéressantes pour les assureurs car elles génèrent plus de frais. Le client paye des frais d’entrée sur les versements et des frais de gestion annuels dans les deux cas, mais aussi des frais d’arbitrage pour les UC.

Pour convaincre les épargnants, les assureurs développent des systèmes particulièrement ingénieux comme des primes sur les contrats en euros (+10% sur le rendement, par exemple) qui ne se déclenchent que si vous prenez des « unités de compte ». Malin !

Plus radicaux, certains assureurs font grimper les frais de versement sur les contrats en euros de 1 à 3%. Ce qui compte tenu des rendements en baisse de l’assurance-vie, 2,40% nets de frais de gestion en 2016 en moyenne, consiste à perdre de l’argent la première année. Très dissuasif !

 

Comme si cela ne suffisait pas, les assureurs bénéficient du soutien de la Banque de France qui les exhorte à baisser encore d’avantage les rendements offerts chaque année pour tenir compte de la réalité des marchés et de la baisse des taux d’intérêt. De même, la Loi Sapin 2 est venue, tel un épouvantail, les effrayer en laissant entendre que les dépôts des contrats d’assurance-vie seront bloqués en cas de crise grave.

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