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Véronika Loubry, le phénomène qu’Instagram n’a pas vu venir !

© Véronika Loubry

Il y a bien une vie après cinquante ans ! L’ancienne animatrice vedette de télévision des années 90, Véronika Loubry, s’est reconvertie avec succès en influençueuse qui compte. La désormais entrepreneure 2.0 est la porte-voix des aspirations de centaines de milliers de femmes de plus de 50 ans qui entendent bien occuper le terrain. Son pouvoir de prescription est équivalent aux plus grandes instagrammeuses dont la communauté se chiffre en millions. Rencontre avec un phénomène.

 

A cinquante ans, vous avez réussi à rebondir dans l’entrepreneuriat grâce aux réseaux sociaux. Qu’est-ce qui s’est passé dans votre tête à l’approche de ce cap ?

Véronika Loubry : Comme beaucoup de femmes, j’étais en pleine remise en question. Les dix-huit dernières années de ma vie, je m’étais consacrée à 100% à l’éducation de mes enfants et sortais d’une séparation. A 48 ans, lorsque j’ai rencontré mon nouveau compagnon, j’étais une femme vulnérable avec toutes ses blessures, traversant une certaine insécurité à l’approche du cap de la cinquantaine. Le temps qui passe devenant une question omniprésente… Pour autant, il y avait deux choses dont j’étais sûre : je voulais être alignée avec mes valeurs dans tout ce que je comptais entreprendre et je me refusais de céder à ce que j’appellerais le « parisianisme ». Ou cette philosophie de vie qui consiste à s’imposer un lifting, à vivre sous la pression continue du regard de l’autre.
Ainsi, je m’étais fixée comme règle de vie d’être fière de ce que je suis, sans jamais me trahir. Finalement, le point de départ sur les réseaux sociaux a été mon engagement associatif en faveur de l’aide aux enfants en fin de vie, l’association Le Point rose. J’ai décidé d’être marraine et de les aider de tout mon être à récolter un maximum de fonds. Cet objectif m’a rendu plus ambitieuse que jamais !

© Véronika Loubry

 

C’est sur Instagram, terrain de jeu des plus jeunes, que le grand public vous a retrouvée. Comment avez-vous réussi à capitaliser sur votre image ? 

J’ai beaucoup regardé l’Instagram de ma fille Thylane Blondeau, j’ai pu observer de près sa communauté grandir. Aussi, j’ai cherché à comprendre pourquoi certains comptes – principalement à l’étranger – étaient plus populaires que d’autres. Et finalement, j’ai vu qu’il ne servait à rien de jouer un personnage mais que l’authenticité était la vraie raison du succès de ces influenceurs. Autour de moi, une expression revenait souvent pour me qualifier, celle de « the girl next door ». Autrement dit, cette voisine de quartier à qui on peut s’identifier, qui vous ressemble.

Quand j’ai démarré l’influence à 51 ans, je racontais simplement mon quotidien en partageant mes coups de cœur, mes adresses de prédilection, mes looks, mes humeurs. J’aime la vie, j’aime l’art de vivre, et j’ai réalisé qu’en France, on ne parlait pas à ces femmes de plus de cinquante ans alors qu’il y a tant à leur raconter ! Personne ne les écoutait. Portée par ces femmes, j’ai créé un espace bienveillant d’Insta Amies, terme que j’ai déposé, pour des conversations inspirantes. De fil en aiguille, ma communauté a grandi jusqu’à atteindre 200 000 followers.

Du virtuel au réel, à quel moment les marques ont-elles compris votre pouvoir de prescription ?

Un jour, j’ai sensibilisé ma communauté à la fermeture imminente d’un atelier artisanal, faute de ventes, en leur demandant de soutenir l’entreprise. La petite PME a reçu du jour au lendemain des dizaines de milliers de commandes, c’était fou ! Moi-même, je n’ai pas réalisé ce qu’il se passait. Ensuite, à chaque fois que je mettais en avant une marque qui me plaisait, cela générait un vrai impact sur les ventes. Beaucoup d’entreprises me contactaient pour collaborer en m’expliquant que ma communauté affichait un taux de conversion plus important que certaines influençeuses agrégeant cinq millions de followers.

A 50 ans, les femmes ont un pouvoir d’achat bien plus important que les jeunes, elles sont aussi moins dispersées et veulent plus de profondeur dans ce qu’on leur propose. En outre, pour la majorité de mes collaborations, j’ai toujours pour impératif de participer à la co-création. Dans la mode, la maroquinerie ou les accessoires notamment, je m’implique dans la création des produits que je soutiens, dans le processus créatif des lignes. Il n’était pas question pour moi de promouvoir un produit dont je ne suis pas fière.

© Véronika Loubry

 

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans cette nouvelle phase de votre vie ?

De rendre ces femmes visibles, de leur redonner confiance en elles, de leur prouver qu’à 50 ans, tout est encore possible ! Quel bonheur de voir mes ‘Insta Amies’ nouer des relations bien réelles en se rencontrant entre elles ! J’aime également pouvoir dire non en refusant les invitations des marques à des événements où j’estime ne pas avoir ma place. Cannes en est un bon exemple. Je ne comprends pas la surreprésentation des influenceuses à ce festival de cinéma alors qu’elles n’ont pas de film à défendre ! Je suis sincère, vraie et naturelle dans ma démarche.

« Fifties is the new chic », alors ?

A partir de cinquante ans, c’est le début d’une aventure encore plus vibrante ! Je dis toujours à ces femmes qu’elles sont vivantes, j’insiste sur ce terme. En tant que marraine de l’association Le Point rose, où je vois des enfants partir trop tôt, je leur répète doublement. C’est une chance de vieillir, cessons de croire que c’est une malédiction ! C’est un bonheur à savourer tous les jours. Vous savez ma grand-mère a vécu jusqu’à 102 ans, elle était lumineuse ! Pourquoi ? Parce qu’elle avait conscience de cette chance.

 

Pour aller plus loin :

 

www.instagram.com/veronikaloubry

Association Le Point Rose

www.lepointrose.org

 

 

 

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