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Exclusif | Estelle Brachlianoff (DG Veolia) : « Les gens sont prêts à accepter des changements pour sauver la planète »

Estelle Brachlianoff apris les rênes de Veol ia en 2021 (crédit photo : (c)Aglaé Bory)Estelle Brachlianoff apris les rênes de Veol ia en 2021 (crédit photo : (c)Aglaé Bory)

Le grand public est bien plus conscient des conséquences du changement climatique et prêt à s’adapter que ne le pensent de nombreux politiciens, selon la PDG du fournisseur de services environnementaux Veolia.


 

S’adressant à Forbes, Estelle Brachlianoff a déclaré que les gens sont « bien plus prêts » que ne le pensent certains dirigeants et qu’ils comprennent que « nous devons agir maintenant » ou faire face à des conséquences plus coûteuses par la suite.

Selon elle, des événements récents comme la crise énergétique, les canicules estivales et la guerre en Ukraine ont sensibilisé les gens à des questions telles que la durabilité, la sécurité alimentaire et la nécessité de développer des énergies renouvelables d’origine locale.

Veolia vient de publier les résultats d’une enquête mondiale menée par la société française de recherche et de conseil Elabe, dont la lecture sera, selon Mme Brachlianoff, « choquante » pour certains hommes politiques.

L’enquête montre que plus des deux tiers (67%) des habitants de la planète sont certains que le coût des conséquences du changement climatique sera supérieur aux investissements nécessaires pour y faire face.

Un chiffre similaire (60 %) se dit prêt à accepter les changements économiques, culturels et sociaux nécessaires, à condition qu’il n’y ait pas de risques pour la santé et que les solutions se révèlent utiles.

 


Nous n’avons peut-être pas toutes les solutions pour régler tous les problèmes, mais nous agissons sur celles que nous avons déjà à notre disposition


 

L’enquête a également révélé que la majorité (56 %) des personnes dans le monde estime que les solutions pour atténuer la pollution et le changement climatique ne sont pas suffisamment discutées.

Selon Estelle Brachlianoff, l’enquête montre que les citoyens du monde entier comprennent que « le coût de l’inaction sera en fait plus élevé que le coût de l’action » et qu’ils veulent en savoir plus sur les solutions possibles, à condition qu’elles soient équitables et efficaces.

« Ils ont compris que les enjeux seront bien plus élevés plus tard, et que si nous n’agissons pas aujourd’hui, le prix à payer sera plus cher demain », a-t-elle déclaré à Forbes.

Cependant, la PDG de Veolia a ajouté que les gens veulent « des solutions utiles et évolutives ». Selon elle, essayer de tirer de l’énergie du biogaz à partir des déchets et des eaux usées pourrait être « une partie du puzzle ». La mise en place d’installations permettant de recycler les eaux usées contribuerait également à résoudre des problèmes tels que la pénurie d’eau, qui a été un sujet important en France au cours des 12 derniers mois.

Selon Mme Brachlianoff, l’un des problèmes qui freinent le déploiement de ces solutions à grande échelle est la bureaucratie.

Les entreprises comme Veolia ont besoin d’un point d’entrée unique pour obtenir l’autorisation dont elles ont besoin, au lieu de « frapper à 20 portes », a-t-elle ajouté. « Veolia étudie également des solutions destinées à lutter contre la pollution des sols et de l’air. »

L’année dernière, Veolia a annoncé une initiative conjointe avec Jean-Michel Genestier, maire du Raincy à Paris, pour en faire la première ville de France à garantir un air 100 % sain dans son école locale. Veolia évaluera en permanence et en temps réel la qualité de l’air dans les salles de classe, puis déploiera des solutions pour renouveler et traiter l’air à l’intérieur du bâtiment scolaire.

« Nous n’avons peut-être pas toutes les solutions pour régler tous les problèmes, mais nous agissons sur celles que nous avons déjà à notre disposition », a expliqué Mme Brachlianoff.

Le président de la recherche d’Elabe, Bernard Sananès, a ajouté que cette nouvelle enquête montre que l’opinion publique est convaincue que « nous vivons actuellement la fin d’un monde, mais pas la fin du monde ».

« Alors que les solutions pour réduire notre impact écologique sont encore peu débattues, cette étude nous aide à comprendre les conditions de leur acceptabilité afin d’accélérer la transformation écologique », a-t-il ajouté.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Jamie Hailstone

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