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Pourquoi un « manque de confiance » pourrait faire échouer le consensus sur le changement climatique

S’adressant à Forbes à l’approche de la conférence COP27 des Nations unies qui se tiendra à Charm el-Cheikh le mois prochain, Kevin Conrad, directeur exécutif de la Coalition for Rainforest Nations, a prévenu qu’un « manque de confiance » entre les pays en développement et les pays plus riches concernant les engagements en matière de changement climatique pourrait entraîner l’effondrement du consensus international sur la manière de protéger l’environnement.

 

M. Conrad a expliqué que l’accord de Paris reposait sur l’idée que « de nombreux pays parmi les plus pauvres du monde ne sont pas à l’origine du problème, mais que leur implication était nécessaire pour contribuer à la résolution de celui-ci ». Il a toutefois ajouté que le soutien financier dont disposent les pays en développement pour réduire leurs émissions de carbone est « terriblement insuffisant ».

Il ne serait pas surprenant que, dans un an ou deux, de nombreux pays en développement disent : « Nous ne sommes pas à l’origine de ce problème. Vous nous avez trompés en concluant un accord. Vous n’avez pas fait ce qu’il fallait pour nous aider à faire la transition », a déclaré M. Conrad.

Dans l’éventualité d’une fracture, il pourrait s’écouler au moins 2030 avant que la confiance ne soit rétablie. À ce moment-là, a-t-il ajouté, ce pourrait être « game over » pour l’environnement. « C’est pourquoi, pour moi, il est politiquement impératif que nous ayons une réflexion plus créative autour du financement privé », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas rester assis ici et nous reposer sur les finances publiques, en particulier depuis le Covid-19, les préoccupations énergétiques et la guerre en Ukraine. »

« Il y a tellement de capitaux qui restent sur la touche dans le secteur privé et qui ne sont pas destinés à ces problèmes. Nous devons créer les bonnes incitations pour attirer les capitaux privés vers les projets de changement climatique. Si nous n’y parvenons pas, je pense que nous courons le risque de tout gâcher. » Kevin Conrad a ajouté que les forêts pluviales jouent un rôle important dans la stabilité du climat, agissant comme un « énorme vide de carbone », et qu’elles devraient être un élément central de toute négociation à venir. Il a également affirmé que de nombreux petits États insulaires font désormais pression pour obtenir des financements et des assurances supplémentaires afin de couvrir les pertes et les dommages résultant du changement climatique.

Selon M. Conrad, il est essentiel d’augmenter le financement du climat et de veiller à ce qu’un pourcentage de celui-ci soit consacré à la conservation des forêts. Il a promis que la Coalition for Rainforest Nations allait à nouveau persévérer lors de la conférence COP27 pour faire entendre sa voix et protéger les forêts tropicales du monde entier.

« Nous devons comprendre qu’une forêt est un atout durant plusieurs décennies pour l’enjeu climatique et que nous devons protéger sa fonction d’élimination du carbone », a ajouté M. Conrad.

« Il faut que ces forêts continuent d’aspirer – faute d’une meilleure terminologie – quatre gigatonnes de l’atmosphère, année après année. Si nous les détruisons, la partie est terminée. Ce qui semble échapper à beaucoup de gens, c’est que nous avons déjà la technologie pour résoudre ce problème. Cela s’appelle la photosynthèse, et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour protéger cette technologie. »

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Jamie Hailstone

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