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Piloter par l’impact : l’heure n’est plus aux options

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Piloter par l'impact : l'heure n'est plus aux options

La question n’est plus de savoir si la durabilité va s’imposer dans le paysage économique, mais qui prendra l’avantage. David Meyer, CEO de Toovalu et Nicolas Desmoitier, DG de la solution, identifient quatre bonnes raisons de ne pas attendre.

Une contribution de David Meyer, CEO de Toovalu et Nicolas Desmoitier, DG de la solution

 

Lors du Sommet Choose France fin mai 2025, 40 milliards d’euros ont été annoncés pour financer des projets à impact. La transition écologique et sociétale est désormais un axe majeur de compétitivité. En parallèle, la directive CSRD est entrée en vigueur… mais une première directive dite « Stop the clock », du 14 avril 2025, et sa transposition nationale, repoussent de deux ans l’obligation de présenter un premier rapport de durabilité pour les entreprises des vagues 2 et 3.


L’occasion pour les entreprises de temporiser ? Mauvais calcul. Le monde évolue plus vite que les textes. Les investisseurs, les marchés, les talents scrutent déjà les actes. Les entreprises qui adoptent dès aujourd’hui une vraie stratégie de durabilité se donnent un avantage décisif. Les choix d’aujourd’hui conditionnent la capacité à attirer des financements, gagner des appels d’offres, recruter les bons profils et préserver la résilience de son activité économique face aux risques climatiques et sociaux.

 

Raison 1 : comprendre ses impacts, ses risques, ses opportunités

 

Les risques climatiques et physiques déstabilisent déjà l’activité. Le BCG [1] alerte sur leurs conséquences qui pèsent sur la marge et le bilan des entreprises : baisse du chiffre d’affaires dans 40 % des cas, dépréciation des actifs pour 20% à 25 % des cas. Les ignorer, c’est fragiliser son modèle. Les anticiper, c’est préserver ses marges et sécuriser son avenir.

 

Raison 2 : contrôler ses coûts et doper ses revenus

 

Investir en matière de durabilité sur 5 ans permet aussi de réduire les coûts opérationnels internes ou a minima de les contrôler ; c’est le sentiment partagé par deux tiers (78%) des dirigeants du monde entier, selon une étude publiée au mois de janvier 2025 par le cabinet PWC [2]. Et selon une étude récente du Capgemini Research Institute (mars 2025) [3], une stratégie de durabilité permet de réduire les coûts opérationnels jusqu’à 20 % et d’augmenter les ventes pour 33% des dirigeants interrogés par le cabinet. Innover pour répondre à la demande croissante de produits responsables, c’est gagner des parts de marché et renforcer sa compétitivité.

 

Raison 3 : accéder aux financements

 

Le système bancaire européen – et donc la capacité des banques à délivrer des prêts aux entreprises – dépend également de la préservation du climat et de la nature. Environ 75 % de tous les prêts aux entreprises de la zone euro sont accordés à des sociétés non financières qui dépendent de manière critique d’au moins un service écosystémique. Les portefeuilles de prêts pourraient être considérablement affectés si la dégradation de l’environnement continue de suivre les tendances actuelles. Et les banques, les investisseurs, les assureurs veulent des garanties concrètes. Les entreprises engagées sur une trajectoire bas-carbone ont un accès privilégié aux financements. Les autres verront leur coût du capital grimper, voire se fermer certaines portes.

 

Raison 4 : attirer les talents

 

Si l’entreprise n’est pas engagée en matière de RSE, un peu plus d’un tiers des talents déclinerait une offre d’emploi selon l’index RSE réalisé par Universum [4], un groupe européen qui édite chaque année un classement des entreprises les plus attractives pour les étudiants et les professionnels. Les collaborateurs, notamment les jeunes générations, choisissent leur employeur sur la base de son engagement. Négliger la durabilité, c’est se priver des compétences clés et affaiblir sa marque employeur.

 

Durabilité, financement, compétitivité, attractivité : tout converge. Piloter par l’impact est un choix stratégique, pas une formalité administrative. Piloter par l’impact n’est plus une option marginale, c’est une condition pour rester dans la course. Qui en fera un levier de performance durable ?

 

[1] Adaptation et résilience des entreprises au changement climatique, BCG et Quantis, mars 2025.
[2] 28e Global CEO Survey, PwC, janvier 2025 ; étude menée auprès de 4701 dirigeants d’entreprise du 1er octobre au 8 novembre 2024 dans 109 pays
[3] ”Sustainability – A driver for business value creation” -, Capgemini Research Institute, mars 2025, étude menée auprès de 1001 cadres supérieurs issus d’organisations réalisant un chiffre d’affaires de plus de un milliard de dollars dans 13 pays.
[4] Etude & Index RSE 2023, Universum, janvier 2024, étude menée auprès de 1 215 étudiants et jeunes actifs ayant répondu à l’enquête réalisée entre septembre et décembre 2023


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