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Petites entreprises, grands défis

Aujourd’hui, nul ne peut prétendre ne pas être concerné par la durabilité. Les agriculteurs font face à la loi Duplomb, les entreprises à la CSRD et aux nombreux rebondissements politiques en la matière, les investisseurs doivent intégrer des critères ESG dans leur processus de décisions, et même les collectivités locales adaptent leurs projets aux enjeux climatiques. Face à la réalité climatique, trois aspects inquiètent : les risques physiques, les secousses géopolitiques et économiques et le durcissement réglementaire. Les défis apparaissent colossaux, surtout pour les petites structures. Pourtant et paradoxalement, ce sont elles qui détiennent un avantage indéniable pour les relever mieux que les grandes entreprises : l’agilité.

Une tribune écrite par Soizic Crombez, Fondatrice & dirigeante B4GOOD

 

En premier plan, les enjeux physiques. Canicules, sécheresses, inondations, raréfaction des ressources… Ces phénomènes menacent directement les infrastructures, les approvisionnements et la pérennité des activités des acteurs économiques du territoire. Là où les grands groupes amortissent les chocs avec des moyens financiers importants, les PME doivent anticiper autrement. Prenons l’exemple de Formes et Volumes, une PME industrielle en Charente-Maritime : face aux vagues de chaleur qui perturbent sa production et aux risques d’inondations qui menacent son site, elle a déjà adapté ses horaires de travail et investi dans un système de rafraîchissement de ses ateliers. Des solutions concrètes, rapides à mettre en place, qui montrent qu’une petite structure peut se protéger tout en restant compétitive.

Ces exemples montrent que, même avec des moyens financiers plus restreints, les PME savent faire preuve d’agilité et d’ingéniosité pour renforcer leur résilience face aux aléas climatiques. Leurs perspectives de croissance, souvent plus dynamiques que celles des grands groupes, leur permettent d’avancer avec confiance


En deuxième plan, la géopolitique. Inflation, crise énergétique, tensions commerciales… Une guerre ou une crise de dette à l’autre bout du monde peut fragiliser de nombreuses chaînes de valeur. Pourtant, les PME, souvent critiquées pour leur taille, disposent d’un atout stratégique : leur ancrage local. En s’appuyant sur des fournisseurs proches, des circuits courts et une clientèle de proximité, elles limitent leur exposition aux perturbations mondiales. Là où les grands groupes subissent les conséquences des tensions internationales, les PME peuvent agir rapidement et maintenir leur activité, transformant leur enracinement territorial en véritable bouclier de résilience.

En troisième plan, l’aspect réglementaire. Taxonomie européenne, reporting extra-financier, traçabilité… Les normes se multiplient et font trembler les comités exécutifs. Beaucoup de dirigeants redoutent une contrainte lourde, mais c’est en réalité une boussole. Une fois que l’on a dépassé le côté « pétrifiant », c’est en fait un sujet positif qui redonne du sens et de nouvelles perspectives.

Encore une fois, les PME avec leur gouvernance souvent moins complexes et leur capacité de transformation plus rapide ont un réel avantage compétitif.

La durabilité n’est pas qu’une question de conformité : c’est une véritable opportunité stratégique pour les PME. Contrairement aux idées reçues, structurer une démarche efficace est à leur portée, financièrement comme opérationnellement. Les indicateurs extra-financiers permettent de clarifier les risques, de mesurer les progrès et de renforcer la confiance des clients, partenaires et financeurs. En plaçant la durabilité au cœur de leur gouvernance, elles bâtissent un socle de performance et de résilience. Là où les grands groupes s’enlisent, les PME peuvent agir vite : la durabilité est leur meilleure arme de compétitivité.

 


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