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Les émissions de gaz à effet de serre vont augmenter de 10 % alors qu’il est urgent de les réduire, prévient l’ONU

ONUPhoto prise à Skutskär, en Suède. Getty Images

Selon un rapport de l’ONU publié mercredi, les températures mondiales augmenteront de 2,9 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle dans les conditions actuelles, alors que les scientifiques préviennent qu’une action insuffisante en matière de climat accélérera les effets du changement climatique jusqu’à des niveaux catastrophiques.

 

Faits marquants

  • Le rapport de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques prévoit que, d’ici à 2030, les émissions de gaz à effet de serre augmenteront de 10,6 % par rapport aux niveaux de 2010.
  • Cette augmentation est bien supérieure à la réduction de 43 % des émissions d’ici à 2030 (par rapport aux niveaux de 2019) que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies a jugée nécessaire pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris sur le climat, à savoir limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius d’ici à la fin du siècle.
  • Même si plusieurs pays se sont engagés à réduire considérablement leurs émissions ces dernières années, des réductions plus importantes sont encore nécessaires pour atteindre l’objectif de 1,5 degré. Dans le cas contraire, les responsables de l’ONU ont déjà prévenu que les effets « en cascade et irréversibles » du changement climatique pourraient entraîner de graves conséquences, notamment la sécheresse, la faim, la chaleur, l’élévation du niveau de la mer et les incendies de forêt.
  • L’augmentation de 10,6 % est inférieure aux précédentes projections de l’ONU – estimées à 15,9 % – que le rapport attribue à une série de plans de réduction des émissions de carbone et à d’autres adaptations liées au changement climatique, notamment la reforestation, la réduction du gaspillage alimentaire, la production d’énergie renouvelable, la capture et le stockage du dioxyde de carbone.
  • Le rapport de l’ONU indique également qu’il est peu probable que les émissions continuent d’augmenter après 2030 – un signe positif, selon le porte-parole Simon Stiell, qui s’est adressé aux journalistes mercredi – bien qu’il ne s’agisse pas de la « tendance à la baisse rapide » que les scientifiques estiment nécessaire pour éviter un réchauffement « catastrophique ».

 

Contexte clé

L’étude intervient alors que des incendies de forêt dévastateurs ont ravagé cette année des parties de l’Europe, ainsi que la côte ouest des États-Unis et les montagnes Rocheuses, des vagues de chaleur estivales étouffantes, des sécheresses mondiales et une élévation accélérée du niveau de la mer ont été aggravés par la hausse des températures accélérée par le changement climatique, selon les scientifiques. Aux États-Unis, les responsables de la Maison Blanche estiment que la loi sur la réduction de l’inflation adoptée cet été permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 40 % d’ici à 2030 (par rapport aux niveaux de 2005). Les scientifiques doutent toutefois que les mesures prises par les pays soient suffisantes pour atteindre l’objectif historique de l’accord de Paris sur le climat, à savoir maintenir les températures mondiales à 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels.

 

Critique

Aux États-Unis, les législateurs républicains ont critiqué la loi sur la réduction de l’inflation, qui prévoit 360 milliards de dollars (358 milliards d’euros) pour lutter contre le changement climatique par le biais de mesures visant à produire de l’énergie verte, arguant qu’elle nuira aux producteurs d’énergie américains à un moment où les gens sont confrontés à la hausse des prix de l’essence. Dans un effort pour gagner le soutien des démocrates modérés, y compris le sénateur de Virginie-Occidentale Joe Manchin, les législateurs démocrates ont inséré des dispositions dans la loi historique pour l’investissement dans les combustibles fossiles et les subventions pour les nouveaux pipelines – un geste qui a également suscité le rejet des écologistes, qui affirment qu’il aidera les producteurs de combustibles fossiles à fonctionner encore plus longtemps.

 

Tangente

Une étude publiée en août dans Nature Communications a révélé que les grandes entreprises de combustibles fossiles ne font pas non plus assez pour réduire les émissions, et que leurs plans sont « incompatibles » avec les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Les trois entreprises analysées dans le rapport – British Petroleum, Equinor et Shell – ont toutes fixé des objectifs d’émissions nettes nulles. Equinor et Shell prévoient d’y parvenir d’ici à 2050, tandis que BP espère y parvenir d’ici à 2050.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Brian Bushard

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