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Week-end Lecture | Alvaro Nuñez Alfaro, la conquête américaine d’un insatiable devenu roi à Miami

© Alvaro Nuñez Alfaro

Grand, athlétique, sourire ravageur, sûr de lui, Alvaro Nuñez Alfaro a tout du golden boy américain. A la tête de l’agence immobilière de prestige, Super Luxury Group, le vingtenaire dirige depuis Miami son groupe florissant et sillonne le monde en jet privé à la conquête de nouveaux marchés. Cette vie de rêve, l’entrepreneur adepte de sports extrêmes se l’est construite brique par brique. L’homme sollicité pour des masterclass aujourd’hui se raconte dans un livre autobiographique, LEVEL UP. Un ouvrage à appréhender comme un guide de développement personnel et de survie, parfois. Rencontre avec un battant.

 

On regarde l’homme, mais aussi la femme qui partage sa vie, la mannequin Hofit Golan. Une beauté blonde à la routine bien-être parfaite également connue pour son activisme écologique et son engagement en faveur des enfants maltraités. Ensemble, il forme un « power couple ». Un graal que les Américains regardent avec admiration, une ligne de mire à atteindre. « D’apparence », la loterie de la vie a été très généreuse avec cet Espagnol parti immigré Outre-Atlantique. Une vie rêvée calibrée pour Instagram et ses deux milliards d’abonnés. A 28 ans, l’entrepreneur Alvaro Nuñez Alfaro a décidé de craqueler le vernis, de raconter les épreuves, les combats, les échecs, les mains tendues et, surtout, la rage de réussir.

© Alvaro Nuñez Alfaro

 

Dans un livre autobiographique, LEVEL UP (Elevez-vous), le natif de Madrid appuie pour la première fois sur pause, lui, qui depuis ses 10 ans vit à cent à l’heure. Son adolescence, il l’a partagé entre les bancs de l’école et les courts de tennis porté par sa passion de la petite balle. Son talent brut, il le travaillera, perfectionnera avec une énergie égale peu importe la fatigue, les saisons, les blessures. Le sport, omniprésent dans son existence, lui a forgé son mental de champion ainsi que son envie de transmettre certaines valeurs. A cette jeune génération biberonnée par les réseaux sociaux où règne le culte du paraître, de la facilité, il l’invite à reconsidérer certaines vérités laissant croire que le succès est à la portée d’un selfie.

Remettre les pendules à l’heure, mais aussi donner des clefs, celles qui ont pavé sa route vers les sommets à même pas trente ans. Alvaro Nuñez Alfaro prévient d’emblée le lecteur que sa démarche est tout sauf présomptueuse : « Ecrire un livre de développement personnel quand on a mon âge, peut paraître prétentieux aux yeux de certains. Je tiens à dire que c’est tout ce que je ne suis pas. Parti de zéro, je partage mon histoire dans l’objectif de susciter l’envie de croire en ses rêves, de sortir du virtuel au réel, d’être acteur de son destin. Tout est question de choix. », énonce-t-il en avant-propos. L’homme met exergue un chiffre éloquent pour illustrer cette pensée : 35 000, c’est le nombre de choix que nous ferions consciemment ou inconsciemment au quotidien, selon des études sérieuses.

© Alvaro Nuñez Alfaro

 

Grapiller 10 minutes de sommeil au réveil ou se lever tout de go ? Manger ce pain au chocolat appétissant ou opter pour une coupelle de fruits frais ? Boucler ce dossier en souffrance ou procrastiner encore ?… En 24h, nous passons notre temps à prendre des décisions, dont certaines peuvent irrémédiablement impacter notre vie. « Se le rappeler, est un premier pas vers la voie du changement », prévient l’auteur de LEVEL UP, un ouvrage à appréhender comme un guide de management. A un âge précoce, l’Espagnol a compris qu’il lui revenait d’emprunter un chemin plutôt qu’un autre. Mais à une condition : garder une boussole le menant à des objectifs concrets.

« A 15 ans, mon monde s’est écroulé quand ma mère est venue me chercher en catastrophe à un entraînement de tennis. Elle avait l’air grave. C’était pour me conduire à l’hôpital voir mon père…Il était tombé dans le coma après une crise cardiaque. Depuis ce jour, sa santé a décliné, et notre situation financière a basculé dans la précarité. », introduit-il. Nous sommes en 2008, le pays est plongé dans la crise économique qui sévit de partout, le jeune Alvaro sait qu’il ne pourra plus tirer parti de son don inné pour le tennis. Se refusant d’être un poids, il cherche un moyen d’aider sa famille. Il prend la décision de postuler aux Etats-Unis pour combiner sport et études, tout en étant rémunéré.

Alvaro Nuñez Alfaro : « A l’image d’un sportif de haut niveau, apprenez à visualiser la victoire au bout de l’effort, envoyez un signal positif à votre cerveau. Donnez tout !« 

 

Il atterrit dans l’Etat de l’Oregon là où un établissement a accepté son dossier. Sur place, il commence à déchanter : son sport de prédilection est loin d’être roi face au football américain, beaucoup plus populaire. Lui, le discipliné, se rend compte également que ses camarades sont plus préoccupés à courir les soirées estudiantines – avec tous les excès que cela implique – plutôt que les amphithéâtres…Il se sent marginalisé, coupable aussi.

« J’étais en train de me plaindre alors que ma famille manquait d’eau chaude au pays ! J’ai décidé que je ne serai pas ce garçon égoïste. Ainsi, j’ai pris un stylo pour coucher sur un papier ma vie rêvée consistant à déménager à Miami, devenir mon propre patron, conduire une belle voiture de sport blanche, à posséder une maison en bord de l’océan…», raconte-t-il. A l’image d’un athlète visualisant sa victoire dans une compétition, il prend conscience de la force de nourrir son mental d’images positives, d’accomplissements. Dès lors, il peut poursuivre un but précis et élaborer des stratégies. Ce conseil, il nous le prodigue régulièrement au fil des 168 pages.

© Alvaro Nuñez Alfaro

 

La suite de son aventure consiste à occuper le terrain du campus, réseauter avec les élèves qui cherchent à avoir un impact sur la communauté, à proposer des idées pour dynamiser la vie scolaire…Alvaro Nuñez Alfaro prend confiance en lui tout comme il se fait repérer des responsables académiques. A l’approche de l’été, le doyen veut lui parler, il a des projets pour lui : « Je me suis retrouvé dans son bureau en vue de discuter d’un job de brand marketing coordinator, en d’autres termes, il s’agissait de faire la promotion de l’établissement tant en interne qu’en externe. On m’offrait un studio, un salaire plus que motivant et pleins d’autres avantages ! Sur le papier, c’était un cadeau du ciel ! Néanmoins, j’ai hésité un temps car cela allait retarder d’un an mon projet de départ pour Miami. Mais, je ne pouvais pas dire non à une telle offre ! », confie-t-il.

De ce coup du destin, il retient une leçon : savoir prendre des initiatives, se rendre visible. Autre enseignement : être loyal envers ceux qui croient en vous, ceux qui vous tendent la main. Il sait à présent que cette attitude l’aidera pour les prochaines étapes. LEVEL UP, insiste sur ces différents aspects.

Au terme de son année, l’ex étudiant prend la direction de la Floride, plus confiant que jamais. Il a 22 ans lorsqu’il débarque à Boca Raton où c’est le dépaysement total ! Là-bas, il découvre un autre monde, celui des voitures de sport à tous les coins de rue, des tenues griffées de la tête aux pieds. Dès lors, lui aussi veut sa part de l’American dream. Après tout, il a la hargne, l’habitude de venir le premier et de quitter le bureau le dernier. A lui de se créer de nouvelles opportunités. Grâce à la lettre de recommandation de son ancien employeur, il n’a aucun mal à trouver un emploi. La jeune recrue rejoint le service commercial d’un groupe local important pour renforcer les relations clients.

Il ne se contente pas de faire le job, il veut optimiser le CRM afin de faire profiter davantage la société. Il bûche sur de nouveaux process et obtient de rencontrer le PDG afin de lui soumettre ses idées.

Sortir du cadre

Ce jeune qui sort du lot plaît au patron qui demande à voir les résultats. En quelques semaines, Alvaro transforme l’essai, entre dans les petits papiers du boss qui lui accorde plus de responsabilités, avec le salaire qui va avec. Mais son coup de maître viendra d’une requête plus inhabituelle encore : « J’ai remarqué que le CEO conduisait une fois par semaine son fils au tennis, je lui ai donc proposé de m’en occuper en l’entraînant régulièrement. Ma seule condition était d’obtenir un coaching de ce grand entrepreneur afin d’apprendre de lui. Passé la surprise, il a trouvé ma démarche très audacieuse et a eu à cœur de me transmettre l’art du business. », détaille-t-il dans un nouveau chapitre. Et de nous marteler qu’il ne faut pas avoir peur de sortir du cadre, d’oser.

En moins d’un an, il est promu directeur des opérations et suis en parallèle un Executive program à Harvard à distance. Tout lui sourit, le voici à présent propriétaire de la voiture de ses rêves. La maison en bord de mer est la prochaine étape. Il ne le sait pas encore, mais son bonheur va céder la place à une succession de coups durs. Le scénario du pire se produit : l’administration américaine vient de lui refuser la prolongation de son visa de travail malgré son activité. Son employeur ne souhaite pas s’encombrer de tracasseries bureaucratiques à l’heure où le président Trump déroule son programme « American first »…Dans le même temps, sa petite amie le quitte pour un autre et ses parents lui annoncent leur divorce. Alvaro est à terre, sonné.

Il comprend qu’il a deux options : se morfondre ou se relever. « J’étais à un point de bascule, ma capacité à gérer ce trop-plein d’émotions allait déterminer la suite de mon parcours. J’ai fait quelque chose de complètement fou ! J’ai tapé sur Google le nom du défi le plus difficile au monde et le résultat qui est apparu en tête, fut le challenge Ironman ! Un triathlon de l’extrême consistant à effectuer une course contre la montre combinant natation, cyclisme et course à pied. Je devais coûte que coûte évacuer cette négativité de ma tête, me surpasser pour retrouver le goût de la vie. », partage-t-il. Dévoiler ses failles, remuer un épisode douloureux, l’entrepreneur nous livre un manuel de survie à méditer lors de moments éprouvants.

Hofit Golan, la mannequin et femme d’affaires forme au côté d’Alvaro Nuñez Alfaro un « Power Couple » © Getty Images

 

Métamorphosé, Alvaro Nuñez Alfaro décide de quitter « la terre promise » pour la République dominicaine où ses parents ont immigré après avoir vendu tout ce qu’ils possédaient. Dans ce pays au faible coût de la vie, ils ont lancé une petite agence immobilière. Le fils veut en faire une entreprise rentable en attirant une riche clientèle qui ne demande qu’à être séduite.

« A Miami, j’ai côtoyé ces millionnaires propriétaires de villas dans le monde entier. Dans leur pied-à-terre en République Dominicaine, ils n’y viennent que quelques jours par an, j’ai commencé à en convaincre quelques-uns de louer leur villa pendant leur absence pour générer encore plus de revenus. Avec le Covid, certains voulaient aussi vendre leurs biens mais n’y parvenaient pas. J’ai proposé d’attirer des influenceurs importants afin qu’ils fassent connaître les maisons le temps d’une villégiature sur place tout en scellant des partenariats avec des marques premium. Et cela s’est avéré payant ! Des futurs acquéreurs se sont manifestés. Super Luxury Group était né ! »,

Pionnier sur l’île, il conclut plusieurs ventes. Il revient à Miami par la grande porte en décrochant un visa d’investisseur. Sa vision, son charisme et son concept mêlant immobilier de luxe et influence, lui ouvrent les portes des country clubs les plus sélects, des soirées VIPs ; cette fois, on vient à lui pour monter des deals, s’afficher à ses côtés.

Aujourd’hui, Alvaro Nuñez Alfaro regarde l’avenir avec sérénité depuis sa maison d’architecte pointant sur l’Océan. De l’autre côté, il sait à présent que ses parents ne manquent de rien. Quant à son livre, il le dédie à ceux à qui on a trop souvent répété de ne pas rêver trop grand. Osez, et vous verrez, ponctue-t-il.

A bon entendeur !

 

 

Pour aller plus loin :

 

LEVEL UP

 

 

 

 

<<< À lire également : « C’est la rentrée, repartez ! | Cap sur Miami au Setai Hotel, la plus belle carte postale de Floride » >>>

 

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