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Taïg Khris, Entre Ciel Et Terre

© Taïg Khris

Le triple champion du monde de roller sur rampe, mondialement connu pour son saut vertigineux du 1er étage de la Tour Eiffel, s’offre une reconversion dans le monde de la téléphonie mobile où, avec son application de virtualisation de numéros de téléphone OnOff, il espère bousculer l’ordre établi.

« Il fallait que je trouve ma nouvelle Tour Eiffel ». L’image a fait le tour du monde. Le 29 mai 2010, Taïg Khris s’élance d’une plateforme du premier étage de la Dame de Fer et établit le record du monde de saut dans le vide avec une chute de 12,5 mètres au départ d’une structure située à 40 mètres au-dessus du sol. Un moment d’adrénaline fort qui constitue, sans nul doute, le climax de sa vie de sportif de haut-niveau. Une performance physique qui restera dans les annales, mais qui, déjà, est reléguée au rang de souvenirs, le champion ne voulant pas rester ad vitam aeternam, le « mec qui a sauté de la Tour Eiffel ». « Même si je suis très fier d’avoir réalisé tous mes rêves de sportif, je n’aime pas vivre dans le passé et je ne voulais pas qu’on garde uniquement cette image de moi, je suis toujours avide de nouveaux challenges et de nouveaux défis et surtout j’aime sortir de ma zone de confort », abonde-t-il.

A l’inverse de bon nombre de sportifs de haut niveau, « encerclés » par pléthore d’agents et autres conseillers pour « préparer l’après », le cheminement de Taïg Khris vers l’entreprenariat s’est fait de manière très personnelle, tout au long de sa carrière, la faute à une discipline pas forcément très populaire. « Le roller est moins populaire que le tennis et le football, alors forcément les sponsors sont bien moins nombreux, c’est un euphémisme », souligne le champion. Et de poursuivre. « Déjà à l’époque, je devais moi-même monter mes propres dossiers de presse et vendre mes événements, ou encore m’exercer à l’oral pour capter davantage l’attention et attirer les sponsors. J’avais déjà une âme d’entrepreneur à ce moment-là.

EXCLUSIVE(NOWEB)-On Saturday, May 29, 2010 French in-line skater, Taig Khris, attempts to break the world freefall ramp record by jumping from the level of the first step of the Eiffel Tower in Paris during the M6 Mobile Mega Jump. Taig Khris did a fall of 12, 50 meters from a platform built under the first stage of the Eiffel tower. Taig Khris has beaten the world record did a few years ago by american Danny Way. Pictures done in Paris on May 29, 2010. Photo by Guibbaud-Mousse-Orban-Nebinger/ABACAPRESS.COM

« Une âme d’entrepreneur »

Mais le sport continuait, malgré tout, d’occuper l’essentiel de son temps et de son esprit. Mais deux graves blessures en deux ans (rupture des ligaments croisés aux deux jambes coup sur coup) vont achever de polir sa réflexion. « Si tu te casses encore quelque chose, il va falloir que tu te réinventes car tu n’as pas beaucoup d’argent derrière toi », se rappelle-t-il. C’est alors que Taïg Khris, toujours en parallèle de sa carrière de sportif, va ouvrir un magasin de rollers, des skate-parks, lancer une boisson énergétique et, dans un tout autre registre, une gamme de papeterie scolaire en grande distribution sous licence. « J’avais acheté l’image de Tony Parker, Matt Pokora, Nintendo ou encore MTV. Je vendais trousses, agendas, stylos et cartables à leur effigie ».

Si cette première expérience d’entrepreneur va s’avérer « mi-figue mi-raisin », une troisième rupture des ligaments du genou, en 2013, va remettre en question sa vision de l’avenir. « J’allais bientôt avoir 40 ans et je voyais bien que le sport n’allait plus me permettre de sécurisé mon avenir. Il fallait que je mise sur un nouveau projet ». Sur son lit d’hôpital, le futur dirigeant de OnOff dessine les contours de son « prochain business » qui reposera sur six points essentiels.

Les six commandements du business 

Fort de ses expériences, sportives et entrepreneuriales passées, Taïg Khris pose les jalons de sa future création et vise, tout d’abord, une « industrie illimitée », en perpétuel mouvement. « En roller, j’ai, d’une certaine manière, été plus loin que ce que le sport offrait ». Le champion jette alors son dévolu sur l’industrie télécom. « Je savais que je ne serai pas le premier dans ce domaine mais être le 10e ou le 100e dans cette industrie offre plus de perspectives qu’être le 1er en roller ». Second point : inventer quelque chose de nouveau. « Plus les industries sont grandes, plus il y a des choses à inventer et quand on part de zéro sans financement, ni réseau, dans ce milieu il faut bien inventer quelque chose qui n’existe pas pour espérer se faire une place ». Troisième axe de réflexion : trouver un moyen d’uberiser cette industrie. « Uber n’est propriétaire d’aucune voiture mais c’est le plus grand réseau de taxi au monde, tout comme AirBnB n’est propriétaire d’aucun mûr. Donc est-il possible de créer le plus grand opérateur télécom au monde sans être propriétaire d’un réseau ou de cartes SIM ? », souligne-t-il.

Quatrième « strate » pour Taïg Khris : disposer d’une interface facile d’accès. Ce sera le monde des applications. « J’ai longtemps été propriétaire d’un BlackBerry, et à ce titre, j’avais raté le train des applications. Une fois que je suis passé à l’iPhone je me suis rendu compte que l’expérience utilisateur était reine ! ». Cinquième étage de la fusée : être propriétaire de sa marque et vendre le même produit dans le monde entier. « J’ai eu un énorme trou dans mon chiffre d’affaires quand j’ai perdu l’image de Tony Parker pour ma gamme de papeterie et je me suis rendu compte qu’il était difficile de toujours adapter son produit a un marché local ». Enfin, sixième et dernier point, bénéficier d’une distribution mondiale via l’Apple Store ou Google Play.

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