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Success Story | Thierry Dime, l’homme de médias devenu incontournable sur la Place de Genève

© Thierry Dime

Dans le paysage médiatique suisse, Thierry Dime ne passe pas inaperçu. Non pas parce qu’il est le premier patron de presse « de couleur » de Romandie, mais parce qu’il est devenu l’une des personnalités les plus marquantes de la sphère politico-business. Figure appréciée et écoutée, l’homme n’a jamais voulu choisir entre pragmatisme et utopisme, entre journalisme et communication. Au prix de multiplier les casquettes et les journées à rallonge. Parcours d’un bourreau de travail devenu incontournable dans la cité de Calvin, et même au-delà…

 

« On parle beaucoup du rêve américain, mais le rêve suisse existe aussi. J’en suis une incarnation parmi d’autres ». Patron de presse respecté, stratège en communication écouté, Thierry Dime admet volontiers devoir sa réussite à sa terre d’accueil. Il oublie d’ajouter que son travail acharné a beaucoup fait aussi, lui qui ne dort que 4h30 par nuit, et ne se reconnaît aucun hobby, son job le « satisfaisant pleinement ». Et pour cause, le fondateur du magazine Le Monde Economique – média de référence dans la sphère business helvétique basé à Genève – a le goût des autres. Rendre compte froidement de l’actualité des affaires dans cette place financière ne l’enchante guère.

L’homme a toujours cherché à aller au-delà des chiffres, des fusions-acquisitions, des Uberisations, des petites phrases : humaniser la figure dirigeante, comprendre l’homme et la femme derrière la machine, tel est sa ligne éditoriale. Il accorde autant de place à l’info qu’au traitement de la vie de l’entreprise dans toute sa complexe réalité. Comment construire une culture d’entreprise positive durable et partagée ? Comment être une marque employeur inspirante ? Quelles stratégies pour briser les plafonds de verre ? Ou comment devenir un champion hors de ses frontières ? Des thématiques récurrentes, illustrant avec tant d’autres exemples sa volonté de mettre en lumière des bonnes pratiques.

A charge à ses journalistes de dénicher, investiguer, raconter ces sujets clefs des sociétés. Son approche différentiante lui a permis de tisser sa toile dans tout ce que la Suisse Romande compte de personnalités influentes : capitaines d’industrie, patrons de PME, institutionnels, expatriés, artistes, philanthropes…Thierry Dime peut réunir en un coup de fil ces profils élitistes. Courtisé, mais jamais courtisan. Les seules fois où il déroge à cette règle sont pour les événements caritatifs qu’il organise au profit de populations démunies, sinistrées. Le devoir de rendre ce que le destin lui a donné, il a fait sien ce mindset bien américain.

© Thierry Dime

 

Récemment, il a fait le déplacement en Turquie, théâtre de terribles tremblements de terre le 6 février dernier. Déterminé à sensibiliser autour de lui pour maintenir l’attention sur cette catastrophe humanitaire, le Suisse veut apporter sa pierre à l’édifice en appelant encore à la mobilisation. L’humain, toujours. Par les mots, par l’action, par conviction.

Quand on rembobine son histoire, on découvre un parcours loin de la facilité. Être le premier patron de presse de couleur en Suisse – aussi tolérante soit-elle – restait un défi à relever. D’origine camerounaise et issu d’un milieu pauvre, Thierry Dime quitte des années plus tôt Douala (capitale économique du pays) pour le Tessin, canton de Suisse italienne. L’étudiant en devenir sait qu’il n’est attendu de personne. Le polyglotte qui maîtrise couramment le français, l’italien et l’anglais se dirige vers un master en gestion des médias de l’Université de la Suisse Italienne.

Diplôme en poche, il déborde d’ambitions, aspire à devenir son propre boss, à se faire un nom. « Au Tessin à l’époque, les étudiants noirs se comptaient sur les doigts d’une main. Bien que je n’aie jamais été confronté au racisme, la société n’était pas aussi ouverte qu’aujourd’hui, se souvient-il. Il me semblait clair que j’aurais, de ce fait, plus d’opportunités professionnelles dans des villes plus grandes et internationales. », confie-t-il. Comme une évidence, il regarde du côté de la dynamique Genève où il décide de s’établir il y a plus de 15 ans afin d’y fonder sa propre entreprise de consulting.

Thierry Dime : « « Je crois beaucoup aux histoires inspirationnelles, aux rôles-modèles, oser parler de sa réussite, c’est susciter des vocations entrepreneuriales. En France comme en Suisse, il faut sortir de cette schizophrénie vis-à-vis du succès ! »

 

Comme bien des Tessinois, les options d’exil ne sont pas si nombreuses, entre la Suisse romande, Zurich, ou enfin Milan. Francophonie oblige et résolument francophile, il choisit Genève, la plus grande cité de Romandie. Parti de zéro, dans une ville où il ne connaissait personne, Thierry Dime creuse peu à peu son sillon grâce à son expertise en media training mise au service des décideurs locaux. Il se rend compte que beaucoup d’entrepreneurs passent à côté d’interviews en usant et abusant d’éléments de langage, ainsi il travaille à démystifier l’exercice en les invitant à faire de leur personnalité, spontanéité, une boussole.

Bon élève, le chef d’entreprise suisse, peut tout autant gagner la sympathie en faisant preuve de décontraction à l’Américaine, plutôt que de se complaire dans la rigidité. N’est pas Steve Jobs qui veut, mais pourquoi pas apprendre de lui ? Maîtrisant sur le bout des doigts toutes les bibles sur le management, fonctionnant également à l’instinct au gré des situations et cas d’école, Thierry Dime fait à chaque fois le job pour lequel il est missionné.

A l’ombre, il met aussi sur pied des stratégies de sortie de crises pour le compte de compagnies dans la tourmente…Genève est tout sauf un plat pays où l’intrigue n’a pas sa place. Rapidement, le nom de ce nouveau venu circule au-delà du microcosme genevois. Thierry Dime se souvient particulièrement de cet appel reçu un après-midi émanant d’un directeur de cabinet de la présidence d’un pays africain, qui lui annonçait qu’un conseiller de l’Élysée les avait recommandé à lui… « Bien sûr, cela fait plaisir et je dirais même que c’est flatteur, mais il faut savoir rester suisse dans ce cas, c’est-à-dire modeste et discret. », tempère-t-il.

Soigner son égo, chercher la lumière à tout prix, très peu pour lui ! Le Suisso-camerounais prône la force tranquille, pour lui « la recommandation est votre meilleure carte de visite ».

En temps de crises, chercher à inspirer toujours plus

Sage décision que de faire de la Cité de Calvin sa rampe de lancement. A partir d’ici, il s’est forgé un impressionnant carnet d’adresses allant de chefs d’Etat à des PDG de multinationales ou des responsables d’institutions internationales, il suffit de se rendre à l’une de ses conférences annuelles pour s’en rendre compte : Thierry Dime a l’oreille des puissants.

Parallèlement à son accompagnement en stratégies médiatiques, il fonde quatre titres de presse tous axés sur le leadership, l’économie et le management. Son magazine le plus célèbre restant Le Monde Economique, un mensuel à l’ADN « Forbes » made in Switzerland dont il est très fier. Parler réussites et impact positif sur la société, bonnes pratiques et politiques innovantes dans une Suisse, elle aussi, à l’épreuve des crises et en proie à l’incertitude, le passionne.

Aussi, à l’image de leurs voisins français, les fortunés suisses apprécient de rester dans la réserve sur des sujets touchant à l’argent, au pouvoir ; de quoi le motiver toujours plus pour faire de son magazine un rendez-vous éditorial où le succès n’est pas tabou. « Je crois beaucoup aux histoires inspirationnelles, aux rôles-modèles, oser parler de sa réussite, c’est susciter des vocations entrepreneuriales. Il faut sortir de cette schizophrénie vis-à-vis du succès. », insiste-t-il.

Et de citer son propre exemple, « Avant moi, il n’y avait pas de patrons de médias noirs dans le paysage de Romandie, j’ai donc conscience de ce que je peux incarner aux yeux de certains. Je n’hésite pas à dire que chacun peut arriver à concrétiser ses rêves. Vouloir, c’est pouvoir. », scande Thierry Dime.

Clin d’œil du destin, c’est lui que l’Université de la Suisse Italienne a choisi en novembre dernier pour prononcer le discours inaugural de la cérémonie de remise des diplômes. Il fut présenté comme un rôle modèle. Une soirée à jamais gravée dans sa tête comme ce fameux coup de fil reçu à l’initiative d’un conseiller du Palais de l’Elysée. La dernière fois qu’il avait mis les pieds sur ce campus, c’était lors de sa propre remise de diplôme.

Seize après, Thierry Dime savoure le chemin accompli. Fidèle à lui-même, il se concentre sur les prochaines montagnes à gravir. Pour lui, pour les autres.

 

 

 

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