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Success Story | Sébastien-Abdelhamid, homme de médias et de valeurs !

Sébastien-Abdelhamid © Alexandre Silberman

Dans le PAF, il n’y en a pas deux comme lui ! Du haut de son mètre quatre-vingt, paré de lunettes d’intello et d’une casquette à l’envers, l’animateur et chroniqueur au physique d’athlète, Sébastien-Abdelhamid, dispense son savoir encyclopédique sur les mangas, les jeux vidéos, le temps d’une chronique sur Clique, l’émission de pop-culture emblématique de Canal +. Incollable, passionné, passionnant, le journaliste nous transporte des années 80 au metaverse avec une seule volonté : « Nous faire passer un pur moment de kif instructeur ». En parallèle, il rafle les contrats avec son agence créative Hype Notice. Son parcours inspirant est une belle leçon de vie. Portrait d’un atypique.

 

Ses décryptages survitaminés réunissent les nostalgiques d’hier, la Z Génération née avec un smartphone dans la main et les téléspectateurs raffolant du ton décalé de Clique, un rendez-vous comme nulle part ailleurs dans l’offre audiovisuelle depuis son lancement en 2013. Sébastien-Abdelhamid, côté lumière, c’est cette figure établie qu’on convie aux avant-premières les plus courues de la capitale, qu’on met au casting de films comme Les Méchants – de Mouloud Achour et Dominique Baumard – aux côtés de Matthieu Kassovitz, Ludivine Sagnier, certes dans un rôle secondaire, mais quand même ! Côté coulisses, le jeune quadra est à la tête d’une agence de marketing capable de gros coups commerciaux et médiatiques.

Ses clients s’appellent : Lacoste, Playstation, Roland Garros, La Fnac ou encore sont des licences comme Dragon Ball Z, One Piece, Naruto. Avec Hype Notice, il vend un ton différentiant, un univers créatif sans limite qui sait rafraîchir ces marques institutionnelles, toujours dans le respect de leur héritage. Puristes et audience en devenir sont séduits à l’arrivée.

Sacré numéro d’équilibriste à mettre aussi sur le compte de sa fine équipe et son associé Chahid, insiste le chef d’entreprise qui a toujours un mot pour ses proches collaborateurs. Des belles collaborations, il y en a eu chez Hype Notice ! Les plus récentes sont Roland Garros dont le brief consistait à célébrer l’anniversaire de la victoire de Yannick Noah, seul Français victorieux du grand chelem à date. « Nous leur avons proposé une version animée façon manga japonais en vue de reconstituer le dernier point du match avec toute l’intensité autour. Ils nous ont tout de suite suivis ! », développe ce grand nipponophile. Audacieux…et payant !

© Instagram Sébastien-Abdelhamid

 

Il y a eu également le contrat avec la plateforme de streaming ADN qui souhaitait promouvoir l’arrivée de Dragon Ball Z sur celle-ci. Dans son élément, l’homme de médias et marketer, mais surtout, fan ultime du célèbre dessin animé, a compris qu’il fallait axer son travail sur l’impact transgénérationnel de « DBZ » (Dragon Ball Z). Pour honorer l’empreinte planétaire de l’œuvre japonaise ayant largement dépassé le cercle des mangavore, son agence vend l’idée de projeter en géant les personnages principaux Son Goku et Vegeta sur les deux tours de la BnF (Bibliothèque nationale de France), ce haut lieu de la culture ! Tout un symbole. Avec pleins d’opérations transverses autour afin de buzzer à 360° sur les réseaux sociaux, aussi.

Ne le branchez jamais sur le canal des bandes dessinés, des jeux vidéos, et, surtout, n’invoquez jamais le Club Dorothée : sa folie numéro 1, car Sébastien Abdelhamid est intarissable sur ces sujets ! Ses passions, il en a donc fait son métier, son expertise, lui permettant de vivre confortablement entre Paris et Los Angeles, là où il se sent le plus en paix, confiant, inspiré et loin des jugements.

Serein et libéré de tous préjugés, le Frenchie a trouvé outre-Atlantique ce bonheur qui n’a pas de prix. Transfuge de classe, Sébastien-Abdelhamid, n’a pas toujours roulé en Porsche, foulé les tapis rouges, touché des cachets importants, seul ses intimes connaissent sa vie, ses blessures, ses insécurités. L’unique fois où il se raconte vraiment, c’est dans la gazette locale de sa ville d’origine : Canteleu, commune de Rouen en Seine-Maritime (NDLR, les littéraires sauront que Gustave Flaubert y a jadis vécu au XIXème siècle). L’homme médiatique a à cœur de montrer une autre voie aux laissés pour compte, aux plus démunis, à ceux que le modèle économique condamne à la reproduction sociale.

© Alexandre Silberman

 

Et c’est justement parce qu’il côtoie l’élite aujourd’hui – dont il fait partie – qu’il veut dire aux jeunes générations l’ayant succédées dans son quartier modeste que les déterminismes sociaux ne sont pas une fatalité. Le gamin de Normandie n’oublie rien de son enfance défavorisée en HLM, ni de la faim, des expulsions faute d’impayés de ses parents handicapés et au chômage. Marqué au fer rouge, il se fait un point d’honneur de ne jamais occulter ce passé douloureux qui a façonné son humanité, son sens de la solidarité.

« Rien ne me prédestinait à mener cette vie. J’ai dû arrêter l’école à 17 ans, cumuler les boulots pour payer le loyer. J’avais besoin d’un salaire stable pour subvenir aux besoins de mes parents, alors j’ai passé le concours de la mairie de Paris pour devenir éboueur. La vie à Paris était rude, j’ai été en outre frontalement confronté au racisme au sein de mon environnement professionnel car certains me méprisaient en raison de ma conversion à l’Islam. On inscrivait des croix gammées dans mon vestiaire, on m’insultait, me sabotait, c’était ma réalité. Face à l’adversité, je murmurais à chaque fois dans ma tête cette chanson de France Gall qu’aimait tant fredonner ma maman : Résiste ! Il m’a fallu blinder ma carapace et me répéter que demain serait meilleur. », confie-t-il calmement.

Et de souligner que deux générations après, on continue toujours à présenter à ces jeunes français issus de quartiers populaires, le football, comme principal passeport à toute ascension sociale. Quid des métiers d’avocat, de médecin, d’écrivain, de chef d’entreprise ou de journaliste ? Le narratif politico-médiatique élude délibérément ces perspectives de carrière lorsque l’on se réfère à ce même public.

© Instagram Sébastien-Abdelhamid

 

« Énormément d’enfants d’ouvriers deviennent eux-mêmes ouvriers. C’est une profession respectable, mais pourquoi perpétuer l’idée auprès de ce groupe qu’il ne peut pas aspirer à autre chose ? Pourquoi ne pas dire à ces jeunes qu’ils sont en droit de rêver, d’espérer, d’essayer ? En fait, nous sommes très tôt conditionnés, d’ailleurs, je l’ai moi-même été ! Les travaux du sociologue Pierre Bourdieu font encore sens en 2023. A l’épreuve de la vie, j’ai découvert que j’avais le droit à une autre trajectoire si j’y mettais mon énergie et si j’osais rêver. », poursuit-il.

Comme toujours dans le train de la vie, il ait des rencontres pas si fortuites, des personnes placées là opportunément sans qu’on comprenne tout de suite pourquoi. Pour Sébastien-Abdelhamid, il s’agira d’un certain Mouloud Achour…L’homme n’est pas encore ce présentateur-producteur-scénariste et intervieweur hors pair chez qui Pharell Williams, Kanye West wall, Zinedine Zidane ou Noam Chomsky s’arrêtent quand ils débarquent à Paris…il est ce journaliste touche-à-tout déjà très charismatique et qui est en passe d’exploser sur la chaîne cryptée. Les deux vingtenaires se lient d’amitié en se retrouvent le soir autour de parties de Street Fighter, après que Sébastien-Abdelhamid achève sa tournée d’éboueur.

Ce dernier se voit solliciter par son copain pour le dépanner au sujet de la rédaction d’un article. « A l’époque, Mouloud Achour écrit dans un magazine, il devait livrer de toute urgence un papier sur le Club Dorothée…Il connaissait ma passion et m’a proposé de tenter l’exercice. D’un simple service rendu à un pote, il s’est passé quelque chose d’improbable : le rédacteur en chef a apprécié mon sujet et m’a contacté pour tenir une rubrique mensuelle. C’était fou ! J’étais payé 150 euros pour me faire plaisir car c’était tout sauf du travail pour moi ! », rembobine l’éternel ado.

Sébastien-Abdelhamid au côté de l’idole de toute une génération, Dorothée

 

Nous sommes en 2004, le jeune normand met un pied à l’étrier de la presse et se découvre mille et un talents. Parallèlement à l’écriture, il prend le virage Internet avec l’avènement de YouTube & co en maîtrisant les codes de la geek génération. Ainsi, il fait le job dans une chronique de Canal Street (le site des cultures urbaines de Canal +) en animant une émission récurrente. Bientôt, Clique fera son entrée dans le PAF…devenant une autre rampe de lancement. Année après année, il assoit sa notoriété qu’il mesure également sur les réseaux sociaux devenus rois. Sébastien-Abdelhamid y draine une communauté importante grâce à ses contenus à forte valeur ajoutée.

La télé, ses excès, pas pour lui ! Le succès ? Il ne lui montera jamais à la tête. Le journaliste-animateur est plutôt hanté par le syndrome de l’imposteur : mérite-t-il vraiment sa place ? Que fait-il dans ce milieu aux antipodes de ce qu’il a jadis connu ? Autant de questions qui le taraudent intérieurement. Il lui a fallu quelques années de cheminement intérieur pour trouver la paix et se sentir légitime. Aujourd’hui, il est heureux de dire aux générations montantes de son quartier de naissance que oui la télé est ouverte « aux atypiques ». Et pas que.

Un modèle, beaucoup le voit dans ce rôle. Mais le personnage préfère tenir un autre discours : « Ma réussite sera pleine quand je regarderai dans le rétro et que je verrai des générations de semblables emboiter le pas et exister dans des domaines où ils ne sont pas attendus, ni désirés à ces postes. ». En toute humilité.

Le plus beau compliment à son égard ? Lorsqu’on lui dit qu’il a donné envie à d’autres de se lancer dans l’entrepreneuriat, dans les médias, dans un métier auquel ils s’interdisaient de penser auparavant. Provoquer un déclic chez les gens, est sa meilleure rétribution.

© Alexandre Silberman

 

Aussi, il espère faire avancer les mentalités sur l’activité d’éboueur, un emploi invisibilisé dont on parle qu’à l’occasion de grèves. « Car c’est à ce moment-là que l’on se rend compte combien ils et elles sont essentiels au bon fonctionnement de notre société. On se rend compte qu’ils existent. J’aimerais que l’on ne vole pas la dignité de ces gens, mais plutôt qu’on les valorise en reconnaissant la pénibilité de leur profession à l’échelon politique. Avant, quand j’étais de l’autre côté de la barrière, je me souviens des personnes qui prenaient le temps de me témoigner leurs gratitudes, qui me souriaient et me remerciaient pour l’entretien des rues. Un bonjour, un sourire ou un merci, ça ne coute rien, mais ça procure beaucoup ! », conclut le média entrepreneur au grand cœur. 

Garder son âme d’enfant tout en se souvenant toujours d’où l’on vient : une ligne de conduite qui a toujours réussi à Sébastien-Abdelhamid. A bon entendeur !

 

 

Pour aller plus loin :  

www.cliquetv.fr

 

 

 

 

<<< À lire également : « Amitié et business, comment réussir le mélange des genres ? » >>>

 

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