Petites entreprises, grandes richesses pour l’économie française 

Alors que tous les regards se tournent vers les licornes de la French Tech et les géants du CAC 40, une véritable armée silencieuse, forte de plusieurs millions d’entrepreneurs, fait tourner la France. Ces chefs d’entreprise ne font pas la une des journaux et des JT. Pourtant, ils incarnent l’économie du quotidien. 

Une contribution de Nour Mejri, directrice de la stratégie et de l’innovation chez Rexel et entrepreneure

Ces acteurs sont le réacteur de notre prospérité, le ciment de nos territoires et le bras armé de nos transitions. Nos futures stratégies de compétitivité doivent répondre à leurs enjeux et à leurs besoins, en fluidifiant leur parcours et en valorisant leurs filières. 

Anatomie d’une puissance économique de l’ombre 

Ils sont notre premier employeur, le pilier de notre PIB, et l’un des maillons de notre souveraineté. Selon le cabinet McKinsey, les TPE-PME représentent l’écrasante majorité des entreprises (99,9 %) en France, pèsent 55 % des emplois et produisent 44 % de la valeur ajoutée du pays. 

Véritables créateurs de richesses, ces acteurs sont moins exposés aux fluctuations géopolitiques que le commerce international, agissant comme un amortisseur économique. L’influence de ces millions de petites et moyennes entreprises sur la prospérité de la France ne doit pas être sous-estimée.

L’économie du présent, le potentiel de notre avenir 

Dans la France des métropoles comme dans celle des villages, les commerces de proximité et les artisans sont souvent le dernier lien économique et social. Ils sont les gardiens de la cohésion territoriale. Mais leur impact va bien au-delà de notre quotidien : ils préparent aussi l’avenir. Un avenir plus durable, et plus souverain. 

La conservation du savoir-faire et de l’excellence à la française, le développement d’une agriculture plus responsable et moins polluante, d’une économie locale résiliente aux chocs internationaux, la rénovation énergétique des “passoires thermiques”, le déploiement de bornes de recharge, etc. ne pourront se réaliser sans eux.  

Tout comme notre compétitivité et notre indépendance vis-à-vis de nos ressources, qu’elles soient énergétiques, militaires, agroalimentaires ou industrielles, dépendent de ces TPE et PME du territoire. Elles sont la clé de la réussite de notre stratégie en matière d’environnement et de souveraineté. 

Agir aujourd’hui pour prospérer demain 

Pour libérer le potentiel que représentent les TPE et PME, nous devons soutenir leur digitalisation, la transmission du savoir et l’innovation. Plusieurs axes stratégiques sont à envisager : un soutien financier et technique à la digitalisation afin de faciliter la gestion administrative et améliorer la visibilité en ligne pour attirer des nouveaux clients ; multiplier les journées et les stages d’immersion afin d’encourager les jeunes à rejoindre ces secteurs et d’amorcer la passation des compétences ; une fluidification du parcours administratif de création et de reprise d’entreprises et un accompagnement opérationnel pendant les premiers mois d’activité ; des partenariats de partage de connaissances et de co-développement de solutions avec des grands groupes afin de générer de nouvelles idées innovantes et des opportunités de business. 

Si les nouvelles technologies comme l’Intelligence Artificielle peuvent soutenir les chefs d’entreprises dans de nombreuses tâches, elles ne remplaceront jamais l’humain sur le terrain. Ainsi, la prochaine vague de compétitivité française ne viendra pas seulement du cloud, de l’IA ou des biotechnologies. Elle viendra aussi des mains, de l’intelligence et de l’agilité de ces millions d’entrepreneurs qui sont le futur résilient et durable de notre économie. 

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