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Fondateurs en mal de liquidités, le tabou de la tech

La sortie de liquidités, ou plus crûment de cash, est une question centrale du monde du financement des startups. Dans une jeune entreprise, revendre des actions lorsque l’on est un actionnaire de la première heure relève du parcours du combattant quand ce n’est pas tout simplement impossible en l’absence d’entrée en bourse ou d’opérations de fusion-acquisition. David Laroque et Pierre Leroy, fondateurs de la banque d’affaires NotSoLiquid veulent changer la donne. 

En une décennie, Paris est devenue une place forte de l’écosystème tech et startups en Europe avec des levées de fonds qui sont passées de 1 milliard d’euros à 13,5 milliards en 2022. Plusieurs dizaines de Licornes ont vu le jour et dans leurs sillages, des fonds d’investissements étrangers ont jeté leur dévolu sur les startups hexagonales.  Pourtant si le financement des entreprises a connu une explosion en quelques années, malgré un net ralentissement sur 2022 et 2023, la sortie de liquidités, et plus particulièrement la possibilité pour les actionnaires historiques (fondateurs, premiers employés, fonds, Business Angels) de revendre leurs actions, demeure extrêmement réduite. En effet, pour ces primo-actionnaires, les seules solutions jusqu’alors pour toucher le capital de leurs participations étaient d’attendre soit une levée de fonds, soit une opération de fusion-acquisition ou encore la très convoitée, mais redoutée, entrée en bourse. 

Des fonds sur Excel mais pas sur le compte en banque

David Laroque, fondateur de NotSoLiquid qui est à la fois une société de conseil et une banque d’affaires sur le marché secondaire, illustre parfaitement la problématique : « Il y a quelques années, je souhaitais acheter un appartement pensant disposer des fonds nécessaires en tant qu’actionnaire d’une entreprise qui marchait bien. Je comptais donc revendre mes actions afin de disposer des fonds nécessaires. J’ai très rapidement réalisé que je ne savais pas comment vendre ni à qui proposer mes actions et donc aucune possibilité de disposer de mes fonds. En fait, j’avais des moyens financiers sur une page Excel mais pas sur mon compte bancaire ». Avec Pierre Leroy, il pense alors à une solution : une banque d’affaires permettant aux actionnaires historiques de jeunes entreprises non cotées de vendre leurs actions à des professionnels du secteur financier, tels que des fonds d’investissement, des business angels ou des VC.

Ne pas vendre n’importe quoi à n’importe qui

« Mais attention, prévient Pierre Leroy, nous ne nous adressons qu’à des investisseurs institutionnels qui connaissent le marché et sont capables également de faire leurs propres analyses des sociétés desquelles ils souhaitent racheter les actions ». 

Car dans ce type de transactions l’information est clé afin de s’assurer qu’une startup dont certains actionnaires revendent leurs participations présente des fondamentaux solides. D’une part, NotSoLiquid permet à ses acheteurs d’avoir accès aux bonnes informations, et notamment aux obligations qui les lient dans les pactes d’actionnaires, d’autre part la banque d’affaires ne propose les actions qu’à des acheteurs professionnels.

Aux Etats-Unis, un des acteurs principaux de ce secteur est Manhattan Venture Partners qui à ce jour revendique plus de 10 milliards de dollars de volume de transaction. C’est un modèle qui a donc traversé l’Atlantique et qui, par sa seule existence, démontre que le marché européen, et à plus forte raison français, est maintenant mature. NotSoLiquid n’en est qu’à sa deuxième année d’existence et a déjà réalisé pour 170 millions d’euros de valeur de transactions, et a notamment réalisé des opérations pour des grands noms de la tech française comme Revolut ou Payfit. 

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