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Dette vs Equity : Une opportunité croissante pour les entreprises tech européennes

En l’espace de quelques années, les prêts octroyés aux sociétés tech européennes sont passés d’un créneau dominé par quelques acteurs spécialisés dans la dette à risque, à un paysage bien plus diversifié. Banques traditionnelles, fonds de dette privée, prêteurs spécialisés dans des verticales sectorielles ou encore nouveaux protagonistes, ont fait leur entrée dans l’univers de l’innovation et du soutien technologique. Et il semblerait que le marché soit à un point d’inflexion.

Early-stage – un écosystème tech européen mature

Avec plus de 5000 entreprises tech valorisées à plus de 50M€ pour une valeur combinée de 2800 milliards d’euros, l’Europe a accéléré le rythme en devenant un pôle majeur pour les leaders technologiques mondiaux. Les investisseurs internationaux ont reconnu la qualité des startups européennes, et les investissements dans les technologies du Vieux Continent ont été multipliés par 5 en 5 ans, pour atteindre un total de 113,8 milliards d’euros en 2021. Si le Royaume-Uni abrite aujourd’hui le plus grand nombre de licornes européennes, les régions DACH (Allemagne, Suisse et Autriche) et la France ont généré des licornes à un rythme bien supérieur à la moyenne européenne au cours des 5 dernières années (respectivement x4,1 et x6,5).

Cependant, avec la hausse des taux d’inflation, la volatilité géopolitique et la fin des politiques de taux d’intérêt bas, nous entrons dans un environnement de marché différent où les prêteurs deviennent plus sélectifs sur les modèles économiques, la structuration des transactions et les risques pris. Mais, comme les marchés des actions restent volatils, il y a un besoin accru de sources de financement alternatives telles que la dette. Et pour les grandes entreprises technologiques qui se construisent en Europe, la dette deviendra une option de plus en plus attrayante avec un marché se structurant pour.

De l’equity au crédit, la croissance soutenue des prêts

Si durant de nombreuses années, l’equity était la star des financements,ce n’est plus aujourd’hui la seule option. Avec la maturité croissante de l’écosystème tech européen, les fondateurs ont accès à des opportunités de levées plus importantes et diversifiées, et la dette est de plus en plus utilisée pour financer les initiatives de croissance et les acquisitions.

Cependant, il est important de relativiser. Bien que l’on ait observé une tendance générale à la hausse du volume total des prêts technologiques entre 2016 et 2020, le marché européen n’a connu qu’une croissance de 82% au cours de ces 5 années. En comparaison, le marché du capital-risque axé sur les fonds propres a connu une croissance de 124% au cours de la même période. Mais 2021 a été une année exceptionnelle. Le marché de la dette a plus que doublé cette annee la. 

Ce dynamisme est notamment dû à l’arrivée de nouveaux acteurs fintech en Europe, offrant aux startups en phase de démarrage des moyens plus rapides et plus simples de se financer via la dette. Ces nouveaux entrants se concentrent sur les phases d’amorçage et de série A, principalement en raison des montants relativement faibles qu’ils sont actuellement en mesure d’offrir aux startups : de 100000€ à rarement plus de 5M€. Et leur approche originale, avec une prise de décision rapide basée sur l’évaluation de paramètres opérationnels et une documentation simplifiée, illustre certaines des tendances susceptibles d’être plus largement adoptées.

Par ailleurs, le nombre de societes technologiques rentables a explose au cours des dernieres annees, ce qui explique aussi le recours croissant au produits de dette.

Des pôles tech plus ouverts à la dette 

Les données indiquent que la plupart des prêts technologiques en Europe sont concentrés au Royaume-Uni, ce qui reflète à la fois la proportion historiquement plus élevée de capital-risque et de capital-actions dans le secteur technologique britannique, ainsi que le nombre disproportionné de fonds d’emprunt domiciliés à Londres par rapport aux autres zones géographiques. 

Mais le paysage est en train de changer.  Contrairement à ce qui se passait il y a quelques années, de grandes entreprises sont créées dans toute l’Europe. En effet, 65 villes européennes ont produit au moins une startup de plus d’un milliard de dollars, avec en tête de peloton la région DACH et la France. 

Un retard à combler face aux US 

Bien que le paysage européen du crédit soit méconnaissable par rapport à il y a cinq ans, l’Europe a pris du retard par rapport aux États-Unis à plusieurs égards : la disponibilité globale du crédit pour les entreprises technologiques, la variété des structures de financement disponibles et la sophistication des fournisseurs de crédit. 

Mais la qualité générale de l’écosystème technologique européen, la concurrence accrue et la popularisation de ce mode de financement devraient favoriser son développement. Et l’approche plus stratégique de la dette, comme de nombreux fondateurs commencent à le reconnaître, est déjà en cours. 

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