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Anne-Sophie Panseri : « Donner Envie Aux Femmes D’Oser Créer Et Entreprendre »

Entretien avec Anne-Sophie Panseri, Présidente de Maviflex, Présidente de Femmes Chefs d’Entreprises France et Marraine de la 7ème édition des Trophées « Les Femmes de l’économie » Auvergne-Rhône-Alpes & Genevois.

  • Quelles sont les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

J’ai débuté ma carrière chez Décathlon, où j’ai eu l’opportunité de lancer le programme Trocathlon, la reprise de matériel d’occasion contre des bons d’achats valables en magasin. En 1989, je rejoins le groupe familial Maviflex. Durant 6 ans, je développe le service marketing, avec comme activité principale le chemin de câble. Après avoir mise en place le service après-vente pour l’activité des portes, je propose de reprendre la production suite au départ du Directeur industriel. C’est alors le saut dans l’inconnu, j’apprends le métier en relevant les manches et en me formant avec les équipes. 

En 1999, mon père revend la société, je propose alors de racheter aux actionnaires familiaux l’activité porte, mon frère Romain me rejoint. Je deviens alors Présidente de l’entité, comptant à l’époque 34 salariés et 8 millions de chiffres d’affaires. Après plusieurs investissements stratégiques et quelques années difficiles, je suis fière de voir aujourd’hui une véritable accélération dans le développement de Maviflex, totalisant aujourd’hui 125 salariés, pour un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros. 

En parallèle, ma route a croisé celle du réseau Femmes Chefs d’Entreprises il y a 11 ans. A l’époque, je me sentais isolée et je traversais des difficultés structurelles dans l’entreprise. Au sein de FCE, j’ai trouvé beaucoup de partage et de bienveillance. Le lâcher prise et la capacité de parler sans jugement m’ont fait beaucoup de bien. Je me suis donc investie de manière croissante dans l’association. J’ai pris la présidence de la fédération lyonnaise de 2009 à 2012, puis j’ai occupé des rôles plus importants au bureau national, pour finalement devenir Présidente nationale en mai 2016.

  • Selon vous, quelles sont les qualités et les valeurs inhérentes à une femme chef d’entreprise ?

Il est d’abord nécessaire d’avoir une vision claire de nos enjeux et de notre stratégie, ainsi qu’une bonne capacité à emmener avec nous les collaborateurs, à stimuler leur créativité. Etre chef d’entreprise, c’est oser prendre des risques, jauger en permanence l’équilibre entre risque et enjeu. Après, je pense que le parcours individuel de chacune d’entre nous fait ce que l’on est. Les difficultés rencontrées forgent notre caractère. Personnellement, je m’engage beaucoup sur la vision de l’échec du chef d’entreprise. En France, nous avons un regard très négatif sur l’échec. Or, la vie d’une entreprise n’est pas un long fleuve tranquille et on apprend bien plus de nos échecs que de nos réussites. Enfin, il est important de se remettre en question régulièrement, ne pas rester uniquement dans des stratégies et des certitudes. Il faut beaucoup échanger avec son réseau. L’échange nous permet de capter des idées et se les approprier dans son propre univers, c’est une grande richesse.

  • Avez-vous des rôles modèles qui vous inspirent ?

Tous les chefs d’entreprise qui ont bâti de magnifiques fleurons industriels, en partant de rien, m’inspirent énormément. Plus généralement, je dirais que l’entreprise m’inspire. J’ai beaucoup de chance de pouvoir rencontrer des personnalités incroyables sur le territoire lyonnais, beaucoup de grands patrons qui sont pour moi des modèles de réussite dans le monde de l’entreprise. Je suis particulièrement touchée par les entreprises familiales. De génération en génération, ces entreprises deviennent de puissants groupes. Cette agilité et cette capacité à grandir me fascine.

  • En 2013, vous avez participé aux Trophées « Les Femmes de l’économie » , quel souvenir gardez-vous de ce moment ?

Je me souviens de cet événement comme d’un très beau moment de partage. Les Trophées des « Femmes de l’économie » sont la rencontre de belles histoires. Des histoires qui continuent puisque pour ma part, je suis restée proche de plusieurs femmes chefs d’entreprise suite à la cérémonie. C’est aussi un événement facilitateur de rencontres humaines. Quelque part, candidater aux Trophées est une démarche citoyenne pour l’entrepreneuriat au féminin, c’est donner envie à d’autres femmes d’oser créer ou reprendre une entreprise. C’est finalement un relai entre des femmes qui osent se mettre en avant, même s’il faut parfois venir les chercher, et d’autres qui ont besoin de ce type de modèles.

  • En tant que Marraine de cette 7ème édition des Trophées Auvergne-Rhône-Alpes & Genevois, quel message d’encouragement souhaitez-vous adresser à nos candidates ?

Remplir le dossier de candidature est une véritable introspection sur soi-même, un moment riche pour se poser et réfléchir sur le chemin parcouru. C’est tout autant une valorisation pour soi-même, qu’une reconnaissance du parcours de l’entreprise. Au-delà de la récompense que la chef d’entreprise peut obtenir, c’est l’entreprise qui est récompensée. Candidater n’est pas seulement un acte individuel car c’est le parcours des collaborateurs et l’histoire de l’entreprise qui sont également mis en lumière. Chaque candidature est un beau message à transmettre à d’autres femmes, qui doit leur donner envie de se mettre à leur tour en avant et oser partager leur propre histoire.

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