À SUIVRE | Phagos propose une alternative durable aux antibiotiques

Fondée en 2021 par Alexandros Pantalis et Adèle James, Phagos est une biotech travaillant sur ce que l’on appelle la phagothérapie. Tout d’abord déployée dans le domaine vétérinaire, cette approche se présente comme une alternative aux antibiotiques, face auxquels nos bactéries deviennent de plus en plus résistantes.

« La phagothérapie existe depuis plus de 100 ans : c’était une méthode utilisée au début du siècle dernier pour combattre les maladies bactériennes, avant d’être abandonnée avec l’essor des antibiotiques, faute de moyen d’industrialisation, expliquent Alexandros Pantalis et Adèle James. Chez Phagos, nous avons relevé ce défi. Grâce à une technologie brevetée combinant microbiologie et intelligence artificielle, nous avons réussi à industrialiser la phagothérapie pour développer les premiers médicaments vétérinaires personnalisés à base de phages. »

La phagothérapie est une forme de lutte nouvelle, durable et naturelle contre les maladies bactériennes, lesquelles sont la deuxième cause de mortalité dans le monde et ont causé près de 8 millions de décès en 2021. Parmi ce bilan, plus d’un million de décès étaient directement liés à l’antibiorésistance. Les bactériophages, qui sont les prédateurs naturels des bactéries, pourraient, à long terme, remplacer l’usage des antiobiotiques.

Pour une extension à la santé humaine

Grâce à une levée récente de 25 millions d’euros, Phagos prévoit de déployer ses solutions de phagothérapie vétérinaire à grande échelle et d’accélérer sa croissance dans le monde. La biotech est par ailleurs la première entreprise à avoir obtenu l’autorisation de commercialiser ses traitements vétérinaires personnalisés à base de phages dans l’Union européenne contre des bactéries présentes en élevage (type Escheria-coli ou la salmonelle…).

« Avec cette levée de 25 millions d’euros, nous passons à une nouvelle étape de notre développement : déployer nos solutions à grande échelle sur le terrain, renforcer notre plateforme technologique, et préparer l’extension de notre modèle à la santé humaine, poursuivent Alexandros Pantalis et Adèle James. Elle va également nous permettre d’accélérer notre développement à l’international, notamment en Europe, en Asie et sur le marché US, où les enjeux autour de l’antibiorésistance sont majeurs. Notre ambition est de créer un nouveau standard mondial dans la lutte contre les infections bactériennes, qui représentent l’un des plus grands défis sanitaires de notre siècle. Grâce à notre approche fondée sur la donnée, les phages et la science, nous voulons prouver qu’il est possible de traiter différemment, plus intelligemment, et durablement. »

Ce tour de table bouclé auprès de CapAgro, Hoxton Ventures et CapHorn, avec la participation des fonds Acurio Ventures, Citizen Capitaln, Founders Capital, Entrepreneurs First et Station F, permettra également à Phagos de développer sa nouvelle génération de technologie d’IA brevetée pour la découverte et la caractérisation des phages. Ce modèle d’IA pourra par exemple prédire quels phages sont susceptibles d’éliminer la bactérie ciblée.

Alors que les maladies bactériennes pourraient devenir, d’ici 2050, la principale cause de décès dans le monde, Phagos a pour projet ambitieux de les éradiquer. La biotech, accompagnée par 50 collaborateurs, a déjà traité près de 300 000 animaux.

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