MagREEsource lève 23 millions d’euros pour construire la première usine européenne d’aimants permanents recyclés. Une solution stratégique pour renforcer la souveraineté industrielle face à la dépendance chinoise dans un secteur clé de la transition énergétique.
Les aimants permanents sont devenus des composants critiques pour l’éolien, l’aéronautique, la robotique ou la défense. Aujourd’hui, l’Europe reste dépendante d’un quasi-monopole chinois, aggravé par les restrictions à l’export imposées par Pékin depuis avril 2025. MagREEsource entend réduire cette vulnérabilité en développant une filière de production circulaire et bas carbone.
Née en 2020 au sein du CNRS à Grenoble, la deeptech conçoit des aimants haute performance à partir de terres rares recyclées, grâce à une technologie brevetée basée sur l’hydrogène. Ce procédé réduit l’empreinte carbone de 91 % par rapport aux aimants issus de l’extraction minière, tout en relocalisant la production sur le sol français. Depuis décembre 2024, MagREEsource produit à Noyarey (Isère) avec une capacité visée de 80 tonnes par an. Elle compte 50 collaborateurs, dont un tiers en R&D, et cible les marchés stratégiques de l’industrie européenne.
« MagREEsource fait la démonstration que technologie et économie circulaire peuvent résoudre un problème de souveraineté »déclare Erick Petit. « Nous sommes fiers de porter un projet de réindustrialisation en France, à forte valeur ajoutée et créateur d’emplois ».
23 millions d’euros pour le lancement d’une première usine
Pour soutenir cette ambition, MagREEsource vient de lever 23 millions d’euros auprès de Bpifrance (Fonds SPI 2, via France 2030), FININDUS, INNOVACOM, BNP Paribas Développement, C2AD, le Fonds Régional Avenir Industrie AURA, FCPR Impact & Performance, Rhône Dauphiné Développement, ainsi que des industriels comme L-Acoustics et le groupe Pochet.
Elle permettra d’industrialiser une seconde technologie de recyclage, dite « Fusion », de renforcer la R&D (notamment sur la métallisation), et de recruter pour atteindre une masse critique de compétences. Surtout, ce financement lance la construction de la MagFactory, usine durable d’aimants permanents avec une capacité cible de 1 000 tonnes dès 2028. Labellisé “Projet Stratégique Européen” par la Commission dans le cadre du Critical Raw Materials Act, le site intégrera les deux technologies circulaires développées à Noyarey.
« Pour la MagFactory de 1000t/an (cette levée de fonds nous permettra) de finaliser les études pour en faire de une « usine de métallurgie » de référence sur ses impacts environnementaux (consommation en eau, électricité, carbone), dedéposer le permis de construire d’ici l’automne 25, et de digitaliser/automatiser les processus pour devenir plus agile, plus compétitif et plus durable, en réduisant les couts pour être au niveau des meilleurs fabricants chinois. », détaille Érick Petit.
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