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À SUIVRE | Greenphage veut déployer ses traitements naturels anti-bactériens dans les eaux usées

photo denis 2023
Costechareyre Denis, fondateur de GREENPHAGE

Greenphage lève 1,9 million d’euros pour accélérer le déploiement de ses solutions naturelles contre les bactéries pathogènes. Sa technologie permet d’éliminer sélectivement les micro-organismes dangereux, tout en préservant les écosystèmes microbiens. 

 

Pour lutter contre la prolifération de la bactérie E. coli dans les eaux usées, Denis Costechareyre et René Bally, tous deux docteurs en microbiologie et spécialistes des bactériophages, ont fondé Greenphage en 2017. Leur objectif : créer des traitements antibactériens naturels capables de protéger durablement les milieux sensibles, qu’il s’agisse de zones de baignade, de cultures ou de réseaux d’eau traitée.

Greenphage utilise des bactériophages — des virus naturels qui s’attaquent uniquement aux bactéries — ainsi que des particules actives issues de ces phages. Ces solutions agissent de manière ciblée sur des espèces ou souches précises, garantissant efficacité et sécurité. Biodégradables et sans impact toxique connu sur les organismes non ciblés, les résidus de traitement s’intègrent dans les cycles naturels. La technologie peut s’appliquer à de nombreux domaines : santé humaine et animale, agriculture, cosmétique, agroalimentaire ou encore environnement. Pour répondre à ces usages variés, l’entreprise dispose d’un laboratoire R&D et de production certifié BSL1 et BSL2, capable de fournir des produits prêts à l’emploi ou sur mesure.


Co-dirigée aujourd’hui avec Pascal Peny, expert en développement commercial, Greenphage réunit six spécialistes en microbiologie dans son laboratoire basé à Clapiers, près de Montpellier. Reconnue deeptech par Bpifrance, elle est accompagnée par le BIC de Montpellier, intégrée à l’écosystème MedVallée et soutenue par la CleanTech Vallée du Gard. Fin 2024, Greenphage a mené avec succès ses premiers traitements anti-E. coli en conditions industrielles. Dès l’été 2025, ses solutions seront déployées dans plusieurs stations d’épuration, notamment dans le Gard rhodanien, pour protéger les rivières, les zones conchylicoles et les lieux de baignade.

 

Objectif 2026 : une unité de production et des dizaines de sites traités

Pour industrialiser sa technologie, Greenphage a levé 1,9 million d’euros auprès d’investisseurs spécialisés : IRDI Capital Investissement, SOFILARO, Sud Mer Invest et Environnement Massif Central (via Holding Développement Durable). Cette opération s’inscrit dans un plan global de 4 millions d’euros. L’entreprise veut accélérer la commercialisation de ses traitements anti-E. coli auprès des stations d’épuration, hôpitaux et acteurs de la réutilisation des eaux usées.

Grâce à ce financement, Greenphage va renforcer sa R&D pour s’attaquer à d’autres bactéries problématiques, comme Pseudomonas aeruginosa ou Salmonella spp. [conformément aux priorités identifiées par l’OMS]. Elle prévoit aussi de recruter pour développer de nouveaux traitements naturels en santé humaine, dans un contexte de résistance croissante aux antibiotiques.

Dès cet été, l’entreprise compte multiplier les sites traités et mettre en service à Montpellier la première unité industrielle française de production de bactériophages. Sa capacité dépassera les 1 000 litres de solutions concentrées par semaine, de quoi traiter entre 100 et 150 sites. À l’horizon 2026, Greenphage vise au moins 50 sites traités et souhaite élargir sa gamme à la gestion des eaux et à l’optimisation des méthanisations.

 


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