Alta Ares est une jeune pousse française spécialisée dans la création de solutions IA et data embarquée destinées à moderniser les capacités de défense des forces armées européennes et de l’OTAN.
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L’origine du projet prend vit sur le terrain. En coopération avec l’armée ukrainienne sur le front, l’ancien pilote de drone Hadrien Canter a pu identifier les problèmes auxquels faisait face les opérateurs militaires, notamment les troubles d’attention que subissent les pilotes de drones lors de longues missions. Ce dernier a cofondé Alta Ares avec Stanislas Walch, expert réglementaire, Théo Bondarec, spécialiste en vision par ordinateur, Hadrien Bernard, ingénieur logiciel, et Alain Henry, ancien cadre dirigeant chez IBM. Une start-up qui conçoit des solutions logicielles capables de traiter et analyser, en temps réel sur le terrain de jour comme de nuit, les flux vidéo captés par drones y compris dans des environnements déconnectés et hostiles.
« Pour les missions critiques exigeant résilience, performance et confiance, Alta Ares développe activement la prochaine génération d’IA embarquée et de solutions MLOps. Nous nous attachons à relier directement les impératifs opérationnels à l’itération rapide des startups technologiques. », nous explique Hadrien Canter.
Deux produits structurent leur offre : Gamma, une plateforme d’analyse vidéo dédiée à la détection, reconnaissance et identification d’objets d’intérêt militaire ou civil ; et Ulixes, un environnement MLOps conçu pour gérer l’ensemble du cycle de vie des données de mission et créer de nouveaux modèles IA personnalisés à partir des vidéos utilisateurs. Précisément conçu en réponse aux situations de surcharge cognitive vécues sur le front ukrainien, Gamma, par exemple, offre aux soldats un soutien décisif pour repérer rapidement les éléments critiques.
L’ensemble des technologies Alta Ares est compatible avec les équipements existants, et trouve des applications dans la défense, la protection de sites sensibles, la détection en milieu industriel ou encore les missions de surveillance. Elles fonctionnent sans sans connexion cloud ni transmission de données, afin de garantir une exécution autonome sur le terrain et une sécurité maximale sans dépendance aux infrastructures numériques externes.
Une solution testée et validée sur le terrain
La start-up a déjà prouvé sa capacité à développer, très rapidement, des logiciels robustes, et directement exploitables sur le terrain lors de déploiements réussis en conditions réelles. D’autant que la start-up peut compter sur la présence et de l’expérience de Corentin Lancrenon, Général de Brigade, pour affiner leur expertise opérationnelle de la solution. Dernèrement, Alta Ares a remporté le NATO Innovation Challenge 2025, prix décerné par l’OTAN, et un concours international qui récompense les solutions les plus prometteuses pour les armées de l’Alliance.
Aujourd’hui, ses solutions intéressent aussi les forces de sécurité intérieure, les opérateurs de sites critiques ou encore les équipes engagées dans des opérations de secours complexes. L’ambition d’Alta Ares est d’apporter un avantage décisif à tous ceux qui évoluent dans des environnements à haut risque.
2 millions d’euros pour accélérer l’industrialisation
Dans un contexte géopolitique tendu et face à des enjeux croissants de souveraineté technologique, Alta Ares ambitionne de devenir un leader européen des solutions d’IA « combat proven » pour les forces militaires européennes et de l’OTAN. Pour ce faire, la start-up a annoncé hier une levée de fonds de 2 millions d’euros. Une enveloppe dont l’objectif est de financer l’industrialisation de ses solutions d’IA embarquées.
« Parce que la souveraineté technologique en matière de défense n’est pas un luxe – c’est une nécessité. Chaque ligne de code, chaque prototype et chaque test reflètent l’engagement profond de notre équipe à fournir des solutions à long terme pour les armées européennes et de l’OTAN. », affirme Hadrien Canter.
Ce tour de table réunit Expansion et Starburst Ventures, accompagnés par Durandal Capital, Apeiron, Better Angle, Kima Ventures et Apok. La start-up a indiqué que ces ressources lui permettront de poursuivre ses efforts de R&D sur les plateformes Gamma et Ulixes, tout en renforçant les coopérations avec les acteurs publics et industriels de la défense. Un objectif en accord avec son ambition de développer les capacités des pays de l’OTAN avec l’utilisation de technologies avancées en collaboration avec des acteurs européens innovants.
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