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30 Under 30 – La suite : qu’est devenu Sandra Rey (Glowee) ?

Sandra Rey, ex-Glowee et fondatrice d'Anima
Sandra Rey, ex-Glowee et fondatrice d'Anima
Lauréate du palmarès 30 Under 30 de Forbes France en 2018, Sandra Rey s’était fait connaître avec Glowee, une startup pionnière de la bioluminescence, inspirée du vivant pour repenser l’éclairage urbain. En 2023, après l'installation d’un premier mobilier lumineux, l’aventure connaît un tournant : Glowee est placée en liquidation. Un revers que la fondatrice transforme en point d’appui.

Après neuf ans de développement sur Glowee, Sandra Rey poursuit aujourd’hui sa mission avec Anima, un startup studio dédié aux innovations bioinspirées. Son premier projet, Asteria, met l’intelligence artificielle au service de 680 000 stratégies du vivant pour accélérer l’innovation durable. Déjà adoptée par une quinzaine d’industriels, la solution ouvre une nouvelle ère dans l’application concrète de la biomimétique.

 

Forbes France : Où en êtes-vous aujourd’hui depuis votre sélection 30 Under 30 ? Votre startup existe-t-elle toujours ?

Sandra Rey : Après 9 ans de travail acharné sur mon projet Glowee, et l’installation de notre premier projet pilote de mobilier urbain bioluminescent début 2023, j’ai malheureusement dû faire face à un problème financier inattendu qui a précipité le projet en liquidation judiciaire.


Le jeu de l’entrepreneuriat n’est pas toujours rose, mais le plus important n’est pas ma position dans ce rebondissement, mais le fait que le projet ait été racheté à la barre et est en train de renaître dans un tout nouveau cadre, entre la France et l’Australie.

De mon côté, j’ai rebondi rapidement pour continuer ma route d’entrepreneur, en créant Anima, un startup studio dédié aux innovations bioinspirées. L’objectif : amener un maximum de ces projets transformationnels vers leur marché. L’aventure a démarré fort avec la création d’Asteria, la première plateforme d’IA qui rend actionnables 680 000 stratégies du vivant pour accélérer l’innovation durable. En quelques mois, ce sont déjà une quinzaine d’industriels qui ont été convertis.

 

Que retenez-vous de votre parcours entrepreneurial jusqu’ici ?

S. R. : Je retiens deux leçons principales de mon parcours. La première : la passion est le meilleur moteur pour déplacer des montagnes. L’expertise ne fait pas tout, le drive qu’on y met derrière fait la différence en termes de créativité et de résilience.

La seconde : l’échec, même le plus gros, n’est pas une fin en soi. Si on ne dépasse pas les limites de la santé mentale et financière, le rebond est accessible, et peut même presque être agréable. Ne plus avoir peur de l’échec est très libérateur : je pense qu’on devient un meilleur entrepreneur.

J’ai aussi pris conscience que l’entrepreneuriat n’est pas une aventure solitaire, même si la solitude se fait souvent ressentir. L’entourage compte énormément, que ce soit dans les réussites comme dans les échecs.

 

Une réussite dont vous êtes fière ?

S. R. : Avoir su rebondir rapidement après Glowee, et créer Anima avec une vision encore plus large. C’est une nouvelle façon de contribuer à la transition écologique, en aidant des projets à fort impact à se structurer et à aller plus vite vers le marché.

 

Une difficulté ou un échec marquant ?

S. R. : Forcément, fermer Glowee reste un moment fort. Mais j’y vois surtout une étape de mon parcours. L’échec fait partie du jeu. Et j’ai appris à y faire face sans le vivre comme une fin.

 

Un conseil que vous auriez aimé recevoir au début ?

S. R. : Ne pas avoir peur de l’échec. En France, l’échec est une honte, alors qu’aux États-Unis, c’est une opportunité. Le pire serait de vivoter quand il n’y a plus d’espoir. Le temps est une ressource rare, et avoir encore l’énergie de recommencer, c’est un atout énorme.

 

Comment voyez-vous l’évolution de votre secteur depuis votre lancement ?

S. R. : Je suis ravie de voir de plus en plus de projets à impact environnemental positif émerger. Mais je suis aussi inquiète de leur priorisation politique à l’international : cela se ressent chez les investisseurs. On a plus que jamais besoin d’investisseurs patients : les projets transformationnels ne se font pas en 18 mois.

 

Votre regard sur l’écosystème startup aujourd’hui ?

S. R. : De plus en plus d’entrepreneurs ayant réussi veulent désormais se consacrer à des projets qui font sens. Dans ma niche, celle des climate deeptech, l’écosystème a besoin de soutien pour réussir son passage du laboratoire au marché. C’est la mission que nous nous sommes donnée avec Anima : faire mûrir rapidement les projets deeptech sur les dimensions produit, marché, équipe et finance.

 

Souvent perçue comme l’une des figures de proue de l’innovation biomimétique en France, Sandra Rey continue de faire vivre sa vision du progrès inspiré du vivant. Son parcours témoigne d’un changement de paradigme dans l’entrepreneuriat à impact, où l’échec n’est plus un tabou, mais un levier d’apprentissage et de transformation.

 


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