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30 Under 30 – La suite : qu’est devenu Pierre-Emmanuel Saint-Esprit (Zack) ?

30 Under 30 – La suite : qu’est devenu Pierre-Emmanuel Saint-Esprit (Zack) ? - pierre emmanuel saint esprit hub circulaire 24 septembre 2024 photo 2 1
Pierre-Emmanuel Saint-Esprit
Lauréat du palmarès 30 Under 30 de Forbes France en 2021, Pierre-Emmanuel Saint-Esprit se présente comme le co-fondateur de Zack, start-up collectant les produits électroniques usagés pour les réparer, les donner à des associations ou les recycler dans le respect de l'environnement. Voici ce qu’il est devenu.

C’est en 2016 que Pierre-Emmanuel Saint-Esprit cofonde avec Timothée Mével la start-up Zack, qui a pour but de lutter contre le gaspillage en réutilisant des produits électroniques usagés et inutilisés au sein des entreprises. Six ans plus tard, le jeune entrepreneur devient lauréat du palmarès 30 Under 30 de Forbes France en 2021. L’évolution de la société s’accélère, Zack devenant en 2022 une filiale du groupe Manutan, acteur majeur de l’e-commerce BtoB en Europe.

Depuis sa création, la start-up de Pierre-Emmanuel Saint-Esprit a sauvé 800 tonnes de produits électroniques de la décharge et créé près de 30 emplois directs et indirects. À ce jour, Zack se positionne dans le top 3 des entreprises circulaires françaises, d’après Tech For Good 2020. Pierre-Emmanuel Saint-Esprit incarne les valeurs de l’anti-gaspi, du recyclage et de la baisse de l’empreinte environnementale.

 

Forbes France : Où êtes-vous aujourd’hui, depuis votre sélection 30 Under 30 ?


Pierre-Emmanuel Saint-Esprit : 3 ans après le rachat de ma startup Zack par le groupe Manutan, je dirige désormais la division économie circulaire et décarbonation des clients de cette ETI française présente partout en Europe. J’ai lancé les premiers entrepôts de reconditionnement de la distribution B2B en France et aux Pays-Bas. Depuis le rachat par Manutan, j’ai beaucoup plus d’impact, de moyens (Manutan, c’est 1 milliard de chiffre d’affaires).
 
 

Que retenez-vous de votre parcours entrepreneurial jusqu’ici ?

P-E. S-E. : En un mot, je qualifierais ma carrière de “cohérente”. J’ai choisi mon axe en étant étudiant en 2016, en choisissant l’économie circulaire et comment elle peut résoudre beaucoup de problèmes. Puis j’ai lancé Zack, j’ai créé le collectif EC2027 … Je suis cohérent, je ne vais pas dans tous les sens. Et quand on est cohérent, on peut avoir un petit impact.
 
Souvent, le rachat d’une startup tourne court. La greffe ne prend pas entre le grand groupe et l’équipe rachetée. Grâce à un partage de valeurs et d’un plan stratégique solide, c’est le contraire qui s’est produit pour Zack. 3 ans après, la quasi-totalité de l’équipe est toujours présente pour circulariser l’économie.
 

Avez-vous rencontré un échec marquant ?

P-E. S-E. : Ce n’est pas un échec véritablement marquant, mais mon associé, lui, a décidé de quitter l’aventure. Quand on est racheté par un groupe, certains veulent garder une flexibilité absolue. Mon associé et ami a décidé de reprendre, entre guillemets, sa liberté. Ce n’est pas vraiment un échec, dans le sens où tout s’est très bien terminé. Hormis cela, tout le monde est resté. On a continué de lancer des projets, on reste une sorte de start-up interne, d’une certaine manière.

 

Quel regard portez-vous sur votre secteur ?

P-E. S-E. : L’économie circulaire est importante car elle est le seul moyen pour résoudre l’équation entre développement économique, qui permet de financer notre monnaie sociale, et décarbonation/dérèglement climatique. À chaque fois que vous vendez un produit reconditionné ou que vous réparez un produit, très concrètement vous décarbonez l’économie. C’est complètement sous-côté parce que méconnu des politiques ou des médias. On parle d’immigration, de pouvoir d’achat, de sécurité, mais on ne parle pas de ces sujets-là. Il y a eu la loi anti-gaspi sur l’économie circulaire en 2019 qui était intéressante, mais très peu d’articles sont respectés.

Les startups circulaires souffrent d’un manque d’investissement et d’une économie aux réflexes encore très linéaires, fondée sur l’usage unique. Les grands groupes, leaders sur leur marché, ont un rôle clé à jouer pour investir sur leur chaîne de valeur et la transformer. Par exemple, en investissant dans des startups pour accélérer ! 

On est capable de faire des plans IA monstrueux ou d’investir dans des avions à hydrogènes en disant “c’est incroyable” mais l’économie circulaire fait “crado”, “d’occasion”… Pour prendre l’exemple du plan France relance et de France 2030, on a auditionné le secrétariat général qui pilote le projet, et qui n’a pas mis un euro sur des entreprises de reconditionnement, parce qu’ils ont avoué ne “pas trop connaître” le sujet.

 

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