Une solution moins coûteuse (jusqu’à 10 fois moins cher que les standards traditionnels), plus mobile, et qui ne fait aucun compromis sur la qualité finale de l’image médicale, c’est la promesse et la prouesse technique qui a donné vie à Chipiron, là où la demande en imagerie de précision telle que l’IRM ne cesse de croître. D’autant qu’Evan Kervella s’installe sur un marché mondial porteur estimé à 10 milliards d’euros, un chiffre qui pourrait doubler si la technologie était rendue plus accessible.
L’entreprise peut aujourd’hui compter sur l’investissement de ses 35 collaborateurs pour atteindre ses objectifs de déployer plus de 100 machines dans le monde à horizon 3 à 5 ans. En mai dernier, Chipiron a levé 15 millions d’euros et a continué de finaliser la création de ses prototypes sur l’année 2025. Ervan Kervella, désormais CEO de Chipiron, est “plus que jamais” déterminé à poursuivre sa mission de démocratiser l’accès à l’IRM, partout, dans les centres publics que privés. Son ambition est claire : conquérir le marché américain dès 2028, avec pour objectif de faire de Chipiron une référence mondiale de l’imagerie médicale d’ici trois à cinq ans.
Forbes France : Où en êtes-vous aujourd’hui, depuis votre sélection aux 30 Under 30 ?
Evan Kervella : 3 ans plus tard, l’équipe a grossi à 35 personnes, nous avons levé un total de 20M€ en cumulé et les développements se poursuivent. Nous ambitionnons toujours d’être sur le marché US en 2028.
Quelles sont vos activités actuelles ?
E. K. : Nous poursuivons le développement de notre IRM bas champ magnétique, avec pour objectif d’amener l’imagerie médicale au plus près du patient. En 2025, nous finalisons le design de nos prototypes cliniques, avec des premiers essais en hôpital prévus fin 2026. L’ambition reste inchangée : rendre l’IRM aussi accessible qu’une radio, partout dans le monde.
Que retenez-vous de votre parcours entrepreneurial jusqu’ici ?
E. K. : Qu’il faut apprendre à naviguer dans l’incertitude permanente sans perdre de vue la vision long terme. L’entrepreneuriat deeptech, c’est un marathon où chaque sprint compte.
Y a-t-il une réussite dont vous êtes particulièrement fier ?
E. K. : Je suis fier d’avoir rassemblé une équipe exceptionnelle autour d’une ambition technologique forte et exigeante. Beaucoup viennent de la recherche ou de belles start-ups, et ont choisi Chipiron pour l’impact concret de notre mission.
Une difficulté ou un échec marquant ?
E. K. : Il y en a plein… les délais dans la roadmap, le départ d’un employé important, un contrat interrompu… l’entrepreneuriat c’est une succession d’échecs sans fin, de laquelle on sort gagnant tant qu’on n’abandonne pas.
Un conseil que vous auriez aimé recevoir au début ?
E. K. : J’aurais aimé savoir que : bon entrepreneur + mauvais marché = boîte difficile ; et que mauvais entrepreneur + bon marché = boîte facile.
Comment voyez-vous l’évolution de votre secteur depuis votre lancement ?
E. K. : L’imagerie médicale entame une transition majeure : du “hardware hospitalier centralisé” vers des dispositifs mobiles, intelligents, plus accessibles. Le modèle “scanner + hôpital + radiologue” va évoluer vers des usages plus décentralisés, et scalables, grâces aux progrès hardware et IA.
Quel est votre regard sur l’écosystème startup / jeunes entrepreneurs aujourd’hui ?
E. K. : L’écosystème est plus structuré qu’en 2020, mais aussi plus exigeant. La période de l’argent facile est terminée : il faut des preuves d’impact réel, une exécution rigoureuse, et une équipe capable de tenir la distance. C’est une bonne chose car ça pousse à être encore plus focus, plus humble, plus solide.
Evan Kervella poursuit avec constance la mission qu’il s’est fixée avec Chipiron : rendre l’IRM plus accessible, partout dans le monde. Dans un secteur en pleine transformation, où l’imagerie médicale tend vers plus de mobilité et de simplicité d’usage, la jeune pousse française avance par étapes. Avec une équipe renforcée, un plan de développement clair, et une ambition assumée pour le marché américain, les prochaines années seront déterminantes pour mesurer l’impact réel de cette technologie sur le terrain.
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