Paris a réalisé des progrès spectaculaires ces dernières années en matière d’infrastructures de mobilité et est désormais considérée comme l’une des meilleures villes d’Europe pour les enfants qui souhaitent se déplacer à pied, à vélo ou de manière autonome.
La Ville Lumière arrive en tête de 36 villes européennes grâce à son réseau relativement récent et étendu de pistes cyclables protégées, à la réduction des limitations de vitesse et à la création de zones à circulation réduite ou interdite à proximité des écoles. Amsterdam, Anvers, Bruxelles, Lyon et Helsinki suivent de près.
Un nouveau classement et un rapport accompagnant celui-ci ont été publiés mercredi 14 mai par la Clean Cities Campaign, un réseau d’organisations à but non lucratif, lors du sommet Start With Children à Bratislava, en Slovaquie. Ce classement met en lumière la manière dont les systèmes de transport de 36 villes européennes donnent la priorité aux besoins des enfants.
« Les enfants sont moins libres de se déplacer en ville et moins actifs qu’auparavant, en particulier les filles », a déclaré Barbara Stoll, directrice principale de Clean Cities Campaign, dans un communiqué. « Cependant, notre classement montre que les parents, les enseignants et les administrations municipales peuvent réaliser des progrès considérables et rapides. »
Le classement a été établi à partir de données officielles fournies par les mairies de toute l’Europe, qui ont évalué trois critères permettant de rendre les villes et la mobilité plus adaptées aux enfants.
Nombre de zones à circulation réduite ou interdite à proximité des écoles
Appelées « rues scolaires », ces zones réglementent la circulation afin d’améliorer la sécurité routière, de limiter le bruit et d’améliorer la qualité de l’air, tout en créant davantage d’espace pour que les enfants puissent marcher, faire du vélo et jouer. Londres en compte 525 à proximité des écoles primaires, bien plus que toute autre ville du classement. Milan et Paris arrivent en deuxième position.
Infrastructures cyclables protégées
Selon les chercheurs, les enfants se sentent plus en sécurité sur les pistes cyclables physiquement séparées de la circulation. Paris et Helsinki bénéficient toutes deux d’un réseau cyclable protégé qui s’étend sur près de la moitié (48 %) de leur réseau routier, soit plus que toute autre ville du classement. Copenhague arrive en troisième position avec 43 %.
Limitations de vitesse sûres
Les limitations de vitesse en ville à 30 km/h sont connues pour réduire la pollution et les accidents. Paris limite la vitesse sur la quasi-totalité de son réseau routier (89 %), plus que toute autre ville du classement, suivie de Bruxelles et Lyon, Amsterdam, Bristol et Madrid.
Extraits du rapport
« En 2024, Bologne est devenue la première grande ville italienne à introduire une limitation de vitesse à 30 km/h sur une grande partie de son réseau routier urbain.
Soutenue par le maire Matteo Lepore, l’initiative Città 30 visait à réduire le nombre de décès sur les routes, à diminuer la pollution et à rendre les espaces publics plus sûrs et plus accueillants pour tous.
Cette politique a rencontré une forte résistance au départ, mais après seulement un an, les résultats sont frappants : les accidents de la route ont diminué de 13 %, les blessés de 11 % et les décès de 49 %. Pour la première fois depuis le début des enregistrements, aucun piéton n’a été tué. L’utilisation du vélo, le covoiturage et les transports publics ont également augmenté. »
Selon les chercheurs, aucune ville allemande ou polonaise ne figure dans le top 10, « en raison d’une culture automobile persistante et d’un contrôle insuffisant des limitations de vitesse et du stationnement dans les villes ».
Selon le rapport, les 36 villes sélectionnées représentent un échantillon représentatif de zones géographiques, de tailles urbaines et d’approches en matière de mobilité. Elles comprennent des villes qui s’engagent depuis longtemps en faveur d’environnements urbains plus sûrs, plus sains et plus durables, comme Amsterdam et Copenhague, ainsi que des villes relativement nouvelles dans ce domaine, comme Paris, Bruxelles et Londres.
Selon Clean Cities, ce sont souvent les dirigeants municipaux engagés, plus que les politiques nationales, qui ont été le moteur du succès d’une ville. Le groupe recommande aux gouvernements de donner plus de pouvoirs aux villes et à la Commission européenne d’améliorer les règles de collecte de données et de promouvoir les rues scolaires et les pistes cyclables protégées dans ses prochaines orientations juridiques.
« Se promener dans Paris aujourd’hui est une bouffée d’air frais par rapport à il y a dix ans », a ajouté Barbara Stoll. « Cela demande une vision, un leadership et des investissements soutenus, mais la plupart des villes peuvent et doivent réaliser des progrès similaires. »
Pour consulter le classement complet des 36 villes et le rapport, cliquez ici.
Une contribution de Tanya Mohn pour Forbes US, traduite par Flora Lucas
À lire également : Classement des 100 meilleures villes à visiter dans le monde, selon Euromonitor

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