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Larry Ellison consolide sa place de deuxième fortune mondiale grâce à Oracle et Paramount

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CEO and Chairman of Oracle Corporation Lawrence Ellison in front of Oracle headquarters in California. Ellison has received numerous honors and awards, including Entrepreneur of the Year from the Harvard Business School. (Photo by mark peterson/Corbis via Getty Images)

Grâce à la relance d’Oracle par l’intelligence artificielle et à son rôle central dans la fusion Paramount–Skydance, le fondateur de la firme aux bases de données redevient incontournable. Proche de Donald Trump, figure d’influence à Washington comme à la Silicon Valley, Ellison consolide sa position de deuxième homme le plus riche du monde, acquise en juillet dernier.

 

La saga a tenu Hollywood en haleine pendant plus d’un an. Le 7 juillet, la Commission fédérale des communications (FCC) a donné son feu vert à la fusion de Paramount, l’un des studios hollywoodiens historiques, avec Skydance Media, une jeune société de production née à l’ère d’Internet. Le colosse aux pieds d’argile, qui détient les chaînes CBS, MTV ou encore Nickelodeon, avait eu du mal à s’adapter au déclin de la télévision traditionnelle et s’était retrouvé endetté à hauteur de plus de 14 milliards de dollars. À l’origine de cette opération : David Ellison, fondateur de Skydance. Mais dans l’ombre, c’est son père, Larry Ellison, qui tire les ficelles. Le fondateur d’Oracle contrôle la majorité des parts du nouvel ensemble, selon les documents officiels. Dans les coulisses, les observateurs affirment qu’il a pesé de tout son poids pour faire aboutir l’accord.

Pour finaliser ce rachat, Paramount a accepté de verser 16 millions de dollars à Donald Trump, qui accusait CBS de partialité durant la campagne présidentielle de 2024. La chaîne de télévision a également annoncé la fin d’une émission de fin de soirée critique envers le président américain. Curieusement, le fantasque chef d’État se révèle être un proche de… Larry Ellison. Le fondateur d’Oracle était même invité à la Maison Blanche, en compagnie de Sam Altman, fondateur d’OpenAI, et du financier Masayoshi Son, lors du lancement du colossal projet à 500 milliards d’euros sur l’intelligence artificielle, Stargate. Un retour sur le devant de la scène pour celui qui était l’une des figures les plus en vue de la Silicon Valley au début des années 2000. À l’époque, seul le légendaire Steve Jobs lui faisait de l’ombre.


 

Ascension fulgurante et excès 

Ce regain d’exposition médiatique s’est accompagné d’une envolée spectaculaire de sa fortune. Depuis juillet, Larry Ellison s’est hissé à la deuxième place du classement des milliardaires mondiaux, avec un patrimoine qui frôle les 300 milliards de dollars. L’homme d’affaires doit cette ascension fulgurante à la renaissance d’Oracle. La société de logiciels, qui a plusieurs fois failli manquer le virage, a repris du poil de la bête depuis la mi-2024. En juillet, ses actions ont de nouveau bondi de 14 %, ajoutant 37 milliards à la fortune de son patron. S’il n’est plus officiellement à sa tête depuis plus de 10 ans, Larry Ellison tient toujours les rênes de cette entreprise fondée en 1977.

À cette époque, Larry Ellison n’est qu’un simple employé sans diplôme de la société Ampex, qui a pour client le ministère de la Défense. Chargé de développer un système de gestion pour les données ultra-sensibles de la CIA, Ellison découvre par hasard les travaux d’un ingénieur d’IBM sur les bases de données relationnelles — un concept révolutionnaire, capable de croiser et d’analyser des informations issues de différentes sources. Une innovation qui ne tarde pas à dépasser le seul cadre du renseignement. Né dans une banlieue défavorisée de Chicago, Larry Ellison porte en lui une soif farouche de revanche. En 1983, il donne à son entreprise le nom du projet développé pour la CIA : Oracle.

Le succès est fulgurant. Mais le prodige californien est rapidement rattrapé par les excès. Pour embellir les résultats, de simples commandes sont enregistrées comme des ventes fermes. Quand les auditeurs et les actionnaires découvrent le pot aux roses, le scandale éclate. Les plaintes s’accumulent, les procès s’enchaînent, et en 1990, Oracle frôle la faillite. Une première fois.

 

L’IA comme fonds de commerce 

À l’entendre, Larry Ellison est alors sur le chemin de Damas, reniant les pratiques frauduleuses pour se concentrer sur le développement de logiciels à destination de tous les secteurs — entreprises comme administrations. Il lance une série d’acquisitions stratégiques. Parmi elles, Siebel, spécialiste des logiciels de gestion client, au début des années 2000, ou encore Sun Microsystems en fin de décennie.

Mais une nouvelle fois, le patron tout-puissant et autoritaire va être rattrapé par la réalité. Au début des années 2010, Oracle rate le virage du cloud computing, cette révolution de l’informatique décentralisée qui permet d’accéder à des applications via le Web, sur abonnement, sans infrastructure lourde. Après un long passage à vide, Oracle redresse la barre. L’entreprise investit massivement dans ses propres centres de données et scelle des alliances stratégiques avec d’anciens rivaux, comme Amazon ou Microsoft, pour intégrer ses logiciels à leurs écosystèmes. Mais malgré ces efforts, elle reste distancée par les leaders du cloud.

En 2022, OpenAI déclenche une révolution en lançant ChatGPT. L’ère de l’intelligence artificielle est en marche — et cette fois, Oracle ne veut pas rester à la traîne. L’entreprise intègre rapidement l’IA au cœur de sa stratégie. Pari payant : depuis plus d’un an, ce virage technologique propulse son action en Bourse. La fortune de Larry Ellison s’envole alors, au point de dépasser celles de Jeff Bezos, Bernard Arnault ou encore Mark Zuckerberg — des figures qui semblaient hors de portée il y a encore quelques mois. De là à viser Elon Musk et ses 401 milliards de dollars ?

 


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