Bezos, Zuckerberg et Buffet : les grands perdants du classement milliardaires d’octobre 2025

Chaque mois, le classement Forbes des milliardaires ressemble à un véritable jeu de chaises musicales. Les fortunes, souvent liées à la valorisation de leurs entreprises cotées, peuvent fluctuer de plusieurs milliards de dollars en seulement 30 jours, générant autant de gagnants que de perdants. En septembre, ce sont les secteurs de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies qui ont tiré leur épingle du jeu.

Elon Musk, solidement installé en tête du classement pour le 17ᵉ mois consécutif, en a pleinement profité : le cours de Tesla a bondi de 34 % sur le mois, propulsant sa fortune à 490 milliards de dollars, soit un gain spectaculaire de 75 milliards. Larry Ellison, fondateur et patron d’Oracle, et Jensen Huang, PDG de Nvidia, ont eux aussi vu leur patrimoine s’envoler, respectivement de 71 milliards et 10 milliards, grâce à la dynamique de leurs entreprises et à l’engouement pour l’IA.

À l’inverse, certains secteurs ont connu un mois plus difficile. L’e-commerce, les réseaux sociaux et l’investissement traditionnel ont moins performé, impactant directement les fortunes de leurs dirigeants. Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et Warren Buffett ont ainsi vu leur patrimoine reculer, illustrant à quel point les variations boursières peuvent peser sur la richesse des milliardaires, même lorsqu’ils restent parmi les plus puissants du monde.

Amazon stagne depuis le début de l’année

Le fondateur d’Amazon a vu sa fortune fondre de 8,4 milliards de dollars en trente jours, conséquence directe d’un recul de 4 % du titre. Le ralentissement d’Amazon n’est pas nouveau : après un bond de 170 % en deux ans, l’action n’a progressé que de 1 % sur les huit premiers mois de 2025.

Parti de plus de 240 dollars en février, le cours a été sévèrement corrigé sous l’effet des tensions commerciales notamment entre les États-Unis et la Chine. S’il a depuis regagné du terrain, les investisseurs restent prudents : la rentabilité du cloud interroge, tout comme des perspectives de croissance jugées limitées. Et ce, malgré des résultats solides au deuxième trimestre, avec des revenus en hausse de 13 % sur un an, à 167,7 milliards de dollars, soit un net rebond par rapport à la progression de 10 % l’an dernier.

Le paradoxe Meta

La fortune de Mark Zuckerberg a connu une correction plus modeste, avec une baisse de 1,5 milliard de dollars sur un mois, pour s’établir désormais à 251,5 milliards de dollars. En cause, le repli du titre Meta, malgré des résultats solides au deuxième trimestre. L’entreprise a enregistré une croissance soutenue de ses revenus publicitaires (+16 % au premier trimestre, +13 % au deuxième), atteignant 167,7 milliards de dollars sur l’année glissante.

Mais les investisseurs s’inquiètent du poids croissant des dépenses massives en intelligence artificielle et dans le métavers, qui grèvent les marges à court terme. Résultat : même avec des perspectives de croissance optimistes, les marchés restent prudents, ce qui a suffi à rogner une partie de la fortune du fondateur du groupe.

Correction modeste pour Buffet

Warren Buffett est le dernier milliardaire du Top 10 Forbes à voir sa fortune reculer. Sur les trente derniers jours, l’investisseur légendaire a perdu environ 200 millions d’euros, une correction modeste comparée aux variations précédentes. En août, son patrimoine avait même regagné près de 7 milliards, après une période de forte volatilité.

Mais depuis le début de l’année, la tendance reste négative. La fortune de Buffett, qui repose presque entièrement sur les actions de sa société d’investissements Berkshire Hathaway, a été lourdement affectée par le recul du titre. Alors que les indices boursiers américains, et notamment le S&P 500, ont progressé d’environ 10 % entre mai et août, l’action Berkshire a chuté de 14 %. La raison principale : l’annonce, le 4 mai, de son départ de la direction opérationnelle du conglomérat au 1er janvier 2026, remplacé par Greg Abel.

À 95 ans, Buffett a promis de conserver ses actions et de rester président du conseil, mais la perspective d’un « après-Buffett » inquiète les marchés. Sa fortune, estimée à près de 170 milliards de dollars au printemps, est tombée à environ 150 milliards aujourd’hui.