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Vladimir Poutine se dit prêt à négocier avec l’Ukraine au lendemain de bombardements russes meurtriers sur Kherson

Vladimir PoutineVladimir Poutine. | Source : Getty Images

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé être prêt à négocier avec l’Ukraine et ses alliés occidentaux, des propos remis en cause par le gouvernement ukrainien qui a rappelé que la Russie n’avait montré aucun signe de ralentissement dans son offensive.

 

S’exprimant sur la chaîne de télévision publique Rossiya 1, Vladimir Poutine a déclaré qu’il était prêt à négocier « une solution acceptable » au conflit, tout en laissant entendre que l’Ukraine et ses alliés refusaient de s’asseoir à la table des négociations.

Vladimir Poutine n’a pas précisé ce qu’il entendait par « une solution acceptable », les objectifs de guerre de la Russie étant restés vagues, alors même que l’Ukraine a juré de continuer à lutter contre l’invasion russe jusqu’à la reprise de l’ensemble des terres actuellement sous contrôle russe, y compris le territoire illégalement annexé de Crimée.

Lorsqu’on lui a demandé si la tension avec l’Occident approchait d’un niveau dangereux, le président russe, qui a déjà menacé d’une escalade nucléaire, a répondu qu’il ne « pensait pas que ce soit si dangereux. »

Vladimir Poutine a une fois de plus tenté de justifier l’invasion qu’il a lancée en février dernier, la qualifiant d’« opération militaire spéciale », en affirmant qu’elle avait pour but de « défendre la population » vivant dans la moitié orientale de l’Ukraine. La désinformation russe sur les nazis ukrainiens, qui a servi de prétexte à la guerre de Poutine, a été largement démontée.

Cette annonce faite par Vladimir Poutine intervient un jour après que les forces russes ont bombardé la ville de Kherson, récemment reprise par l’armée ukrainienne, tuant au moins dix personnes et en blessant plus de 50.

Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a réagi à la déclaration du président russe, en tweetant : « Poutine doit redescendre sur Terre. 1. La Russie a unilatéralement décidé d’attaquer l’Ukraine et tue des citoyens. Il n’y a pas d’autres “pays, motifs ou raisons géopolitiques” derrière cette décision. 2. La Russie ne veut pas négocier, mais tente d’éviter toute responsabilité. C’est évident, c’est pourquoi nous nous rendrons devant les tribunaux ».

Durant son interview, Vladimir Poutine a également déclaré que la Russie détruirait « 100 % » des missiles de défense aérienne Patriot de fabrication américaine si les États-Unis envoyaient ce dispositif en Ukraine. La semaine dernière, le président américain Joe Biden a annoncé que les missiles Patriot feraient partie d’un train d’aides militaires américaines envoyées à l’Ukraine, annonce qui a coïncidé avec la visite de Volodymyr Zelensky à Washington. Le système de défense aérienne avancée est l’une des principales demandes de l’Ukraine, qui cherche à défendre ses villes et ses infrastructures essentielles contre les frappes de missiles et de drones menées par les forces de Moscou.

Dans un discours spécial prononcé la veille de Noël, Volodymyr Zelensky a continué à adopter un ton défiant. Il a fustigé les frappes russes incessantes sur les villes ukrainiennes, les qualifiant d’actes de terrorisme. Reconnaissant la dureté de l’hiver à venir, le président ukrainien, selon une traduction de CNN, a déclaré : « Même dans l’obscurité totale, nous nous retrouverons, pour nous serrer fort les uns contre les autres. Et s’il n’y a pas de chaleur, nous nous serrerons fort les uns contre les autres pour nous réchauffer. […] Nous n’attendrons pas de miracle. Après tout, nous le créons nous-mêmes ».

Le pape François et l’archevêque de Canterbury, les chefs des églises catholique et anglicane, ont condamné la guerre en Ukraine dans leurs discours de Noël dimanche. Le pape a appelé à la fin immédiate de la « guerre insensée », ajoutant qu’il condamnait l’utilisation de « la nourriture comme arme » de guerre. À cet égard, le pape a tenu à rappeler les efforts russes pour bloquer l’exportation de céréales ukrainiennes.

La semaine dernière, Vladimir Poutine, dans un rare aveu, a reconnu que ses forces devaient faire face à des conditions difficiles dans les quatre provinces ukrainiennes qu’elles occupent partiellement. Le président russe a déclaré que la situation en matière de sécurité dans ces quatre territoires était « extrêmement compliquée. » Bien que la Russie revendique les provinces de Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijia, elle ne contrôle pleinement que la région de Louhansk. De larges pans de ces territoires étaient sous contrôle ukrainien avant le référendum fantoche organisé par la Russie et les forces de Kiev ont repris davantage de villes dans ces régions, notamment Kherson.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray

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