Trois des plus grandes fortunes chinoises perdent plus de 16 milliards de dollars en un jour

La forte baisse des marchés boursiers de Hong Kong a fait disparaître un total de 16,4 milliards de dollars de la fortune de trois milliardaires chinois en une seule journée, les plaçant aux côtés de Jeff Bezos et d’Elon Musk parmi les cinq magnats les moins performants de la liste des milliardaires en temps réel de Forbes.

 

Le cofondateur de Tencent, Ma Huateng (également connu sous le nom de Pony Ma), est en tête de liste avec une chute de richesse de 6,1 milliards de dollars, suivi de Zhong Shanshan, président de Nongfu Spring, avec une perte de 5,6 milliards de dollars, et de Yang Huiyan, coprésidente de Country Garden, avec une perte de 4,7 milliards de dollars. Leur fortune nette s’effondre dans le contexte d’une déroute historique à Hong Kong, où l’indice de référence Hang Seng est tombé à moins de 20 000 points, son plus bas niveau depuis au moins six ans.

Une myriade de facteurs pèsent sur leurs entreprises et sur les autres sociétés cotées dans le centre financier asiatique. L’annonce par la Réserve fédérale américaine de multiples hausses de taux d’intérêt cette année a entraîné une augmentation des sorties de capitaux, tandis que l’assouplissement des perspectives économiques de la Chine, dans un contexte de restrictions toujours aussi strictes dues au Covid-19, pèse lourdement sur les revenus et la croissance.

 

À ces vents contraires s’ajoutent les problèmes de réglementation et les inquiétudes croissantes concernant la situation en Ukraine. Les investisseurs craignent que le resserrement des liens entre la Chine et la Russie n’entraîne des sanctions économiques de la part de l’Occident. De nombreux rapports font état de la volonté éventuelle de la Chine de fournir une assistance militaire à la Russie, notamment des drones et des missiles sol-air.

Bien que Pékin ait considéré ces informations comme de la désinformation et que le ministre des Affaires étrangères Wang Yi ait déclaré explicitement que la Chine ne souhaitait pas que les sanctions liées à la Russie l’affectent, la détérioration des relations entre la Chine et les États-Unis continue de jeter une ombre sur les entreprises piégées au milieu du conflit.

 

La Securities and Exchange Commission des États-Unis a notifié à cinq entreprises chinoises cotées aux États-Unis qu’elles risquaient d’être radiées de la cote en raison de leur incapacité à soumettre des documents d’audit détaillés à l’appui de leurs états financiers.

Alors que les relations entre les deux plus grandes économies du monde se détériorent, le pessimisme quant à la résolution de la question de l’audit par le biais de négociations bilatérales a conduit les investisseurs à se débarrasser des actions chinoises cotées aux États-Unis. La vente s’est étendue à Hong Kong, car bon nombre de ces sociétés – par exemple le géant du e-commerce Alibaba et le développeur de jeux NetEase – sont doublement cotées. L’indice Hang Seng Tech, qui comprend 30 sociétés technologiques, dont Alibaba, NetEase et Tencent, a plongé de 11% puis de 5,2%, portant la perte de cette année à plus de 30%.

 

« À court terme, il y a beaucoup de facteurs négatifs », déclare Kenny Ng, un stratège en valeurs mobilières basé à Hong Kong chez Everbright Securities International. « Et il ne semble pas y avoir de solution unique et claire pour eux ».

Ke Yan, responsable de la recherche chez DZT Research, basé à Singapour, partage cet avis. Il attire également l’attention sur les vents contraires nationaux, tels que la répression réglementaire des entreprises technologiques, qui, selon lui, ne semble pas près de prendre fin.

 

Tencent, pour sa part, souffre de la restriction prolongée de la Chine sur les jeux en ligne, les régulateurs de Pékin ne délivrant pas de nouvelles licences de jeux depuis la fin de l’année dernière. De plus, un rapport du Wall Street Journalindique que la société est confrontée à une amende record pour avoir enfreint les règles de la Banque populaire de Chine (la banque centrale chinoise) en matière de blanchiment d’argent, ce qui laisse présager de nouveaux problèmes réglementaires à venir.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Yue Wang

 

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