La suppression d’avantages liés à la transition électrique pourrait entraîner « quelques trimestres difficiles » pour Tesla d’ici fin 2026. Le constructeur américain traverse une zone de turbulence, face à une concurrence chinoise redoutable et à un marché mondial en perte de vitesse.
Ce qu’il faut retenir
Lors d’une audioconférence tenue ce mercredi, Elon Musk a prévenu que Tesla, en recul au deuxième trimestre, pourrait traverser une période de transition délicate. En cause, un repositionnement stratégique centré sur la conduite autonome et l’intelligence artificielle. « Nous pourrions connaître quelques trimestres difficiles », a déclaré le dirigeant.
Il a toutefois rassuré les investisseurs : la situation devrait s’améliorer « une fois l’autonomie déployée à grande échelle au second semestre 2026 ». Selon les analystes de Wedbush, cette bascule vers l’autonomie représenterait à elle seule près de 1000 milliards de dollars de valorisation potentielle pour Tesla.
Pourquoi c’est important à suivre
L’entreprise a évoqué dans un communiqué une « accélération au fil du temps des revenus générés par l’IA, les logiciels et les flottes ». Pour Elon Musk, le salut de Tesla passera par sa capacité à monétiser ses avancées technologiques.
En juin, la marque a lancé à Austin un service de robotaxi basé sur des Model Y, en attendant la mise en production du Cybercab en 2026. Musk ambitionne déjà une extension rapide : « Pour peu que nous obtenions les feux verts réglementaires, nous pourrions couvrir la moitié de la population américaine d’ici la fin de l’année », a-t-il affirmé. Il reste cependant flou sur les délais d’homologation et la viabilité économique à court terme.
Citation principale
« Nous nous trouvons dans une phase bizarre de transition où nous allons perdre beaucoup d’avantages aux États-Unis (…) et où nous sommes aux prémices de l’autonomie », a indiqué Elon Musk lors de la conférence.
Le chiffre à retenir : 12%
Dans l’attente de nouvelles offres commerciales, Tesla s’efforce de redresser ses ventes mondiales. Celles-ci ont chuté de 13,5 % sur un an au deuxième trimestre, pour le second trimestre consécutif, selon les chiffres publiés début juillet. Son chiffre d’affaires a reculé de 12 %, à 22,5 milliards de dollars sur la période avril–juin.
À surveiller
Tesla fait face à une intensification de la concurrence, en particulier en Chine, où des marques comme BYD et Nio gagnent rapidement des parts de marché. À cela s’ajoute un ralentissement global de la demande pour les véhicules électriques, notamment aux États-Unis, où les incertitudes politiques et la volatilité du crédit d’impôt pèsent sur les décisions d’achat.
Pour enrayer la baisse des ventes, le constructeur a amorcé en juin la production d’un nouveau modèle à bas coût, très attendu, surnommé par certains « Model 2 », bien qu’aucun détail officiel n’ait encore été communiqué. À court terme, Tesla pourrait bénéficier d’un effet d’aubaine avec la suppression annoncée du crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars aux États-Unis, prévue au 30 septembre 2025. Les analystes anticipent un rebond temporaire des ventes, suivi d’un recul.
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