Dans un entretien au quotidien régional Le Midi Libre, le président dans la République a exposé son plan d’action visant à assurer le maintien des installations d’ArcelorMittal sur le territoire français.
Ce qu’il faut retenir
Le président Emmanuel Macron se montre optimiste quant à l’avenir des deux principaux sites français d’ArcelorMittal, à Dunkerque et Fos-sur-Mer. Malgré l’annonce d’un plan social prévoyant 636 suppressions de postes, le chef de l’État affirme que « tous les instruments » sont réunis pour soutenir le maintien de ces sites stratégiques. Le groupe sidérurgique a de son côté confirmé un investissement de 1,2 milliard d’euros à Dunkerque, tout en maintenant son plan de restructuration.
Pourquoi c’est important à suivre
La filière sidérurgique européenne est fragilisée par une double pression : une concurrence asiatique agressive et les coûts élevés liés à la transition écologique. ArcelorMittal justifie les suppressions de postes par la nécessité d’améliorer la compétitivité de ses sites français. Cependant, ces décisions interviennent alors que le groupe a bénéficié d’aides publiques pour soutenir ses projets de décarbonation, suscitant des critiques de la part des syndicats et de certains responsables politiques.
Emmanuel Macron mise sur un accompagnement à plusieurs niveaux : soutien financier, contrat d’électricité avantageux avec EDF, et pression européenne sur les règles commerciales. Deux mesures clés sont en ligne de mire : le renforcement du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) pour taxer les importations polluantes et la limitation des importations d’acier hors UE à 15 % du marché, seuil à partir duquel des clauses de sauvegarde pourraient s’activer.
Citation principale
« On se bat pour que Dunkerque et Fos soient maintenus, on est confiants. La réponse est européenne et française, on a tous les instruments », a déclaré Emmanuel Macron dans un entretien au Midi Libre, ce jeudi.
Le chiffre à retenir : 1,2 milliard d’euros
C’est le montant que prévoit d’investir ArcelorMittal sur son site de Dunkerque, selon le groupe, malgré les suppressions de postes annoncées dans le cadre de son plan de compétitivité. À la fin de l’année 2024, ArcelorMittal avait mis en pause son ambitieux projet de décarbonation à Dunkerque, qui représentait un investissement de 1,8 milliard d’euros, dont plus de 800 millions d’aides publiques. Le groupe justifiait déjà cette décision par le manque de compétitivité de l’acier européen face à ses concurrents internationaux.
À surveiller
Alors que les discussions se poursuivent entre l’État, la Commission européenne et le groupe sidérurgique, plusieurs éléments seront déterminants dans les prochaines semaines : La mise en œuvre effective du contrat énergétique avec EDF pour réduire les coûts de production, Le durcissement des mesures européennes contre les importations déloyales. Sans oublier, La capacité du gouvernement à soutenir la transition écologique des sites sans en passer par une nationalisation, que l’Élysée écarte pour l’instant. Dans ce contexte, les salariés, les syndicats et les élus locaux attendent des garanties concrètes au-delà des annonces.
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