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Success story d’un mandataire judiciaire devenu auteur du développement du ski club de Courchevel : à la rencontre de Marc Sénéchal

Président du Ski Club de Courchevel et lui-même grand passionné de ski, Marc Sénéchal est animé par le sport de glisse et entretient un fort lien avec l’équipe de France de ski. Depuis sa création par ses soins en 2022, l’illustre club ne cesse de se développer. Mais au départ, le club des sports de cette légendaire station de ski alpin n’était qu’une modeste cabane. Retour sur une success story signée par un mandataire judiciaire de carrière.

 

Lorsque le milliardaire britannique Jim Ratcliffe ramène un chèque conséquent au club des sports de Courchevel, celui-ci prend une toute autre dimension que le modeste établissement qu’il occupait jusqu’alors. Les infrastructures passent à l’échelle supérieure sous l’égide de Bruno Tuaire, le directeur du club des sports, et de ses équipes.L’une des conditions posées par Jim Ratcliffe était alors de rendre le lieu autosuffisant financièrement, ce qui supposait de trouver des ressources conséquentes compte tenu du nombre de jeunes athlètes et d’entraineurs. C’est là que Marc Sénéchal a joué un rôle décisif. Le fondateur du ski club décide alors de créer un club privé au premier étage, un espace qui permettrait à la fois d’offrir un espace de vie et de convivialité à des gens qui ont la volonté de s’intéresser au ski de compétition, mais aussi de se retrouver dans un environnement privilégié.

« C’est une alliance entre le monde des affaires, du privé, et le ski de haut niveau, à l’image du yacht club de Monaco qui inspire notre modèle. », explique Marc Sénéchal. Contre l’avis de beaucoup, il crée le ski club de Courchevel et prend l’initiative de refaire la décoration du premier étage. « Nous avons tenté de les rassurer, que l‘on était là pour les aider à financer l’activité sportive de haut niveau. », développe Marc Sénéchal. Avec Bruno Tuaire, qu’il qualifie de véritable « fonceur », Marc Sénéchal se lance dans ce projet fou. « Bruno a vraiment bousculé les obstacles administratifs, réglementaires, et politiques dans la station. Nous étions alors condamnés à la réussite », se souvient-il.

 

Le ski club de Courchevel, catalyseur de prodiges

Les travaux démarrent dans le sillage de la crise sanitaire, et l’espace privé du club ouvre ses portes en décembre 2021, avant l’ouverture officielle en février 2022. En 2025, le ski club compte une centaine de membres. Des passionnés et des personnalités qui s’acquittent de 25 000 euros pour rentrer dans cette élite du ski alpin, puis de 6 000 euros par an. Tous les revenus du ski club sont alloués aux jeunes athlètes et à leur formation. Aujourd’hui –  et depuis quelque temps – Courchevel est le premier club de ski alpin français. Mais pour Marc Sénéchal, il doit aussi « combattre l’image que Courchevel est une station de luxe et non de sport, alors que c’est avant tout le premier club de ski alpin en France devant tous les autres. ».

Et pour cause. Le club de ski de Courchevel a fait rayonner quelques pépites du sport de glisse, à l’instar d’Alexis Pinturault, l’un des plus grands skieurs français, le plus grand même. Ce pur produit de Courchevel a remporté plusieurs titres en Coupe du Monde et un globe de cristal du classement général en 2021. Aujourd’hui, pour Marc Sénéchal, il y a de véritables espoirs chez la jeune génération des athlètes du club, susceptible d’accéder au haut niveau.

 

Marc Sénéchal, sauveteur d’entreprise avant Courchevel

Artisan de la restructuration du ski club de Courchevel, Marc Sénéchal n’en est pas à sa première aventure. Juriste de formation, docteur en droit, et aujourd’hui professeur de droit à la Sorbonne, celui qui était avant tout un universitaire a souhaité mettre en pratique ses connaissances académiques. 

Spécialiste des procédures dites collectives, c’est-à-dire l’environnement du droit de la faillite et des entreprises en difficulté, Marc Sénéchal devient alors mandataire judiciaire pour des PME et grandes entreprises dans un cabinet à Neuilly-sur-Seine, placé stratégiquement entre les grands tribunaux de Nanterre et de Paris. Fondé en 2001, ce cabinet baptisé BTSG regroupe aujourd’hui une centaine de collaborateurs à Paris et dans les antennes situées en région. À son actif, Marc Sénéchal compte notamment la restructuration intégrale de la filière nucléaire de la multinationale de l’énergie Areva. Mais aussi l’accord de rapprochement entre Veolia et Suez dans un rôle de médiateur.

Mais pour Marc Sénéchal, l’une de ses plus belles réussites, c’est Soitec. Une société française spécialisée dans les semi-conducteurs à laquelle Marc Sénéchal vient en aide en 2016. Cette entreprise, leader sur le marché, est en plein essoufflement et frôle la faillite. Trois ans plus tard, Soitec est aux portes du CAC 40 après moultes négociations avec les banques, les fournisseurs et les différents partenaires sociaux. Pour Marc Sénéchal, le métier de mandataire judiciaire est un métier d’urgentiste.  

« C’est un métier d’urgence, de sang-froid. Il faut être toujours disponible parce que tous nos mandants sont dans un état de stress, avec parfois un pronostic vital engagé pour leur entreprise. », explique-t-il. « Au moment où un séisme éclate au sein d’une société, il faut être sur tous les fronts donc il faut beaucoup d’expérience pour savoir le gérer »


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