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Sanofi parie sur les vaccins respiratoires avec le rachat de Vicebio pour 1,6 milliard de dollars

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Sanofi s’offre Vicebio pour 1,6 milliard de dollars et renforce sa stratégie vaccinale aux maladies respiratoires

Ce mardi, Sanofi a annoncé l’acquisition de la biotech britannique Vicebio pour la somme de 1,6 milliard de dollars. En s’emparant de cette société spécialisée dans les vaccins respiratoires encore en phase précoce, le groupe pharmaceutique français renforce sa stratégie d’innovation ciblée, avec l’ambition de devenir un acteur de référence dans la prévention des infections et maladies respiratoires.

 

Ce qu’il faut retenir

Sanofi a annoncé avoir trouvé un accord pour acquérir la biotech britannique Vicebio pour un montant total pouvant atteindre 1,6 milliard de dollars. Ce rachat, qui prévoit un paiement initial de 1,15 milliard de dollars et jusqu’à 450 millions supplémentaires en fonction de jalons cliniques et réglementaires, permet au géant pharmaceutique de mettre la main sur un candidat-vaccin combiné contre deux virus respiratoires : le virus respiratoire syncytial (VRS) et le métapneumovirus humain (hMPV).

Cette technologie, encore en phase préclinique, repose sur une plateforme dite « Molecular Clamp », capable de stabiliser les protéines virales pour faciliter leur reconnaissance par le système immunitaire. Initialement développée par l’Université du Queensland, cette plateforme a été reprise et optimisée par Vicebio après l’échec d’un projet de vaccin contre la Covid-19 basé sur cette même approche. Sanofi entend développer une formulation liquide stable à température réfrigérée, adaptée notamment aux personnes âgées, une population particulièrement vulnérable à ces infections.


 

Pourquoi c’est important à suivre

Cette acquisition marque une nouvelle étape dans la stratégie de Sanofi, qui renforce ainsi sa position sur le marché porteur des vaccins respiratoires, dans la continuité des orientations impulsées par son PDG Paul Hudson depuis 2019. Déjà à l’origine de Beyfortus, anticorps monoclonal développé avec AstraZeneca contre le VRS chez les nourrissons, le laboratoire montre avec Vicebio sa volonté d’étendre son portefeuille aux adultes et d’investir dans les vaccins de nouvelle génération.

Le marché mondial des vaccins contre les maladies respiratoires est en forte croissance, dopé par le vieillissement de la population et les leçons tirées de la pandémie de Covid-19. Selon un rapport de Fortune Business Insights, il pourrait atteindre 28,2 milliards de dollars d’ici 2030. Ce rachat s’inscrit aussi dans un cycle d’acquisitions ambitieuses : après l’annonce en juin d’un rachat pouvant aller jusqu’à 9 milliards de dollars dans l’immunologie rare (avec le projet de rachat de la biotech américaine Provention Bio), Sanofi confirme sa volonté de s’imposer comme un leader mondial de l’innovation vaccinale, quitte à multiplier les investissements pour devancer ses concurrents.

 

Le chiffre à retenir : 1,6 milliard de dollars

C’est le montant total que Sanofi prévoit de débourser pour acquérir Vicebio : 1,15 milliard versé immédiatement, et 450 millions de dollars supplémentaires conditionnés à des étapes clés de développement et d’autorisation réglementaire.

 

Citation Principale

Selon Jean-François Toussaint, responsable mondial de la recherche et du développement de vaccins chez Sanofi, cette acquisition va permettre le développement « de vaccins combinés de nouvelle génération qui pourraient offrir aux personnes âgées une protection contre plusieurs virus respiratoires en une seule immunisation ».

 

À surveiller

L’opération, qui devrait être finalisée au quatrième trimestre 2025, reste soumise aux approbations réglementaires habituelles. Mais l’enjeu principal réside dans la validation clinique du candidat-vaccin combiné de Vicebio, encore à un stade précoce. Sanofi mise sur une plateforme prometteuse et sur une formulation compatible avec des campagnes de vaccination de grande ampleur (liquide, stable au froid, en seringues préremplies).

Reste à voir si cette approche saura s’imposer face à des concurrents comme Pfizer, Moderna ou GSK, qui investissent également massivement dans les vaccins respiratoires à ARN messager ou à base de protéines recombinantes.

 


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