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Rencontre avec Fanny Chtromberg, Directrice Internationale de la Maison Cointreau : « Préserver les terroirs et la biodiversité pour les générations futures »

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L’histoire commence en 1849 à Angers. Adolphe Cointreau est alors confiseur. Il décide de se diversifier et se lance dans la production de liqueurs avec les fruits de la région. Édouard Cointreau, deuxième génération, a rejoint la maison en 1875. Après plusieurs années de recherche, en 1885, il parvient à créer une liqueur qui est trois fois plus concentrée en saveurs et moins sucrée que les liqueurs de l’époque. Le Cointreau à base d’écorces d’orange douce et amère voit le jour. Depuis sa création, la formule n’a pas changé. Depuis 170 ans, la Maison Cointreau crée une liqueur d’exception en choisissant des écorces d’orange douces et amères de la plus haute qualité. Connue pour son grand savoirfaire, son authenticité et sa créativité, cette Maison française se définit également comme une marque capable de préserver les terroirs et la biodiversité pour les générations futures. En effet, la matière première, les écorces provenant d’orange ou de bigaradiers, pousse dans un écosystème complexe et subtil que la Maison a choisi de protéger pour que perdure cette excellence qui lui est chère. 

Fanny chtromberg
Fanny Chtromberg

Les engagements RSE de Cointreau reposent sur trois piliers et s’inscrivent dans un plan appelé « Exception Durable ». Fanny Chtromberg, Directrice Internationale de la Maison Cointreau, s’engage à ce que ces objectifs qui comprennent la préservation des terroirs, le respect de la valeur du temps et l’engagement hommes et femmes soient respectés d’ici 2025 : « On a une vraie conscience de nos engagements. Nous souhaitons que d’ici deux ans, ces engagements soient respectés. Il y a beaucoup d’authenticité dans tout ce que l’on fait, dans notre savoir-faire, dans notre manière de communiquer. Je dis ce que je fais, mais surtout, je fais ce que je dis », déclare Fanny Chtromberg. Bien que le groupe travaille depuis des décennies sur l’économie circulaire ou collabore avec des sourceurs pour préserver les terroirs, la Maison Cointreau s’est récemment mis à communiquer sur ses actions : « Avec le réchauffement climatique, les sols sont de moins en moins bons. On a toujours été obligé de faire attention à nos sols. Le groupe avait besoin de mener des actions avec des résultats pour pouvoir communiquer. Aujourd’hui, on doit repenser notre chaîne de valeurs à tous les niveaux », explique Fanny Chtromberg. 

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« Notre matière première, l’orange, pousse dans un écosystème complexe, subtile, qu’il nous faut protéger en permanence pour que dure l’excellence de notre liqueur. En soutenant nos producteurs d’orangers et de bigaradiers, en les aidant à adopter des pratiques respectueuses et en encourageant la recherche, nous nous engageons à préserver l’essence de nos terroirs », déclare-t-elle. La marque Cointreau source ses oranges au Brésil, en Tunisie pour les Bigaradiers (orange amer), au Ghana (orange douce) et en Espagne pour les écorces fraîches. « Chaque écorce est sélectionnée en fonction des meilleures récoltes. Le climat n’est pas le même, on est aidé par des organismes de certification qui définissent si les critères d’agriculture responsable sont bien respectés au niveau local. On choisit nos fournisseurs et l’on fait de l’agriculture raisonnée », poursuit Fanny Chtromberg. Afin de contribuer à la protection des orangers, la Maison Cointreau a choisi de soutenir la recherche à travers deux programmes aux côtés d’instituts publics internationaux dont le programme de recherche mise en place par le CIRAD pour la lutte contre le Huanglongbing (HLB) ou maladie du Dragon jaune, une bactérie véhiculée par un insecte. Ainsi que, l’évaluation de la diversité génétique des orangers et bigaradiers afin, d’une part de veiller à leur biodiversité, et d’autre part de déterminer les variétés les plus adaptées à la fabrication de la liqueur et d’améliorer les procédés de préparation de la matière première. Ce projet a été mis en place avec INRAE sur son site de recherche et d’expérimentation en Corse. 

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La Maison a bâti une relation de confiance avec les producteurs qui, depuis des années, fournissent des fruits de la plus haute qualité, indispensable à l’élaboration de la liqueur Cointreau. Avec eux, et grâce à la Charte environnementale adoptée par la Maison Cointreau, la marque a commencé le chemin d’une agriculture encore plus vertueuse et respectueuse des sols. Action de fond initiée par Carole Quinton, Maitre Distillateur de la Maison, une partie des cultures d’orangers et de bigaradiers destinées à la Maison Cointreau sont aujourd’hui détentrices d’une certification « GlobalG.A.P. » ou « Rainforest Alliance ». Aujourd’hui, une grande partie des producteurs d’orangers et de bigaradiers partenaires de la Maison Cointreau sont certifiés « Global G.A.P » ou « Rainforest Alliance ». « D’ici 2025, nous comptons atteindre 100% de certification. Ce n’est pas facile, mais il n’y a aucune raison qu’on n’y arrive pas. Demain, nous voulons continuer à avoir des orangers de qualité. Notre cahier des charges est donc revu constamment. Nos partenaires ont besoin d’avoir de l’aide et notre confiance pour que les prochaines générations puissent bénéficier d’une qualité des sols », explique la Directrice Internationale de la Maison. 

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Parmi les autres enjeux présents dans le « plan d’exception durable« , la Maison Cointreau s’attache à préserver les ressources en eau. Pour cela, différentes initiatives sont mises en œuvre à la distillerie d’Angers afin d’optimiser l’utilisation de l’eau. Depuis 1997, la consommation d’eau y a été réduite de 45%. À cette époque, 1,8 litre d’eau était nécessaire pour produire 1 litre de liqueur. Aujourd’hui, le ratio est de 1 litre d’eau pour 1 litre de liqueur. Le site d’Angers a fait le choix depuis 2017 de fonctionner entièrement à l’électricité verte, tandis que depuis 2021 les chaudières à gaz utilisées pour la distillation sont alimentées en biogaz issu de la méthanisation. Ce choix d’une énergie renouvelable a permis à la Maison de réduire les émissions de CO2 de près de 90% pour les opérations d’embouteillage et de distillation. De plus, 100% des déchets (verre, carton, bois et plastique) produits chaque année sur le site d’Angers sont triés et valorisés : 97% avec une valorisation matière et 3% en valorisation énergétique. Quant aux fruits dont le groupe recueille les écorces, ils sont aujourd’hui recyclés à 60% par leurs partenaires pour produire du jus d’orange, des fruits confits ou peuvent encore être redistribués pour l’alimentation animale. Les écorces utilisées pendant la distillation sont, quant à elles, intégralement revalorisées en compost. Enfin, le bilan carbone réalisé en 2020/2021 par le Groupe Rémy Cointreau a établi que 20% des émissions de gaz de la Maison Cointreau à effet de serre sont liées au transport des matières premières vers la distillerie et des bouteilles vers les consommateurs. Désormais, la Maison choisit systématiquement les alternatives de transport les moins impactantes comme le transport maritime, le train et en dernier recours le transport routier. Le transport aérien étant, lui, nul. En parallèle, la Maison continue de rechercher et de soutenir des alternatives innovantes, comme le service de transport maritime décarboné avec un cargo hybride qui, à horizon 2024, reliera la France et les États-Unis. Enfin, les circuits courts sont privilégiés : les bouteilles en verre et les caisses de transport sont par exemple livrées par des fournisseurs basés en France. 

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Depuis plus de 170 ans, le savoir-faire de la Maison Cointreau se transmet de génération en génération. Il faut un certain temps pour que les oranges atteignent leur plein potentiel, puis un temps de séchage des écorces et enfin celui de la distillation pour extraire le cœur de la liqueur. Cet héritage engage la maison à être exemplaires que ce soit dans la préservation des ressources naturelles, mais aussi dans la lutte contre le réchauffement climatique avec une réduction continue des émissions de gaz à effet de serre. En effet, chez Cointreau, les émissions liées à l’emballage représentent au total 29% de l’ensemble des émissions. Environ 19 millions de bouteilles en verre ambré sont produites chaque année par leur partenaire français historique, pour accueillir notre liqueur. Eco-conçues, elles sont composées aux deux tiers de verre recyclé, ce qui constitue un véritable défi technique en raison de la disponibilité de verre recyclé en France. Des recherches se poursuivent afin de trouver des solutions permettant à la fois d’augmenter cette part, tout en réduisant le poids des bouteilles déjà optimisé au maximum. La nouvelle bouteille Cointreau L’Unique, lancée mondialement en 2022, a d’ailleurs conservé son poids, et ce, malgré l’allongement de son col. La marque de spiritueux favorise par ailleurs l’utilisation de mono-matériaux pour faciliter le recyclage et a abandonné les emballages secondaires autour des bouteilles. 

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La Maison s’est construite dans le respect des contributions et des expertises des femmes et des hommes qui la font vivre. Elle valorise et encourage celles et ceux qui ont vocation à promouvoir une vision vertueuse et responsable de leur secteur d’activité et elle s’appuie sur des partenariats et relations de long terme avec ses collaborateurs, clients et fournisseurs. La Maison Cointreau s’engage à promouvoir, à travers une pédagogie bienveillante et respectueuse, une consommation responsable et sans excès. Depuis 2020, elle a ainsi entrepris de revisiter son offre de recettes pour créer une nouvelle catégorie de cocktails dits « alternatifs », cocktails alcoolisés dont la teneur en alcool est inférieure ou égale 8° et dont la proportion de spiritueux à 40° n’excède pas 25 ml par verre (ou équivalent). « En tant que marque d’alcool, ce n’est pas un mythe, on peut être exposé à des problèmes d’addiction, notamment auprès des jeunes. Les marques qui s’engagent sont des marques qui prennent également en compte une consommation responsable », explique la Directrice Internationale. « Ces cocktails représentent aujourd’hui 10% de notre carte de cocktails avec, pour objectif, d’offrir 20% de recettes alternatives d’ici 2025, et ce grâce à la contribution de bartenders internationaux », ajoute-t-elle. Cette initiative est devenue le lieu d’étonnantes explorations créatives, reposant à la fois sur l’élaboration de nouvelles recettes et sur la réinterprétation des grands classiques. Par ailleurs, de nombreuses techniques de récupération ou de réutilisation d’ingrédients sont partagées à nos consommateurs ainsi qu’aux professionnels. « C’est aussi à nous de divulguer la bonne parole. Nous estimons que la pédagogie est un facteur clé pour partager des bonnes pratiques responsables et accessibles par tous. Il y a des changements dans les habitudes de consommation qu’il faut prendre en compte. On est capable de proposer d’excellents cocktails ou l’on réduit plus de la moitié la teneur en d’alcool. On a envie que nos clients continuent d’apprécier et de déguster le Cointreau. Le cocktail est une question d’équilibre », précise-t-elle. En 2021, le Groupe Rémy Cointreau a imaginé pour ses collaborateurs un rituel de consommation responsable en sept étapes, résumé par son acronyme : R.E.S.P.E.C.T. : « On insiste sur l’importance de servir un verre d’eau, de manger avant, pendant et après, de déguster le cocktail et enfin de prendre le temps, de faire des pauses », explique Fanny Chtromberg. 

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La Maison Cointreau est engagée depuis des années dans une démarche d’amélioration continue où les actions et la quête de sens rythment leurs pas. La préservation des terroirs, le respect des valeurs à travers le temps ou encore l’engagement avec et pour les femmes et les hommes font battre le cœur de cette marque de liqueur qui se considère plus que jamais comme une marque responsable. « Ce n’est pas parce que l’on travaille pour l’industrie des spiritueux que l’on n’est pas touché par l’environnement et que l’on n’est pas pour autant une marque engagée. La préservation des orangers est fondamentale pour le groupe Cointreau, mais aussi pour la planète, la biodiversité, les animaux », souligne Fanny Chtromberg. 

 

 

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