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Pourquoi Donald Trump S’attaque à Apple

Getty Images

Le président américain a, une fois n’est pas coutume, taclé Apple dans un tweet ravageur exhortant la marque à la pomme à fabriquer ses produits aux Etats-Unis et non plus en Chine afin d’éviter les droits de douane. Une nouvelle sortie qui cause, ce lundi matin, la baisse en bourse de tous les fournisseurs du fabricant de l’iPhone.

« Les prix Apple pourraient augmenter en raison des énormes droits de douane que nous allons peut-être imposer à la Chine – mais il existe une solution simple où il y aurait ZERO impôt et même une incitation fiscale. Fabriquez vos produits aux États-Unis au lieu d’en Chine. Commencez à construire de nouvelles usines maintenant ». Un tweet sans équivoque dont le président américain est coutumier et qui engendre sur les marchés, ce matin, la baisse à l’unisson de pléthore de fournisseurs européens (mais pas que) de la marque à la pomme. Ainsi à Paris, STMicroelectronics cède 1,05% à 16,03 euros en milieu de matinée, soit le plus fort repli du CAC 40. A Francfort, Dialog Semiconductor lâche 2,07% et Infineon Technologies perd 1,24%. L’autrichien AMS, coté à Zurich, et le britannique IQE perdent autour de 1,8%. Plus globalement, l’indice Stoxx des valeurs technologiques abandonne 0,22%, la deuxième plus forte baisse des indices sectoriels européens après l’automobile et la chimie. Une « déferlante » baissière qui a, sans surprise, également atteint l’Asie plus tôt dans la journée puisque les Taiwanais Largan Precision (-8,88%) ou encore Foxconn (Hon Hai Precision Industry) (-3,35%) perdaient beaucoup de terrain. Idem  à la Bourse de Shenzhen, où les Chinois Luxshare Precision Co , Shenzhen Sunway Communication et Suzhou Dongshan Precision Manufacturing ont perdu jusqu’à 10%. Enfin, à Tokyo, Sharp a reculé de près de 1%. Une véritable hécatombe.

« C’est un peu la panique aujourd’hui », a noté Kevin Chung, analyste chez JihSun Securities Investment Consulting à Taipei, cité par Reuters. Mais il estime que cette « folie baissière » n’est que passagère, les investisseurs allant rapidement davantage se focaliser sur la sortie prochaine de nouveaux modèles d’iPhones. Néanmoins avec cette annonce, ou plutôt ce « coup de sang » au regard du passif de Donald Trump sur Twitter, le président américain met une fois de plus la pression sur un des fleurons de l’économie américaine et accessoirement mondial, Apple étant, depuis le mois dernier, la plus importante capitalisation boursière au monde (avec Amazon) avec plus de 1 000 milliards de dollars. Car dans cette « guerre  commerciale » avec la Chine, le secteur technologique est en première ligne des 200 milliards de dollars (173 milliards d’euros) d’importations chinoises supplémentaires que la Maison blanche menace de taxer. Donald Trump a en outre indiqué vendredi que 267 milliards de dollars d’autres produits pourraient être concernés. Si  Apple n’a pas voulu faire de commentaire et réagir à la dernière sortie du président américain, la firme de Cupertino avait, dans une lettre, évoqué les potentiels conséquences d’une taxation plus importante des produits en provenance de Chine.

« C’est un peu la panique aujourd’hui » 

« Notre crainte avec ces droits de douane, c’est que les Etats-Unis soient les plus durement touchés, ce qui entraînera une baisse de la croissance américaine, de la compétitivité et des prix plus élevés pour les consommateurs américains », explique, dans cette missive, le groupe dirigé par Tim Cook. Si l’Apple Watch figure au premier rang des produits potentiellement touchés par ces droits de douane, le produit phare de la firme de Cupertino, en l’occurrence l’iPhone, n’a pas été cité par Apple, à l’inverse des écouteurs sans fil AirPods, les casques Beats et la nouvelle enceinte intelligente HomePod qui rejoignent donc la liste de ces appareils qui pourraient être taxés à hauteur de 10%. Apple a également signalé que des pièces d’ordinateurs pour ses opérations américaines seraient également touchées par ces tarifs douaniers ainsi que certains équipements utilisés pour la recherche et le développement. Divers éléments qui, comme évoqué en préambule, pèsent sur les marchés asiatiques car les premières taxes déjà imposées par l’administration Trump à la Chine peinent à produire leurs effets.

En effet, le locataire de la Maison blanche a déjà imposé des droits de douane de 25% sur 50 milliards de dollars de produits chinois, essentiellement des machines-outils et des composants électroniques, dont les semi-conducteurs. Mais les effets de ces tarifs sur le commerce entre Washington et Pékin semblent pour l’instant limités : l’excédent commercial chinois vis-à-vis des Etats-Unis s’est ainsi creusé au mois d’août pour atteindre un montant record. « Cette statistique indique clairement que les premières taxes douanières américaines n’ont eu aucun impact, ce qui rend assez logique que l’administration Trump veuille augmenter les pressions sur Pékin », développent les analystes de Mirabaud Securities, cités par Reuters, qui ajoutent également que cette « guerre commerciale » n’est pas prête de s’arrêter tant que l’impact de celle-ci ne se matérialisera pas dans les chiffres.  La « guerre de tranchées » se poursuit.

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