Pour une retraite durable : allier répartition et capitalisation

Alors que les discussions entre les partenaires sociaux sur le financement de notre système de retraite s’étaient, jusqu’à présent, essentiellement concentrées sur les ajustements internes à la répartition (âge de départ, hausse des cotisations…), le sujet de la retraite par capitalisation s’est invité dans les derniers débats. Combiner répartition et capitalisation permettrait, à la fois, de préserver notre solidarité nationale et de donner à chacun les moyens d’améliorer de manière autonome son propre capital retraite.

Une contribution d’Olivier Rull, cofondateur de Caravel

Capitalisation : un complément et non un adversaire

Souvent perçue comme complexe ou réservée aux plus aisés, la capitalisation peut en réalité jouer un rôle clé dans notre système de retraite, tout en maintenant cette solidarité nationale et intergénérationnelle : pilier de notre système actuel. En plus d’assurer des revenus supplémentaires et ainsi de renforcer la sécurité financière de nos retraites, la capitalisation répond aux besoins de notre société en pleine mutation, tant sur le plan démographique que dans notre rapport au travail. Elle encourage une plus grande autonomie individuelle et permet à chacun de mieux anticiper et de planifier son avenir.

Miser sur les solutions d’épargne retraite actuelles

Loin d’être un luxe réservé à quelques-uns, la capitalisation peut devenir un pilier complémentaire et puissant à notre système de retraite par répartition, surtout si elle est combinée à des solutions d’épargne retraite simples, accessibles et adaptées au plus grand nombre. D’ailleurs, il en existe déjà. Bien qu’ils soient méconnus ou parfois mal compris par de nombreux Français, ces dispositifs d’épargne retraite, qu’ils soient collectifs ou individuels, permettraient d’exploiter pleinement le potentiel de la capitalisation.

Éduquer, sensibiliser pour mieux préparer

Mais pour que la capitalisation tienne ses promesses, elle doit être accompagnée d’une véritable éducation financière. Sensibiliser dès le plus jeune âge, développer des outils pédagogiques accessibles (applications, simulateurs, plateformes d’accompagnement…) permettrait de démocratiser ce mode de placement et, in fine, offrirait à chacun la possibilité de gérer son épargne et d’éviter les pièges, afin de se bâtir une retraite plus sereine. Cela contribuerait à rendre les Français plus autonomes dans la préparation de leur retraite, dont le montant, dans le cadre du système actuel et des réformes envisagées, tend inéluctablement à diminuer.

Alors, plutôt que d’opposer répartition et capitalisation, il est temps de les associer intelligemment. En construisant un modèle plus équilibré et plus ouvert, il est possible d’offrir à chaque citoyen une retraite plus sûre, plus libre et en phase avec les enjeux démographiques et économiques, mais également environnementaux de notre société.

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