Rechercher
[counter]

Oubliez les aspects techniques du marché, les transactions en lien avec Donald Trump sont quasiment une valeur sûre

Donald Trump
Donald Trump. | Source : Getty Images
GameStop a progressé. Les marchés argentins ont rebondi. Le schéma se répète alors que Donald Trump et son équipe continuent de défier les conventions éthiques avec des publications sur les réseaux sociaux qui influencent les marchés.

Il est difficile de surpasser le marché. Cependant, si vous avez suivi les déclarations du président américain Donald Trump et de son équipe cette année, vous avez peut-être trouvé une astuce.

Lundi 27 octobre, les actions de GameStop (3,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires) ont ouvert la séance en hausse de plus de 2 % par rapport à leur cours de clôture précédent, soit plus du double du gain initial du S&P 500. Cette hausse fait suite à la publication dimanche par la Maison-Blanche d’un message sur les réseaux sociaux célébrant l’arrivée de la série Halo sur PlayStation. Le compte officiel a ajouté une photo de Donald Trump en héros du jeu et a écrit « Power to the Players » (« Le pouvoir aux joueurs »). Il ne s’agissait pas d’un conseil boursier, mais les traders ont semblé le prendre comme tel.

Le même matin, les marchés argentins ont pris leur envol à la suite des résultats des élections de mi-mandat dans le pays, au cours desquelles le président Javier Milei, un candidat fortement soutenu par Donald Trump, et son parti libertaire ont renforcé leur contrôle sur le Congrès. Le fonds Global X MSCI Argentina ETF, qui dispose d’environ 620 millions de dollars d’actifs, a bondi de 18 % en début de séance. Tout au long du mois d’octobre, le Trésor américain a dépensé plus d’un milliard de dollars pour acheter des pesos afin de soutenir la monnaie notoirement volatile de ce pays d’Amérique du Sud.

Ni les actions de GameStop ni celles de l’Argentine n’étaient accompagnées de recommandations explicites d’achat d’actifs, mais l’effet a été le même. Tous ceux qui ont compris le message ont rapidement gagné de l’argent. Ces mouvements s’ajoutent à une liste croissante de rebonds qui ont suivi ce qui peut être interprété comme des conseils boursiers de la part du gouvernement Trump. Certaines, comme la promotion des actions Tesla et la déclaration du président américain selon laquelle c’était le bon moment pour acheter, étaient directes et soulevaient des questions éthiques. D’autres, comme GameStop et l’Argentine, nécessitaient de lire entre les lignes.


Il n’est pas rare qu’un président américain influence les marchés. Il s’agit de la personne la plus puissante au monde, et sa politique (ou même ses allusions à des changements de politique) peut à elle seule faire bouger des milliers de milliards de dollars. Ce qui est moins courant, c’est de le faire par le biais de ce qui ressemble à un message sur WallStreetBets. Lorsque le gouvernement George W. Bush a pris le contrôle des géants hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac en septembre 2008 pour calmer la crise immobilière, le S&P 500 a bondi de près de 3 % à l’ouverture du jour de bourse suivant.

Cela fonctionne généralement ainsi. Les marchés réagissent aux politiques, et non aux actions qu’un président ou un membre du gouvernement semble privilégier.

En mars, le secrétaire d’État américain au Commerce Howard Lutnick est intervenu sur Fox News et a conseillé aux téléspectateurs d’« acheter Tesla ». Les actions de la société avaient été divisées par deux depuis décembre, après une vague de vandalisme et de réactions politiques négatives suite au rôle joué par Elon Musk au sein du DOGE. Depuis, les actions ont rebondi, grimpant d’environ 80 % depuis l’interview de Howard Lutnick.

Quelques semaines plus tard, Donald Trump lui-même a contribué à faire bouger le marché. Début avril, le président américain a annoncé de nouveaux droits de douane mondiaux qui ont fait chuter les actions. Un peu plus d’une semaine plus tard, il a publié sur Truth Social que c’était « le moment idéal pour acheter ». Quelques heures plus tard, il a temporairement suspendu bon nombre de ces droits de douane. Le S&P 500 a bondi de 9,5 % ce jour-là, enregistrant sa troisième plus forte hausse journalière de ce siècle. Cette succession d’événements a soulevé des questions quant à savoir si des responsables avaient effectué des transactions avant l’annonce, bien qu’aucune preuve n’ait été trouvée pour étayer cette hypothèse.

Le 22 octobre, le secrétaire d’État américain à l’Énergie Chris Wright a qualifié le pétrole de bonne affaire. Il a déclaré à Fox News que les prix étaient bas et que les États-Unis commenceraient progressivement à reconstituer la réserve stratégique de pétrole. Le lendemain, le gouvernement Trump a mis en place de nouvelles sanctions contre les compagnies pétrolières russes. Les prix du pétrole ont grimpé de 5 % à l’annonce de cette nouvelle.

Tout cela a soulevé des questions familières sur la frontière entre enthousiasme et influence. Certains experts en éthique affirment que rien de tout cela ne correspond à la définition du délit d’initié. Comme l’a déclaré Matt Levine de Bloomberg à NPR, le critère déterminant est de savoir si quelqu’un négocie sur la base d’« informations non publiques importantes » obtenues de manière irrégulière. Les commentaires publics n’entrent pas dans cette catégorie. Néanmoins, Matt Levine et d’autres ont fait remarquer que même si cela n’est pas illégal, il est rare que des responsables gouvernementaux encouragent les investissements privés.

Qu’il s’agisse de chance ou de quelque chose de plus néfaste, les faits parlent d’eux-mêmes. Les transactions en lien avec Donald Trump ont été gagnantes.

 

Article de Brandon Kochkodin pour Forbes US, traduit par Flora Lucas


À lire également : « Ça ressemble à de la corruption » : comment Donald Trump a utilisé la présidence des États-Unis pour étendre son empire mondial

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC