Nvidia propulse un sixième milliardaire alors que sa valorisation atteint 5000 milliards de dollars

Nvidia vient de franchir un cap historique en devenant la première entreprise à atteindre une valorisation de 5 000 milliards de dollars. Une ascension fulgurante qui a fait exploser la richesse de ses actionnaires : même une fraction de pour cent du capital vaut désormais une véritable fortune. Le dernier à rejoindre le cercle des milliardaires est Brooke Seawell, investisseur en capital-risque de 77 ans et membre du conseil d’administration de Nvidia depuis plus de trente ans. D’après Forbes, sa fortune s’élève à 1,1 milliard de dollars.

L’essentiel de cette richesse provient de sa participation de 0,02 % dans l’entreprise, une part qui valait environ 50 millions de dollars il y a cinq ans et atteint aujourd’hui près de 900 millions ; symbole de la montée en puissance spectaculaire du géant des semi-conducteurs.

Brooke Seawell a rejoint le conseil d’administration de Nvidia en 1997, alors qu’il occupait le poste de vice-président exécutif chez NetDynamics, une société de logiciels pour serveurs d’applications rachetée l’année suivante par Sun Microsystems. En 2000, il entre chez le fonds de capital-risque Technology Crossover Ventures comme associé, avant de rejoindre New Enterprise Associates cinq ans plus tard, où il occupe toujours ce rôle aujourd’hui.

Au cours d’une carrière de plus de cinquante ans dans la tech et le capital-risque, Seawell a participé à douze introductions en bourse (parmi lesquelles celles de Nvidia et de Tableau, spécialiste de la visualisation de données), ainsi qu’à treize acquisitions. Il siège également au conseil d’administration de Tenable Holdings, entreprise cotée en bourse et spécialisée dans la cybersécurité, ainsi que de la start-up GoodLeap, dédiée au financement de projets d’énergie solaire.

Outre sa participation de 0,02 % dans Nvidia, Forbes estime que Brooke Seawell a également encaissé plus de 100 millions de dollars après impôts au fil des ans grâce à l’exercice de ses options Nvidia et à la revente des actions correspondantes ; dont plus de 75 millions de dollars rien qu’en 2025.

Diplômé d’une licence et d’un MBA à Stanford, Seawell réside à Atherton, en Californie, dans une demeure d’environ 930 mètres carrés, comprenant sept chambres et dix salles de bains, estimée à 20 millions de dollars par Forbes. Avant d’intégrer l’école de commerce, il a servi trois ans dans la marine américaine, en tant que lieutenant à la tête d’une unité de programmation informatique. Grand amateur de cyclisme, il a parcouru le monde à vélo à l’occasion de plus de vingt voyages.

Nvidia compte désormais six milliardaires parmi ses investisseurs, dont Brooke Seawell et trois autres capital-risqueurs de longue date siégeant à son conseil d’administration : Mark Stevens (fortune estimée à 11,8 milliards de dollars), Tench Coxe (8,9 milliards) et Harvey Jones (2 milliards). La directrice financière Colette Kress a, elle aussi, rejoint le club des milliardaires plus tôt cette année, avec une fortune estimée à 1,1 milliard de dollars. Le plus riche d’entre eux reste toutefois le cofondateur et directeur général Jensen Huang, dont la fortune atteint 184 milliards de dollars, faisant de lui la huitième personne la plus riche au monde, selon le classement en temps réel de Forbes.

La fortune de Brooke Seawell a franchi le seuil du milliard mercredi matin, lorsque l’action Nvidia a bondi de 5 % à l’ouverture, propulsant la capitalisation boursière du groupe à 5 100 milliards de dollars. Cette hausse faisait suite à l’annonce, la veille, d’un investissement d’un milliard de dollars dans Nokia, destiné à aider le géant finlandais des télécommunications à intégrer l’IA dans sa transition de la 5G vers la 6G. Dans le même temps, le président américain Donald Trump a déclaré à des journalistes à bord d’Air Force One qu’il pourrait évoquer avec son homologue chinois Xi Jinping la question des puces Nvidia, lors de leur rencontre prévue jeudi.

Ces annonces ont contribué à renforcer l’euphorie autour du titre, déjà en hausse de 50 % depuis le début de l’année, portée par la frénésie autour de l’intelligence artificielle, qui dope la demande mondiale pour les processeurs de Nvidia.

Nvidia a également conclu plus tôt cette année plusieurs accords d’infrastructure en intelligence artificielle avec des entreprises comme OpenAI et Oracle. Ces partenariats, représentant plusieurs centaines de milliards de dollars, ont suscité des critiques en raison de leur caractère jugé circulaire, alimentant les spéculations autour d’une possible bulle de l’IA. Pour l’heure, toutefois, Brooke Seawell et les cinq autres milliardaires de Nvidia profitent pleinement de l’ascension du groupe, confortablement installés dans le classement Forbes des plus grandes fortunes mondiales.

Une contribution de Emily Garcia pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

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