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« Networkcheaters » et fake followers : Falsification de popularité, pourquoi ? Comment ?

followersSource : GettyImages

Avant propos : Ce que je nomme un « NetworkCheaters » peut être une personne morale ou physique  qui va tricher (To cheat) sur son nombre de suiveurs réels pour des raisons très pragmatiques que je vais évoquer, et ce, quel que soit le réseau. Les tricheurs vont ainsi acheter de faux suiveurs – pour le côté quantitatif -, et, selon les services proposés par le prestataire, les tricheurs vont acheter des likes, des retweets, des commentaires pour feindre l’engagement et faire croire ainsi à l’usager que son réseau – quel qu’il soit- est qualitatif.  

Elon Munsk « découvre » les faux comptes twitter  #NoComment.

La posture de Elon Munsk si elle semble légitime, interroge. Il est pour le moins curieux qu’après avoir fait une offre de rachat de Twitter en fanfare le 25 avril 2022, pour la modique somme de 44 milliards de dollars, ce dernier ait soudain, quelques mois plus tard, découvert l’existence massive de faux comptes sur Twitter pour… Se défausser. Cette « découverte » l’a amené à revenir le 9 juillet 2022 sur son offre… La justice démêlera le vrai du faux et dans quelle mesure, l’offre de rachat initiale était peut-être volontairement outrancière…  Elon Munsk faisait-il cette offre en connaissance de cause… pour mieux la dénoncer a posteriori ? Il m’est personnellement difficile de croire que l’homme vraisemblablement l’un des plus au fait des technologies de cette planète, ait été, lors de son offre première dans l’ignorance de ce phénomène. Toutefois hormis ma surprise, elle n’a d’autre valeur que mon étonnement.  À ce stade nous pouvons seulement noter qu’en amont du procès opposant Twitter et Elon Musk – procès qui se tiendra le 17 octobre – suite à la décision de l’homme d’affaires de retirer son offre d’achat du réseau social, Elon Musk semble douter d’avoir gain de cause ! Il se montre particulièrement inquiet d’être, in fine, forcé d’acheter la plateforme. C’est la raison pour laquelle il a vendu entre le 5 et le 9 aout pour près de 7 milliards de dollars d’actions Tesla. Une vente qui vient s’ajouter au 8,5 milliards de dollars d’actions de son groupe automobile qu’il avait déjà vendu en avril 2022, en prévision de l’acquisition du réseau social. Quel que soit l’issue de l’affaire, elle offre l’opportunité de revenir sur le phénomène et de remettre sur le devant de la scène un marché qui continue de prospérer : celui des FakeFollowers au service de ce que je nomme les « Networkscheaters », les tricheurs des réseaux.

Typologie des « Networkcheaters » : Politiques, Partis politiques, Entreprises, Stars, influenceurs, youtubers… Quidam.

Les personnes qui ont recours à de faux suiveurs, sur les réseaux sociaux, que cela soit sur Twitter, Instagram, TIC TOK, FB, LinkedIn, etc. répondent à des motivations diverses : le politique, les partis politiques en sont adeptes, l’objectif étant prioritairement de « montrer leur puissance », une pratique que l’on peut retrouver chez certaines entreprises, pour dans un marché concurrentiel, montrer leur « domination » aussi fausse soit-elle, en partant du postulat que plus un compte à d’abonnés, plus la structure va apparaître – aux yeux de l’ignorant de ces pratiques – crédible et respectable… Les « Stars établies », ou « les aspirants stars », peuvent y avoir recours pour le même motif, montrer leur « puissance », tout en y intégrant souvent une dimension financière. Dès lors qu’ils proposent à des marques d’être l’un de leurs représentants sur les réseaux, un quantitatif important induisant une exposition plus conséquente permet  ipso facto des contrats de partenariats plus lucratifs. L’objectif financier est toutefois l’apanage des « influenceurs » qu’ils soient « Youtubers », « instagramers » etc… dont le business model se fonde sur l’exposition des marques qui ont recours à leurs services. Dès lors la tentation de gonfler artificiellement leurs nombres de suiveurs afin de négocier des prix plus élevés est grande. Pour les lecteurs et les lectrices curieuses, en février 2022, Sortlist  pointait les célébrités et les marques ayant le plus de faux followers.

Enfin, et pour en finir avec la typologie des individus susceptibles de faire fructifier le marché de la triche ; dans une dynamique égocentrée des quidams ont recours à des prestataires pour donner à voir, ou illusionner les autres – comme eux-mêmes – sur leur « importance »…

 Je ne parlerai pas dans cet article du « mass following » qui consiste pour certains usagers à suivre en masse en attendant un suivi en retour… ils ne rentrent pas dans le cadre, ils suivent des centaines de milliers de personnes et sont suivi en retour par des centaines de milliers de personnes, cela est sans intérêt….Cette boulimie dénuée de sens ne rentre pas dans le cadre d’une stratégie élaborée, si nous partons du principe que  le nec plus ultra pour les networkcheaters – quelque soit leur appartenance – est de suivre très peu de personnes et des personnes d’importances – une fois de plus pour montrer leur « statut social VIP » sur les réseaux – et d’avoir un quantitatif de suiveurs très élevé.

Les prestataires pour tricheurs.

Internet ayant horreur du vide, le marché du fake est pour le moins conséquent, il à pignon sur la toile. Acheter du faux suiveur pour le réseau de votre choix est l’affaire de quelques clicks et d’une carte bancaire bien fournie. L’offre est large et plus ou moins élaborée. L’offre va de simples faux suiveurs, jusqu’à des bots simulant l’engagement et se chargeant des partages….  On peut citer parmi les prestataires actuels et pour n’en citer que deux Buy Followers ; SocialWick qui couvre tous les RS : Twitter, Instagram, Youtube, Tik Tok, FB, Twitch, Spotify, Soundcloud, Linkedin, Pinterest et…

Pour vous faire une idée de l’offre globale existante, que je ne peux énumérer dans un article à moins de faire de cet article un bottin ;  je vous invite à lancer une recherche sur les mots suivants : « Buy Fake Follower »… ensuite indiquez le Réseau social qui vous intéresse, vous serez édifiés ! Pour les tarifs ils sont naturellement variables en fonction de la prestation offerte… Par exemple pour ce qui concerne twitter, et l’offre de socialwick sur ce réseau, elle est d’acheter des  « Targeted & Real Twitter Followers », différentes prestations sont proposées : Followers, Like, Retweet, Votes, Video View, Live Video View… ainsi pour 2199 euros vous pouvez sous vingt-quatre heures, acquérir 100 000 nouveaux suiveurs.

Notons à toutes fins utiles qu’en 2019, un tribunal de New York avait condamné la société  Devumi, une entreprise qui se définit comme « La plus grande ressource de marketing des médias sociaux au monde » et qui dans le cadre de ses prestations avait alors vendu des millions de « faux j’aime », « retweets » et « suiveurs » sur les médias sociaux. Dans sa prestation Devumi proposait notamment des comptes bot sur Twitter, YouTube, LinkedIn, SoundCloud et Pinterest Etc… Les comptes étaient ensuite vendus sous forme de faux ‘engagement’ à qui acceptait de payer. Si ce jugement pouvait laisser augurer d’un précédent et au service de réseaux sociaux nettoyé de ce fléau, force est de constater que l’offre n’a pas disparu tant s’en faut.   

Les prestataires pour démasquer les tricheurs et investir avec pertinence.

Il est relativement aisé de démasquer un « networkcheater », tout du moins s’ils n’utilisent pas de bots permettant de singer un engagement, à savoir commentaires et partages conséquents. Le simple fait de constater un quantitatif extrêmement important et une pauvreté de commentaires et de partages est suffisant pour alerter pour ce qui concerne ceux et celles qui ont recours à une offre se limitant aux faux suiveurs.

Par ailleurs, tout comme il existe un marché des faux comptes de plus en plus élaboré qui vise naturellement à être indétectable, il existe également un marché pour les démasquer. Ce sont des outils précieux pour les marketeurs dès lors qu’ils décident, par exemple, de s’engager dans leur stratégie marketing on line avec un influenceur, et ce afin d’intégrer la prestation au juste prix. Le premier des bons réflexes, est de tester les comptes pour distinguer le grain de l’ivraie avec des outils dédiés payants ou gratuits, ne pas hésiter à croiser les résultats de plusieurs « testeurs » pour arriver à la « vision » la plus juste du compte cible.

  • Mosash.io : Détecte les fake Instagram.
  • Hypeauditor : Audit gratuit pour Instagram & contrôle des faux followers 
  • FollowerAudit :  détecte les faux followers 
  • Sparktoro : Analyse n’importe quel compte Twitter pour découvrir un pourcentage estimé d’inactifs, de spam, de robots et d’autres faux abonnés 
  • Twitter audit: combien de suiveurs sont vrais ?

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive…

« La tricherie (déloyauté) retourne à son maître. » Proverbe Français

<<< A lire également : Les influenceurs de l’ombre à la lumière, de la lumière au clair obscur ? >>>

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