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Nadine Mezher veut démocratiser la finance

Après une première carrière dans la mode, Nadine Mezher s’est plongée corps et âme dans le monde de la finance, non sans un certain sens de l’éthique.

Un article écrit par Yves Derai, à retrouver dans le numéro 31 du magazine Forbes.

 

Tous les chemins mènent à Dubaï, à commencer par celui de la mode. Nadine Mezher grandit au Liban où elle étudie la finance puis arrive à Paris pour intégrer ES-Mode. Au Liban, la haute couture est une religion et Nadine se prépare à être styliste. De retour au pays, elle multiplie les expériences dans le milieu, notamment chez Elie Saab, jusqu’à ce que son mari hérite d’une belle proposition du gouvernement de Dubaï.


Cap sur les émirats pour la jeune femme fluette qui se dit qu’après tout (on est au début des années 2000), il y a sûrement tout à faire à Dubaï dans la mode. Elle va d’ailleurs aider des petites entreprises du secteur à se développer jusqu’à ce jour de 2013 où, elle aussi, fait l’objet d’une proposition du gouvernement. Le ministère du Tourisme souhaite être accompagné dans sa stratégie « mode ». « C’est hyper intéressant car je travaille pour les institutions mais avec le secteur privé », explique-t-elle. Le gouvernement souhaite soutenir l’activité du retail.

 

Le coup d’accélérateur, c’est le gouvernement qui l’a donné en nous octroyant une licence “innovation”. C’était une première à Dubaï

 

Pendant trois ans, Nadine Mezher se passionne pour son job mais une rencontre avec des amis d’amis canadiens va bouleverser une trajectoire qui semblait toute tracée. Ensemble, ils décident de créer un fonds pour accompagner les entrepreneurs en herbe ainsi qu’un cabinet de gestion de fortune. Grâce à une première levée de 250 000 euros, ils débutent une activité prometteuse. « On ne dormait pas, se souvient-elle. Le coup d’accélérateur, c’est le gouvernement qui l’a donné en nous octroyant une licence “innovation”. C’était une première à Dubaï. » Grâce à ce parapluie rassurant, les levées de fonds sont de plus en plus conséquentes. Abu Dhabi et le Koweït entrent aussi dans Sarwa, convaincus par la proposition d’une société qui gère aujourd’hui 700 millions d’euros d’actifs. « On peut placer un dollar ou un million chez nous, détaille Nadine, car notre objectif est de démocratiser l’accès à ce type de service. »

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des émirats s’il y avait plus de femmes sur la plateforme. « Elles sont à peu près 30 % mais j’aimerais arriver à 50/50 comme aux États-Unis, dit-elle, aussi bien des entrepreneuses successful que des agents domestiques. » La COO de Sarwa, Elizabeth Donaghy, arrivée en 2020, qui a occupé différents postes hautement stratégiques au sein de la Dubaï Silicon Oasis Authority et chez PriceWaterhouseCoopers, possède une sincère fibre RSE. Business angel à impact engagée dans l’entrepreneuriat féminin et la durabilité, elle apporte son réseau féminin à Sarwa afin de lui permettre d’atteindre au plus vite les objectifs fixés par son amie Nadine Mezher.

 


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